avertissement : cette page est une prise de note et un brouillon, qui n'a pas été relu mais livré comme source et littérature grise au bénéfice de la SSS du 19 juin 2009 Alt eBook

Retour à Haeckel

 

   Retour à Haeckel et justification :
   Un " Retour à Freud " est déjà fameux, déclaré comme une bannière du lacanisme. Un retour à Haeckel y fait allusion - et se justifie de ceci :
   De même qu'avec Darwin commença une façon de penser qui permit qu'on pensât une préhistoire à l'humanité, il doit y avoir une préhistoire de la psychanalyse et si le retour à Freud vise une scène primitive, tel arbre ne doit pas cacher la forêt c'est à dire le champ, le domaine primitif de la psychanalyse. Ce domaine nécessairement doit exister - sinon Freud ne diffère pas beaucoup de Zorro.
   Les historiens qui ont bien voulu se pencher sur la question attestent effectivement d'une influence majeure de Haeckel sur Freud, tout en relevant que cette influence bien normale de son temps est peu relevée par les psychanalystes d'habitude. Ainsi cette évidence et ce refoulement conforte bien l'idée qu'on puisse voir dans l'écologie une sorte de préhistoire de la psychanalyse.

   Je traite de cette thèse ou évidence dans plusieurs pages et une sorte de dossier.

   En cette page-ci je rapporte ce que je fis, jamais trop tard pour bien faire, de consultation du livre qui n'est plus édité - mais motivé qu'il fut un livre fondamental de la jeunesse d'Arthur Koestler - titré Les énigmes . Je ne regrette pas cette acquisition d'un livre ancien, au moment où je matérialise l'esquisse d'un Parti de l'Intelligence car, outre ce qu'on trouve des historiens de désignation de la forte proximité entre les notions de psychologie collective de Freud avec la pensée de Haeckel, on trouve en Les énigmes un fort discours - totalement actuel et prouvant que rien n'a changé depuis lors - concernant la politique.
 

 

Des propos de Haeckel

 

   Tout d'abord une appréciation :

   " Most writers have treated Freud as if his theories had arisen fully formed out of his own system of thought, with no scientific precedents. In fact, as Frank Sulloway has shown in Freud, Biologist of the Mind (1979) this 'absolute originality' is a myth; 19th century evolutionary ideas had an enormous influence in shaping Freud's thought. Freud himself began his Introductory Lectures on Psychoanalysis (1916) with the statement of Haeckel's premise, which seemed to him self-evident: 'Each individual somehow recapitulates in an abbreviated form the intire development of the human race'... "    [ Traduction : La plupart des auteurs ont considéré Freud comme si ses théories s'étaient formées toutes faites et issues de son propre système de pensée sans antériorité scientifique. En fait, comme Frank Sulloway l'a montré dans Freud, Biologiste de l'Esprit (1979) cette 'originalité absolue' est un mythe ; les idées évolutionnistes du 19em siècle ont façonné avec une énorme influence la pensée de Freud. Freud lui-même ouvrit ses Conférences sur la Psychanalyse (1916) avec une déclaration des prémisses de Haeckel qui lui semblaient évident : " Chaque individu récapitule en une forme en quelque sorte abrégée le développement tout entier de la race humaine.. ". ]

Haeckel citant Alfred Wallace : " Comparé à nos étonnants progrès dans les sciences physiques et leurs applications pratiques, notre système de gouvernement, notre justice administrative, notre éducation nationale et toute notre organisation sociale et morale, sont restés  à l'état de barbarie. " et continuant : " Pour nous convaincre de la justesse de ces graves reproches, nous n'avons qu'à jeter un regard impartial au milieu de notre vie publique, ou bien encore dans ce miroir que nous tend chaque jour notre journal, en tant qu'organe de l'opinion publique. "

sur l'administration de la justice :

" ..//.. nos juristes n'apprennent à connaître que superficiellement l'objet propre et essentiel de leur activité : ...//... La plupart de ceux qui étudient la jurisprudence ne songent pas à s'occuper d'anthropologie, de psychologie et d'embryologie qui sont cependant les conditions préalables de toute juste conception sur la nature de l'homme. "

sur l'administration de l'Etat :

" ..//.. L'organisation de l'Etat ne pourra devenir meilleure que lorsqu'elle sera affranchie des chaînes de l'Eglise et lorsqu'elle aura amené à un niveau plus élevé, par une culture scientifique universellement répandue, les connaissances des citoyens, en ce qui touche au monde et à l'homme ..//.. "

