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   Nous sommes prêts à recommencer   - Vous avez fait cette visite pour la plupart d'entre vous et bien vu le motif pour lequel ce lieu semblait propice à un exposé sur l'hermétisme puisque le maçonisme important dans l'histoire de Lafayette et du monde moderne, est dérivé ou bien correspond à une des phases de l'hermétisme lors d’une période de refoulement se situant après la Renaissance. Ce qu’il nous reste à faire maintenant, c'est regarder un peu plus en détail les évènements qui président aujourd'hui à cette réactualisation de l'Hermétisme. A partir d'un des premiers schémas, comment la découverte égyptologique d'Amarna opère-t-elle pour re-susciter la mémoire de l'Hermétisme ? et suggérer une identification de Moïse, d'Orphée ou d'Oedipe ? à l’identique de ce qui s’était passé à la Renaissance sur la stimulation provoquée par des documents venus de Macédoine au lieu de documents provenant d'Égypte.

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WT

Apport des découvreurs psy 

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   Que s'est-il passé au moment, après ou conséquemment à la découverte égyptologique de la cité d'Aknaton effacée, détruite, rasée, et dont les ruines résident de nos jours sur le site de Tel-El-Amarna. Lorsque nous parlons de façon usuelle nous disons Amarna comme nous dirions  Akhet-Aton ou la scène primitive d'Amarna - c'est devenu le nom un peu générique de ce lieu ou de cet épisode.

   Les premières descriptions égyptologiques d'Amarna, je pense, datent de quelques années avant 1900. Vers 1905 en Europe, circulaient de nombreuses informations sur ce site que l'on venait de découvrir. Je crois bien que nous avons - cela je n'en suis pas sûr, mais dès l'époque napoléonienne, nous avons certaines esquisses des stèles frontières - donc disons que le site d'Amarna était connu depuis longtemps. Evidemment il était connu depuis ' très ' longtemps puisque connu au temps d'Hermopolis Magna. Le Moyen-Age n'avait pas grande connaissance du monde lointain et puis après les révolutions, les expéditions napoléoniennes, l'égyptologie commença à prendre corps et donc nous pouvons dire que c'est surtout à partir de 1900 que l'égyptologie est assez avancée pour commencer à étudier en profondeur et en détail Amarna.– A cette époque, Freud va être une des premières personnes hors circuit égyptologique - mais une des premières personnes à s'y intéresser et, évidemment à s'intéresser à Amarna essentiellement à son personnage principal - c'est à dire Akhnaton. Il est possible que Néfertiti soit un des personnages, voire le personnage principal, mais enfin Freud s'intéresse à Akhnaton vers 1910 ou quelque chose comme cela et il commence à faire quelques articles sur Akhnaton.

   Puis il va garder ces articles dans des tiroirs - il va en écrire plusieurs, en réécrire,  les développer, mais il ne va pas exactement les publier. Il ne les publiera que très tard dans sa carrière - très tard dans sa vie et en fait ce sera son dernier livre, Moïse et le Monothéisme où il traite,où il aborde la question d'Akhnaton. Il est important - très important de considérer que dès le début, tôt dans sa carrière, c'est à dire dans les premières années de la psychanalyse, il aura déjà commencé à écrire ce livre - donc finalement c'est le livre de toute sa vie qu'il publiera à Londres au moment où il meurt. Il le publie quelques mois, oui à peu près, quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale.

