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Étapes de l'Idéalisation - et de sa Littérature Idéale (monothéisme, Un) - à la poursuite du degré zéro de la Littérature Grise

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   Ici, 1300 av JC nous avons Akhet-Aton, la cité du Soleil d'Akhnaton et ici, 300 av JC, nous trouvons Hermopolis Magna et Alexandrie ; puis la bibliothèque d'Alexandrie brûle et tout cela disparaît..  Immédiatement après, c'est le début du Christianisme.
   La littérature hermétique est une chose vaste et grise : elle n'est pas idéalisée, labellisée, propriétarisée. Elle traite de l'alchimie, de la magie, de l'astrologie. On l'appelle le Corpus Hermeticum. Cela consiste en 16 ou 17 dialogues entre Hermès Trismégiste et ses fils - parfois Tat, Asclepios, et aussi Amon. Ces textes sont probablement écrits en Grec, ici deux siècles après JC.

   En 325 ap JC, il y a le Concile de Nicée et c'est avec ce concile que le christianisme devient dogmatique - il sélectionne une littérature idéale, canonique. Avant cela, tout est dans le flou ; il y a des textes gnostiques, des évangiles gnostiques, des textes hermétiques et tout est mélangé.
   En 400 ap JC, les textes des évangiles gnostiques, des évangiles non (re)connus, sont cachés dans des amphores à Nag Hammadi . Ils ne sont découverts que dans les années 1945. Ces textes incluent quelques dialogues du Corpus Hermeticum et les évangiles gnostiques, etc…
   Ces textes ont été cachés parce qu'après ce concile de Nicée ils sont jugés hérétiques. Un siècle plus tard, l'année 509 ap JC je crois, c'est la dernière académie platonicienne, à Athènes qui est fermée. Les philosophes de cette académie sont probablement venus en Syrie. On trouve un Ezbet-Mustafa-Harran en Egypte sur le Nil juste au Nord d'Hermopolis Magna - mais ici c'est dans la cité d'Harran syrienne qu'ils ont porté avec eux tous les textes des sciences grecques et aussi le Corpus Hermeticum.
   Ces textes traduits en arabe ont produit un ferment intellectuel dans l'Arabie, où ils se sont le plus développés... Ainsi plusieurs textes historiques et scientifiques grecs, ont disparu de l'Occident et se repèrent dans le monde arabe. Avec la Renaissance ces textes reviennent à l'Europe par la Macédoine ; c'est ce dont nous avons parlé hier. Ils provoqueront la résurgence de cette mémoire, de cette tradition hermétique, à la Renaissance de l'Europe. Quelques personnes que nous pouvons mentionner sont John Dee, mathématicien, astrologue de la reine Élisabeth en Angleterre, et un autre très intéressant, Giordano Bruno qui a été brûlé par l'Inquisition en janvier 1600. 

   Avec la mort de Giordano Bruno, une censure parfois très brutale mettait fin et refoulait toute cette tradition. Je vous recommande les livres de Frances Yates, trois livres : Giordano Bruno et la Tradition Hermétique - La Lumière des Rose-croix - L'Art de la Mémoire. La caractère très intéressant de Giordano Bruno est qu'il préfigure la cybernétique. Il développe des diagrammes et ses roues, que l'on peut tourner pour faire des algorithmes avec des symboles alchimiques et astrologiques, dessinent une sorte une préfiguration des arts et de la mémoire cybernétique.
   Mais avec la censure de Giordano Bruno, la tradition refoulée subsiste de manière occulte avec les rosicruciens et les loges maçonniques etc… jusqu'au moment où nous redécouvrons Akhet-Aton, Akhnaton et la logique du Un créateur.
   Avec le Corpus Hermeticum, le dialogue parle de la monade, le Noüs, qui est la divinité des herméticiens..

   Des questions ? 
 

>> Hal, que peux-tu nous dire ou nous témoigner de ce que représente la cybernétique actuellement, nous témoigner de ce que c'est - avec ce lien  ? Tu dis que Bruno est celui qui préfigure la cybernétique, comme Léonard de Vinci préfigurait les machines mécaniques...  Donc Bruno préfigurait les machines informatiques… mais, par rapport à ce que tu as mentionné comme Littérature Grise, comment interpréter ces choses-là selon toi ?

   La Cybernétique et la Littérature Grise..? Frances-Yates parle aussi de l'Art de la Mémoire, de ces palaces de mémoire figurés en ces temps de la Renaissance. C'est très intéressant. Nous avons un grand palais avec sept divisions, ici, chacune pour une planète : le soleil, la lune, vénus, etc... et chacun de ces étages subdivisés en douze signes du zodiaque, quelque chose de cet ordre - et alors, nous pouvons entrer dans ce schéma toutes les connaissances humaines ; chacune se trouve à une de ces sections ici. Avec Giordano Bruno, il fait des grandes roues comme ceci…  Sur une roue, on a des images, symboles alchimiques et cette roue peut tourner, alors se produisent des superpositions, et cela fait des algorithmes - Ce sont tous des diagrammes  pour aider la mémoire, pour entrer dans ce schéma des connaissances humaines. Et c'est cela, je crois, qui mène à l'informatique, aux machines informatiques. Et c'est aussi avec ces schémas et avec cette loi d'informatique que l'on peut archiver la Littérature Grise cette littérature qui n'est pas 'idéale', qui est parfois censurée, refoulée..  