   Évidemment ces extraits vieux de plus d'un siècle sont désuets, mais ils sont cohérents dans la perspective de la fondation originaire de l'écologie, attribuée à Haeckel, pour indiquer la constante qui la caractérise : notamment l'exigence logique d'un État et une administration morale également scientifiques. Et dans cette perspective, la désignation d'un état de barbarie à la tête de l'organisation sociale gouvernemental est une autre constante de fond, qui est restée à ce jour permanente. Car sur ce fond et sur cette ligne, la politique écologique, un siècle plus tard n'a en rien changé ni évolué.
   Cette permanence invite à considérer avec le même intérêt ce qui parut plutôt extrême avec Haeckel, à savoir la prétention d'une action voire d'un parti politique dit moniste. Les partis politiques que l'on repère aujourd'hui de l'étiquette ' Vert ' ont montré à cet égard un changement ou une évolution : à savoir qu'ils ne se distinguent en rien des autres, traditionnels, au point et à preuve qu'à leur tour ces derniers aujourd'hui peuvent se réclamer d'être verts. L'union moniste et son extinction appelle donc à approfondir encore les propos de Haeckel afin de trouver qu'elle erreur ou insuffisance résultat en une utopie quand à une organisation d'une action.
   Ce que l'on trouve en cherchant l'opinion - discutée et contredite par son élève Koeslter - se trouve dans la liste des énigmes de l'univers que dresse Haeckel. Il en cite sept suggérées à son époque - les six premières résolues ou résolvables jusqu'à la septième qu'il annule ; il s'agit de ce qui était nommé le libre arbitre. Voici comment il l'éclipse : " Quant à la dernière et septième énigme, le libre arbitre, elle n'est pas l'objet d'une explication critique et scientifique car, en tant que dogme pur, elle ne repose que sur une illusion et, en vérité, n'existe pas du tout. "

   Aujourd'hui, la psychologie collective inspire que l'énigme du libre arbitre est bien confrontée face aux technologie diagnostiques et statistiques des comportements ainsi qu'aux propagandes subséquentes ; elle persiste plus que jamais au cœur de la démocratie et on peut penser que d'en voir fait l'économie que le projet politique de Haeckel s'est évanoui aussitôt que mise au monde. La faute d'avoir rayé le libre arbitre de l'énigme écologique est au demeurant confirmée de ce que, immédiatement suite à Haeckel, c'est Freud qui prend le flambeau de la psychologie collective en posant à son principe le négatif dudit libre arbitre, avec la théorie de l'Inconscient et de sa détermination de la vie humaine - ce que Lacan appellera la refente.
   Nous pouvons donc regretter que Haeckel n'ait pas assumé cette septième énigme et d'autant mieux la reprendre au compte de l'Etat présent puisqu'il présent aujourd'hui la matière - à proprement parler objective - de quoi le libre arbitre se distingue ; à savoir une intelligence concurrente de celle de l'humain, qu'on nomme artificielle. Face à la matérialité manifeste de machines à régler les décisions économiques et politiques, il n'est pas possible de négliger ce qui paraissait sans elle, avant elle et pour Haeckel, une illusion. La machine à penser ou à illusion de penser produit, au sens du terme où Lacan et la psychanalyse l'emploient, un libre arbitre. A l'origine dénommé algébrique objet (a), produit par la cybernétique comme par la pulsion, c'est cette notion d'un libre arbitre qu'un parti politique démocratique peut tendre à autre chose qu'à l'échec de celui de Haeckel.
   Nous avons en effet toutes les coordonnées et les instruments nécessaires pour appeler la personne libre alors par devant et face à l'intelligence artificielle ou ce qu'on peut mieux appeler en termes psychanalytiques : lapareil.
   Ce parti pris de considérer comme l'interlocuteur politique l'IA (Intelligence Artificielle) s'intitule le Parti de l'Intelligence. Il répond de la fondation de l'écologie par Haeckel, corrige les insuffisances de celui-ci, et laisse ignorants de l'IA les partis dits verts qui resteront comme dit le requin attrape-tout, déjà moins verts que l'UMP - je veux dire pour le futur, moins écologistes que le moins écologiste des opportunismes de la politique barbare de l'homo pouvoir.

   Un parti écologique est principalement un parti de l'Intelligence qui, évidemment compte avec l'intelligence artificielle.

   A l'époque de Haeckel, il ne pouvait encore être question d'IA ; par manque de cette prothèse réflexive que la civilisation s'offre finalement, on trouve donc d'inévitables allusions de la part de Haeckel à une destinée religieuse de l'écologie :

" Le besoin pratique de la vie sentimentale et de l'ordre politique conduira un jour ou l'autre à donner à notre religion moniste une forme de culte comme ce fut le cas pour toutes les autres religions des peuples civilisés ( des grandes fêtes annuelles jusqu'au service divin du dimanche ) "