   Quel est l'évènement qui marque le début de l'intérêt de Freud pour Akhnaton ?  Ses premiers articles ont été publiés dans la revue de l'époque - que publiait son association - il s'agissait de Imago. A cette époque-là, où Freud commence à étudier l'homme Moïse et éventuellement ses affinités, ses connexions avec l'histoire égyptienne, l'histoire amarnienne, à ce moment-là il y a un de ses disciples qui s'appelle Karl Abraham qui, lui, est frappé par quelque chose dont il fait part à Freud. Il lui dit : " mais ! cet Akhnaton que l'on est en train de découvrir, à vrai dire, il ressemble beaucoup à Oedipe ! "
   Freud étudiait une connexion avec Moïse, une influence qu'il aurait eu sur Moïse et Karl Abraham écrit un article et signale que finalement on a l'impression de retrouver l'histoire d'Oedipe ! C'est dans ce contexte-là - c'est 1910, 1912 approximativement , dans le contexte de ces discussions sur les momies, sur les corps que l'on retrouve, sur les corps qui disparaissent, sur la similitude , les ressemblances entre l'histoire d'Akhnaton et l'histoire d'Oedipe - c'est dans ce contexte que Freud s'évanouit par deux fois. Et nous avons l'impression que ses élèves, les premiers psychanalystes, ses disciples, cela ne les encourage pas tellement à approfondir le sujet ou en tous cas la similitude d'Akhnaton avec Œdipe. A tel point qu’il en faudra 'un' qui à ce moment-là quitte Vienne, quitte l'entourage de Freud et se dise.. " L'idée de Karl Abraham est très intéressante, je vais aller l'approfondir moi-même de mon côté ". Il s'agit d'Immanuel Velikovsky,  un des élèves de Freud, il est né et vient de Moscou et il part  à ce moment-là, il quitte Vienne et laisse les viennois qui finalement ne parleront plus de la ressemblance entre Akhnaton et Œdipe. Velikovsky va sur les terres archéologiques, en Égypte, en Iran et en Arabie, et en Israël évidemment pour étudier les documents sur place et après quelques années, il a clos son dossier et il ne rentre pas à Vienne, il va directement à New York pour publier ses conclusions dans un livre extrêmement clair, simple, très convaincant - qui s'intitule ‘Oedipe et Akhnaton’ et qui démontre que les pièces de Sophocle qui racontent le mythe - ce qu'on a appelé le mythe d'Oedipe - sont en fait la description extrêmement précise, dans des détails très convaincants, confondants comme on dit, de l'histoire amarnienne.

   Mais nous sommes là dans une tragédie psychologique, nous sommes là dans un moment de levée du refoulement. Quand Vélikovsky arrive à New York avec son livre prêt à être publié, il a aussi étudié beaucoup d'autres choses et on lui suggère de surseoir un peu avant de réellement publier le ‘Oedipe et Akhnaton’ . Il va céder à ces suggestions et va proposer d'autres théories, d'autres thèses, d'autres observations qu'il fait, sur l'astronomie ancienne - sur une certaine lecture de textes bibliques et autres documents archéologiques. Il  suppose que se sont produits des phénomènes dans le ciel - des phénomènes extraordinaires - où des planètes ont changé d'orbite - où par exemple Vénus apparût dans les cieux en étant sortie de la cuisse de Jupiter, si Jupiter a des cuisses, je ne sais pas.. quelque chose de cet ordre en tous cas, il s'agit de la ' planète ' Jupiter. Vélikovsky va avoir un grand succès avec ses livres qui ont pour titre ‘Mondes en Collisions’, dans lesquels il donne des explications, des hypothèses sur des catastrophes terrestres passées ou à venir. Il va avoir un tel succès que finalement ‘Oedipe et Akhnaton’ va rester - va continuer à rester en attente. Ce succès populaire des livres de Velikovsky va finalement le mener à être condamné par les universitaires qui n'acceptent pas ses thèses de changement d'orbite de planète par exemple et qui finalement interdisent aux éditeur de continuer à publier cette littérature ou les théories de Velikovsky, à moins d'être victime de sanctions par le corps universitaire.

   Donc Velikovsky, à ce moment-là, est plutôt ridiculisé après avoir eu un grand succès. Les universitaires le dénoncent, le montrent et le ridiculisent. Il est à noter - même si ce ridicule tient encore à sa mémoire - car Velikovsky est décédé depuis - qu'à l'époque, devenu âgé, il était parmi le très petit nombre d'amis d'Albert Einstein avec qui il avait des soirées de discussion. Einstein ne le prenait pas du tout pour un fantaisiste et lorsque Einstein quitta son domicile pour aller à l'hôpital et finir ses jours, il a laissé sur son bureau les livres de Velikovsky ouverts, comme pour montrer que c'était tout de même quelque chose qui l'intéressait…

   Alors que s'est- il passé après, pour ‘Oedipe et Akhnaton’ ? Le livre a tout de même été publié, mais il a été publié à un moment où finalement Velikovsky avait mauvaise presse et le livre n'a pas pu avoir le succès qu'il méritait - car il mérite évidemment un immense succès et il semble avoir été juste. Les thèses, les pièces sophocléennes semblent bel et bien la description historique d'Amarna. De surcroît Velikovsky a appuyé cette thèse de certaines descriptions, de certaines analyses de la chronologie de l'histoire de l'Égypte où l’on situe par exemple l'épisode amarnien d'Akhnaton en 1200 av JC, certains disent 1300, ou 1250 av JC. Velikovsky a raccourci largement cette échelle chronologique et cette thèse a toujours l’assentiment d’un grand nombre d'égyptologues dont le représentant actuel s'appelle, je le lisais hier encore sur l'Internet.. the New Chronology.. c'est,  David Rhol.

