Cour Préparatoire - sortie de Maternelle

   Comment un cerveau prend-il connaissance d'une objet extérieur? c'est à dire de quelque chose qui n'est pas innervé, c'est à dire qui n'est pas relié audit cerveau par des fibres nerveuses. Par exemple la perception qu'un cerveau reçoit d'un organe de son corps comme un pied, un cœur etc... diffère en ses modalités de celle d'un objet extérieur, balle de tennis, fourchette, pomme etc... La psychanalyse explique que la connaissance d'un objet extérieur s'appuie sur un relais que constitue telle ou telle application sphinctérienne sur ledit objet, laquelle est innervée et par conséquent propre à le représenter dans le cerveau - par quelque "fonction globale du cortex", associée à l'emploi du langage.
   Voyons ci-dessous la contribution de J.Lacan à cette explication (et aussi ce qu'on peut poursuivre au-delà de Lacan)

   Premièrement c'est par un jeu de miroir que le cerveau constitue que s'échafaude la coalescence entre l'objet extérieur et le sphincter intermédiaire. 
Commençons donc par l'identification de ce miroir :

Extrait de J.Lacan (Ecrits : Le stade du miroir...)

La notion objective de l'inachèvement anatomique du système pyramidal comme de telles rémanences humorales de l'organisme maternel, confirme cette vue que nous formulons comme la donnée d'une véritable prématuration spécifique de la naissance chez l'homme.
   Remarquons en passant que cette donnée est reconnue comme telle par les embryologistes, sous le terme de foetalisation, pour déterminer la prévalence des appareils dits supérieurs du névraxe et spécialement de ce cortex que les interventions psychochirurgicales nous mèneront à concevoir comme le miroir intraorganique.
   Ce développement est vécu comme une dialectique temporelle qui décisivement projette en histoire la formation de l'individu : le stade du miroir..etc..


   Le cortex est ainsi établi comme un miroir interne à la personne humaine. On le retrouve participant et illustré comme un miroir concave dans un schéma appelé Modèle Optique (dont illustration ci-dessous). - voici d'autres extrait de J.Lacan à cette occasion (Ecrits : Remarque sur le rapport de DL):

... les voies d'auto-conduction que figure dans le modèle la réflexion sur le miroir sphérique ... qu'on peut tenir en gros pour imager quelque fonction globale du cortex.

... caché dans la boite ... le vase indique le peu d'accès qu'a le sujet à la réalité de son corps qu'il perd en son intérieur ...

... le procès (psych)analytique... scande le progrès libidinal d'accents portés sur le corps comme contenant et sur ses orifices ... prise d'une encolure

... les fleurs a de notre modèle ... les objets même où s'appuie l'accommodation qui permet au sujet d'apercevoir l'image i(a)

 

   Dans son texte, Lacan prend toutes les précautions possibles pour indiquer combien imaginaires sont toutes les réflexions de ce corps/vase ainsi que de ses orifices/encolure, de même que de ses nevraxes/voies d'auto-conduction et de ses objets/fleurs, quand elle sont vues à travers le langage/Miroir A. Mais ces précautions sont présentes, pour prévenir le risque qu'il a pris d'initialement combiner la psychanalyse, comme le fit Freud, à la dimension biologique d'abord citée: corps, orifices, névraxes, objets. Or à se prévenir, Lacan ne croyait pas si bien faire, qui prêta l'occasion à toute une série de mystiques de la religion de la mort de se perdre en dévotions avec passion dans une nature sans corps et une sexualité sans organe.
   Sans négliger toutefois le virtuel où s'exercent si bien les psy chics que nous laisserons au virtuel - donc, tenons-nous bien au point de départ, et montrons ce qui du Modèle Optique illustre le corps, par ses organes et leurs objets - un vase et son encolure, puisque c'est cela qui sera porté par les voies d'autoconduction - les neurones et/ou leur fonction - à donner lieu à une image i, propre à 'encoler' un bouquet dit relation d'objets;

Observation Préparatoire à la Lecture du Modèle Optique

   La partie gauche du Modèle Optique montre le corps/vase qui s'indique au cortex par des voies d'auto-conduction à partir de ses sphincters/encolure, lesquelles offrent le seul moyen de cerner au niveau du cerveau (alias "quelque fonction globale du cortex" en termes de Lacan ci-dessus) les objets de la réalité qui n'ont - eux - aucun contact, aucune innervation avec ledit cerveau.