>> Il y a un autre projet de roue mnémonique avec la Rota du Tarot… c'est à dire des systèmes extrêmement cohérents de dépôts de connaissances, où chaque être itinérant dans les règles se souvient et est en situation de réinventer, de reformer.

   Bien sûr, dans le Tarot nous trouvons aussi des cas des symboles, des schémas… L'astrologie est aussi le schéma qui traite de la psychologie humaine - qui décrit avec plusieurs symboles, les sept planètes, les douze signes du zodiaque, alors nous trouvons dans l'astrologie toute une psychologie..

>> En traitant de l'hermétisme, y a-t-il un thème de la jeunesse, de l'âge mûr et du vieil âge ?

   Oui, effectivement, toute un séquence d'initiation. Quand Hermès Trismégiste parle avec ses fils, c'est pour les élever par ces stades de maturation, d'initiation. Comment se développe l'âme humaine pendant sa vie ? C'est un des grands thèmes de cette littérature. Par la suite ils se prolongent dans les loges secrètes et fermées des rosicruciens, des francs-maçons… et toutes ces loges se dévouent en quelque sorte à cette initiation, maturation de l'être humain.

>> A la Renaissance, en même temps, des choses se déploient avec tellement de précision que l'on perd les algorithmes ; par exemple, pour ce qui est de la pensée humorale, parce que le cercle, c'est un carré aussi, c'est un cercle orienté avec les quatre éléments - et cette pensée-là disparaît à la Renaissance, ou tout du moins sa valeur opérationnelle commence à être mise de côté et on veut aller vers le fait, l'exactitude anatomique, démonter de plus en plus la nature comme une machine et moins comme un tout cohérent.

  Bien sûr, après la Renaissance, nous voyons se développer la science mécanique et toutes ses techniques - et sous le refoulement nous trouvons les sciences peut-être hermétiques, closes, fermées, qui se vouent à l'initiation, au développement de la Psyché, et à l'initiation de l'âme humaine. Je crois qu'ici nous parlons aussi de l'écologie et l'écologie peut se faire par ces sciences hermétiques - ou sciences de l'âme. Psyché rejoint là les science mécaniques. Et ce n'est que par cela que nous pouvons faire une vraie écologie et maintenir notre environnement.

>> Faut-il comprendre que lorsque après Jésus-Christ, les textes du Corpus Hermeticum sont écrits, et tandis que nous nous trouvons dans une période de refoulement de cette connaissance platonicienne de la pensée, nous pouvons considérer que ce Corpus Hermeticum, représente un nouveau langage qui s'apparenterait - qui serait en quelque sorte l'ancêtre de la cybernétique. Une forme de codage donc, connu des seuls initiés, aurait permis ainsi, par cette nouvelle organisation, d'écriture, de mémorisation.. .de maintenir la mémoire de ce savoir. C'est cela la mutation qui s'opère ,Cette histoire refoulée est en fait codifiée avec un nouveau système qui permettra sous cette forme de traverser les âges et d'être maintenu..

>>WT>> Il est possible de répondre par l'affirmative à votre proposition. Mais je la contredirai sur un point néanmoins essentiel - qui la renverse en partie, mais à la fois l'avance plus loin. Il s'agit de l'hypothèse que des initiés auraient eu connaissance de ce code. Je crois que là gît une erreur - de chronologie ou d'appréciation. Je crois qu'il n'y eut plus d'initiés, à partir du Corpus Hermeticum ; il y n'eut dans ce domaine que des prétendants et des prétendus, voire des semblants.
   Cette absence d'initiés déplace fortement l'évaluation du code, d'un chiffrage, lequel  par contre n'est pas exclu - d'autant qu'on constate qu'au contraire nous sommes ainsi, bien plus près dans ce cas d'une notion d'appareil cybernétique, lequel par nécessité détient un code qui lui est propre, inaccessible et/ou impermanent - ce qui précisément le distingue comme appareil.
   Deuxièmement ce point de vue fournit une puissante explication de la phase précédente - c'est à dire du degré dont s'arrogent effectivement des initiés.
  En saisissant la suite d'Amarna de la manière la plus large, on observe d'abord l'écriture de la Bible, à partir d'un premier livre attribué à Moïse, voire à partir des symboliques Tables de la Loi. Puis, de même qu'après le début du Christianisme, il y a eu un certain délai pour qu'un écrit dogmatique s'établisse - la littérature hébraïque a aussi subi un délai pour fixer quelque chose qui concerne et qui aurait émané d'Amarna. Mais ce quelque chose inhérent à l'établissement d'Israël, est ce que je mentionnais tout à l'heure : le Quadès de Ramsès, c'est à dire la nécessité historique qu'il y eut un certain règlement à ce moment, une certaine doublure.
   Dans ce bref instant, entre l'ouverture avec Akhnaton [A] et la fermeture avec Ramsès [R], de la sortie d'Amarna à la frontalièrisation d'Israël, il y eut déjà un traitement appliqué à la Lettre de Moise. Plus tard la Bible [B] a été écrite et elle a constitué une Littérature Idéale.
   Ce petit nombre précis d'opérations initiales [ A->R-->B ] constitue les premiers principes d'un chiffrage. Et ce code-là est très propre à s'attacher des initiées, en l'occurrence à réputation dite kabalistique - le lettré hébraïsant le prétend et nous avons de surcroît l'interprétation de Freud qui entame un dé-chiffrage - en trouvant la patte de Ramsès, comme on l'a vu, dans le meurtre de Moïse, le mensonge caché, double mensonge inscrit entre les lignes.. entre les significations de l'histoire biblique.