   Donc nous avons là un premier moment de conséquences suite à cette découverte archéologique d'Akhet-Aton qui stimule la pensée des historiens. Nous avons Freud qui va rapprocher Moïse d'Akhnaton et Immanuel Velikovsky qui va identifier Oedipe à Akhnaton. Le livre –‘Oedipe et Akhnaton’ a été publié tard, si je ne trompe c'est 1960, c'est assez récent, là je me trompe peut-être, mais a été publié après les thèses sur l'astronomie.

   Si maintenant nous portons notre attention sur la thèse de Freud - sur Moïse proche d'Akhnaton. Que déclare Freud ou quelle est l'hypothèse que fait Freud ? A la fin de sa vie il publie ce livre qui suggère que Moïse aurait été un disciple, un général, un proche d'Akhnaton, que c'était un égyptien, et que son enseignement aurait été inspiré par l'atonisme d'Akhnaton. Après la publication de ce livre - du livre de Freud - nous avons le choc d'une guerre mondiale. Plus tard, après ces guerres mondiales, Vélikovsky a publié son ‘Oedipe et Akhnaton’ et vers les années 1985, je m'excuse d'arriver si vite à moi… j'ai peut-être oublié ici des gens importants…

   Une petite chose… oui ! curieusement, dans son livre l'Homme Moïse et le Monothéisme , Freud ne fait pas du tout référence à Karl Abraham qui avait suggéré et fait le rapprochement entre Oedipe et Akhnaton - rapprochement qui avait été étudié et repris par Vélikovsky, livre finalement publié bien plus tard, après la mort de Freud , au début de la seconde guerre mondiale. Néanmoins les lecteurs de Freud se sont toujours régulièrement interrogés et ont été intrigués par le fait que Freud s'était évanoui à l'époque où l’on approchait l'identification, non seulement de Moïse mais aussi d'Œdipe, en tant que personnage historique - mais encore oublia même ceux de ses élèves qui en avaient parlé.

   Néanmoins Freud était assez honnête pour rendre un autre témoignage lors de son voyage en Grèce, dans un article qui s'appelle ‘Un Trouble de la Mémoire sur l'Acropole’, où il fait une analyse d'un propre malaise qu'il ressent lorsqu'il visite la Grèce et cette analyse traduit bien l'énigme qu'il pressent du caractère historique de ce qui avait été enseigné comme des mythes.

   Cette petite interruption me donne l'idée de vous parler d'autre chose; nous allons faire comme cela - nous y reviendrons… de quelque chose de très curieux.

   C'est à New York, un jour quelqu'un est venu là où je résidais, me rendre visite et sortir d'une petite boite un objet en forme de spirale - c'était comme un coquillage, si l’on peut dire une demi spirale - Oui, vous prenez un fil de fer et vous faites un tour, comme cela, un seul tour à peu près - un peu comme une sorte de corne de bélier - quelque chose d'un peu sacré d'ailleurs qui est utilisé comme une trompette dans certains sacrements hébreux. Je ne connais pas l'hébreux, je ne sais pas le lire, donc je l'ai cru sur parole et ensuite je me suis renseigné… J'ai regardé sur internet ce que l'on disait - Ce monsieur faisait une ombre portée, là on voit l'ombre de ma main, une ombre chinoise - mais là c'était une ombre hébraïque où, avec ce même petit machin, selon la disposition qu'on lui donnait, on arrivait à avoir toutes les lettres de l'alphabet hébreux, comme si ces lettres étaient une projection, ou un angle d'ombre chinoise d'une seule et même chose, d'une seule et même structure. Vous trouverez sur l'Internet cette étude qui a été faite par un rabbin qui s'appelle Stan Tennen et qui a étudié la mathématique, la formule de cette spirale et qui retrouve cette formule dans le premier verset du livre de Moïse. Ceci est pour vous donner un idée de ce que l'on peut étudier quant à la lettre - et au chiffre de la lettre - à propos de Hathor dont nous parlions tout à l'heure et de l'usage de la lettre dans notre civilisation, voire éventuellement pour comprendre son influence sur nos cerveaux et dans nos destins.