   Ce schéma instrumente la pensée philosophique qui cogite qu'un étron, par exemple, n'est par nulle extension neuronale connecté au système nerveux. Comment donc pourrait-on avoir conscience physiquement d'un objet au monde qui demeure sans connexion sensorielle? L'être humain en est capable par l'intermédiaire dudit objet que ses sphincters projettent à sa place, sur le miroir concave cortical, puisque lesdits sphincters, eux, sont dotés d'innervation et que ces terminaisons nerveuses signalent  leur existence au cerveau et à sa fonction globale.

   On voit donc que l'objet (fort/da) passé par l'encolure n'est pas illustré sur le schéma (s'il s'y présentait, ce serait à la bouche de l'encolure verte), mais que ladite encolure, projetée à la fonction corticale représente au plan du cerveau ledit objet - bouquet qui en quelque sorte "prend corps" par cette représentation. Au-delà de cette ontologie fonctionnelle, c'est dans l'espace virtuel du langage que Lacan indique la présence de cet objet où s'appuie l'accommodation - i'(a) c'est à dire sous une facture virtuelle par effet du langage (miroir A).  Il reste que l'objet extérieur - comme Freud l'indique par le 'x' dans son modèle de la foule - l'est différemment 'x' (chiffre coordonné), mais aussi présent, dans le schéma de Lacan.

 


A PROPOS  DE LA DIFFÉRENCE SEXUELLE

NOTE A : Ce qu'il faut mettre à la base d'une étude de la différence entre les hommes et les femmes, c'est qu'un corps sans organe, sans sphincter par exemple inguinal n'a non seulement pas l'objet, mais même pas sa représentation corticale qui puisse le moindre du monde lui permette de percevoir ladite chose, soit comme l'objet partiel, soit comme le sphincter. Ainsi la femme est-elle en situation d'une aphasie sans objet -puisqu'elle n'a ni le testicule, ni la projection corticale pour en parler - manque absolu à mettre en relation (dite 'sexuelle') avec l'homme qui, comme dit Lacan du père primordial, est tout simplement aphasique (il a et l'objet testiculaire et le sphincter, mais sans le mot, dont la langue maternelle est dépourvue).

 


A PROPOS DU PLURIEL

NOTE B : cette petite remise à jour des fondements de la psychanalyse permet de préciser la direction de mon action dans son entreprise écologique depuis que j'ai décidé de ramener cette théorie sur terre. On peut particulièrement exploiter l'usage que fait Lacan de l'illustrativité du bouquet de fleurs. D'abord [i(a)] elles représentent [en italique les termes de Lacan] la relation d'objet, lesquelles fleurs représentant à la fois et aussi bien les objets même où s'appuie l'accommodation...[i'(a)]
   Aussi bien, dit-il, le bouquet dans sa diversité ajoute-t-il au Modèle la notion d'objet partiel - s'il se garde, précise-t-il, d'une idéale totalisation de cet objet.
   On comprendra donc la garde que constitue le PLuriel ANalytique - puisqu'il s'en déduit, tout en garantissant la synthèse évolutive (et non totalisante) d'une Industrie du Code qui s'y prouve et y oeuvre. Une illustration animée du PLAN montre, sous la forme de cercles, zéro, ou 'per', les articles, 'chiffres', du code que cette psychanalyse distingue, affirmant sa base sur ce que le Modèle Optique rappelle en terme d'encolure - c'est à dire une fondation organique de l'expérience - c'est à dire encore la gardant ou la préservant de l'appel au Surmoi à une phlychanalyse gésir, le temps de comprendre qui la cantonnée dans une religion de la mort.