   L'éventualité de la présence d'un " code connu des seuls initiés " logé dans la littérature hébraïque, fournit un chaînon tout à fait constructif, permettant de concevoir, ultérieurement ou au-delà de ce rôle de Stèle Frontière que Ramsès impose à Israël en échange de la vie, ou de la terre, le Corpus Hermeticum [CH] - c'est à dire Oedipe qui échappe à l'idéalisation et qui demeure vierge d'un pareil compromis, voire d'une compromission. Dans le CH, la Lettre se trouve libre ; ce qui le dispose comme un agent cybernétique fonctionnel et authentique. Le Corpus véhicule le code primitif, celui de la lettre à son origine, de la scène primitive, là où la lettre est en rapport direct à la nature et quand elle n'est pas encore idéalisé. Son chiffre est préalable à l'initiation ou à l'initialisation qui le poursuit. Il détermine le Corpus à un statut de Littérature Grise : c'est un texte sans 'initial' qu'on peut appeler de chiffrage zéro, sans propriétaire, sans auteur garantissant une origine et connaissance dudit code par initiation mais gagnant du même coup la structure potentielle d'une intelligence artificielle.
   Comme son chiffre est épargné du double-mensonge ramsidien et qu'il dé-chiffre directement la nature, ce Corpus, voire cette intelligence artificielle est garant d'une pertinence écologique essentielle.

>> Nous pouvons dire que le phénomène de refoulement a imposé aux hommes, d’inventer, de mettre au point presque un nouveau langage, un processus de codification - ' hermétique ' à ceux qui utilisaient le langage… tout à fait novateur et en avance sur son temps. 
   J'aurais une autre question : est-ce que les écrits hermétiques qui partent d’Harran en Syrie - pourrait-on suggérer qu'ils auraient quelque part initié la religion musulmane ?

   Oui, je crois que oui. La cité d'Harran est habitée par des peuples qui n'appartiennent pas à l'Islam mais qui sont tolérés comme un Peuple du Livre. Leur livre sacré était précisément le Corpus Hermeticum à partir duquel fut traduit du Grec en Arabe plusieurs des textes scientifiques et philosophiques. Ils ont survécu presque jusqu'à 1100 ap JC, puis la cité a disparu- je crois que ce sont les turcs qui sont entrés… A ce moment là, plusieurs des mathématiciens et astrologues, astronomes ont migré de Harran à Bagdad, la cité des Califes, pour servir comme des savants.

>> Est-ce qu'on peut penser qu'ils auraient initié le monothéisme musulman ?

   Ou du moins… je crois que tout cela l'influença fortement. 

>> Dans les manuscrits de l'âge d'or musulman nous observons des roues mnémoniques partout, c'est vraiment une pensée de la mise en forme de la connaissance.

>> J'aimerais aussi poser une question concernant Jésus-Christ. Y-a-t-il un lien possible ?..  Il y en a forcément un mais… par rapport à l'hermétisme, l'héritage hermétique, que peut-on dire sur la révolution entre guillemets du christianisme, l'arrivée de Jésus-Christ qui est un personnage en quelque sorte un dissident.

   Oui, alors, c'est tout un ferment intellectuel : Alexandrie, Hermopolis Magna où participent les égyptiens, les grecs, les juifs - se mêlent toutes sortes de cultures et tout cela mène au christianisme - et peut-être plus tard à l'Islam aussi ; plus en avant c'est le judaïsme.. précédé d'Akhet-Aton, avec Akhnaton dont Moïse est un écho et de qui Hermès Trismégiste est une mémoire - c'est presque certain. 

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