   Nous avons avec cette petite interruption passé un moment, et nous arrivons en 1985 où sans le faire exprès je me suis demandé pourquoi Freud n'avait pas dit que c'était le même et j'ai cherché - parce que j'étais bon freudien je suis toujours bon freudien et donc je me disais que si Freud n'avait pas dit que c'était le même, cela ne devait pas être le même et donc j'allais essayer de montrer pourquoi Moïse n'était pas le nom d'Akhnaton lui-même et je n'ai pas réussi à le démontrer. J'ai eu quelques petits problèmes de conscience à ce moment-là. Freud s'évanouissait, j'ai fait mes petites expériences aussi et puis finalement c'est quelques années plus tard en 1990, cinq ans plus tard, en Angleterre, au moment où j'étudiais et où je prenais connaissance des travaux sur l'hermétisme de Frances Yates, que j'ai rencontré, en 1990, Ahmed Osman qui, pur égyptologue, uniquement par la voie de l'égyptologie, faisait cette équation Moïse égale Akhnaton.
   Nous avons l'œuvre d'Osman accessible en anglais. Il est toujours vivant contemporain . Nous avons travaillé ensemble à plusieurs occasions , à New York, fait des conférences diverses. Il prépare actuellement un film où cette équation va être mise en scène sous un vêtement un peu différent, sous une forme romanesque avec la relation entre Néfertiti et Moïse plutôt que Néfertiti et Akhnaton. Osman s'occupe actuellement de filmologie  et ce qu’il est intéressant de remarquer c'est que d'une part il avait abouti à cette conclusion après un premier livre - c'était un second livre qui le menait à cette conclusion et que d'autre part il aboutissait à cette conclusion en refoulant, en ignorant qu'Akhnaton pût être Oedipe - en n'y pensant pas - et je le connais bien , Ahmed Osman, et nous pouvons estimer qu'il s'agisse bien effectivement d'un  refoulement concernant un égyptien qui vit à Londres.. Lorsque Ahmed était jeune étudiant en Égypte, c'était un passionné de théâtre et il adorait mettre en scène les pièces grecques, Oedipe etc…Il connaissait donc très bien l'affaire oedipienne mais, quand plus tard, plus avancé en âge, il étudia à partir de Londres Moïse et Akhnaton, il n'a plus du tout pensé à Oedipe et Akhnaton, un petit peu comme Freud n'y pensait plus.

   Néanmoins si nous continuons à tenir Velikovsky pour substantiel, conséquent, raisonnable, nous avons à ce moment-là, à partir d'Osman, pas seulement à partir de mes propres élucubrations analytiques, puisque c'était par la psychanalyse que je pensais que Freud aurait pu énoncer l'équation, mais maintenant avec l'égyptologie et avec Velikovsky, nous avons à partir de 1990 l'équation A=M=O, Akhnaton égale Moïse égale Oedipe.
   Dernièrement nous avons de nouveau une répétition de cet événement. Il s'agit de la personne qui manque aujourd'hui et donc qui nous appelle à remplir cette absence de sens - ce que nous ferons demain. Il s'agit de Pierre Nillon qui - comme Ahmed Osman - Pierre Nillon est un français, Ahmed Osman écrit à partir de Londres, Nillon à partir de Paris. Ahmed Osman, lui c'est uniquement à partir de l'égyptologie qu'il aboutit à la conclusion Moïse est Akhnaton. Pierre Nillon ce sera uniquement à partir de la lecture de la Bible qu'il aboutit à Moise est Akhnaton. Nous  remarquons que de manière structurelle, semblable à ce qui s'est passé pour Ahmed, c'est à l'issue d'un second livre qu'il aboutit à cette conséquence ; c'est à dire qu'il écrit un premier livre qui le laisse en suspens, en réflexion et qui déclenche cette conclusion qui lui fait écrire cette équation qu'Akhnaton est égal à Moïse. Notons aussi qu'également il ignore Velikovsky - Il ignore l'Akhnaton-Oedipe - ce qui porte notre attention sur ce que Freud appelait un complexe d'Oedipe - s'agissant pour Freud, puisque Freud parlait de lui, de ce qui se passe lorsque Oedipe est proche de s'identifier à son propre corps - parce qu'avant de s'identifier à son propre corps on s'identifie à des idées, à des parents, à des semblants..

  

 

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