Akhétaton - Scène Primitive de/d'une Ecologie
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Esquisse/brouillon, élément de déchiffrage -- Littérature Grise |
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Kaplan | DWT |
-----Message d'origine-----
De : Puyh26@yahoogroupes.fr [mailto:Puyh26@yahoogroupes.fr]De
la part de phileas1965
Akhenaton était-il un métèque ? Définition du terme métèque : étranger résident
dans le monde athénien classique, dans le sens oikos (maison, patrie),
son sens a pris plus tard un axe xénophobe, particulièrement axé sur
l'aspect physique et l'allure déplaisante.
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Etat
civil : Néferkhépoperouré-Aménophis IV, fils de d'Aménophis III et
Dame Tiyi au palais de Malgatta.. Ajoute à son protocole le nom Akhenaton, entre 4 et 6 ans après le début de son règne. Mort : en 1338, ou en 1372 ou en 1379 av. e. c. ... Fonction : corégent de son père pendant 2-3 ans ou plus à Thèbes ... Régent à Akhétaton, nomme un jour de son règne Smenkhkéré comme corégent.
Quitte, avec l'assentiment de son père, Thèbes. Fonde la ville champignon Akhétaton (l'Horizon du Globe), à 375 km au nord du domaine d'Amon et en face de l'antique ville sainte d'Hermopolis, siège des disciples de Thot. Erige des fondations dédiées au globe d'Aton dans le temple de Karnak, jusqu'en l'an 12 de son règne et devient l'iconoclaste d'Amon jusqu'aux confins de la Nubie. Il est à noter que cette ville comportait une université collégiale abritant un musée, un centre de recherches scientifiques et une maison d'édition. Ce domaine amarnien était délimité par un périmètre borné de 14 stèles. Bornes sur lesquelles on peut lire le serment du roi jurant qu'il ne dépasserait pas les limites du domaine... Le roi, mais pas ses idées et ses émissaires. A sa mort, son corégent tente immédiatement un rapprochement avec Thèbes et certainement Memphis, ville du sacre. Le général Horemheb, futur pharaon ronge déjà son mors, dans l'attente de raser tous les murs, fracasser les colonnes et faire couler de la chaux sur les débris fumants. La correspondance diplomatique de la période amarnienne
a été en partie mise au jour et révèle que les vassaux asiatiques et
asianiques font voler en éclat l'ancienne alliance et les tributs ne sont
plus versés. |
Noter en première instance
l'assentiment du père d'Akhnaton à la création d'Akhétaton peut
indiquer un notion essentielle : Le projet atonien, s'il déborde l'épisode Akhétaton dans le futur, aura aussi conçu ses origines antérieurement. |
Même si ceci est un très bref résumé de cette période aussi trouble que les autres, nous noterons que le royaume amarnien s'érigeait en enclave bornée. Nous sommes ici face à un souverain volontairement enfermé dans une géographie sacrée, un souverain qui volontairement refuse de briller à la tête de son armée. Ses actions d'éclat se portent plus sur la modification du sens et du rôle de la nature à l'égyptienne, brisant les rites et les rythmes ancestraux. Nous voyons en ceci une getthoïsation d'un héritier du trône, un héritier sous contrôle, co-régences, allant vivre son expérience de pureté, de vérité et de raison acharnées loin de la capitale. Un gettho d'où viendra la parole officielle à la mort du père et face au sanctuaire de Thot. Loin de nous l'idée de mésestimer cette première expérience d'un monothéisme exclusif dans un monde polythéiste conciliant. Mais nous voulons insister sur le fait que même si Néferkhépoperouré-Akhénaton est de lignée ou de sang royal, il est devenu un étranger à sa société. Etrange gettho, étrange canon, certainement étrange ordre universel pour finalement un étrange rythme de vie si nous n'oublions pas que le calendrier égyptien est calé sur le rythme stellaire et les rites aux divinités associées. |
La singularité et l'isolement du lieu (Akhétaton)
ne peut être comprise que si on l'inscrit dans un environnement plus
vaste. Nous savons que le règne d'Akhnaton se situe à la fin d'une
période d'expansion de l'Egypte qui avait couvert 'presque tout' l'Est
méditerranéen. Pratiquement tout le monde 'administratif' était conquis
(reconquis en défaisant les Hyxos). A.3 règne sur un territoire plus
vaste que l'Egypte n'en a jamais recouvert (dans la perspective de nos
connaissances). Par conséquent, à cet acmé, à cet 'horizonnement' du
monde, doit correspondre un fait politique.
Si le monde est devenu clos - si tout, Thouth, est couvert, administré - si le monde est devenu un gettho... alors se produit une formation, un phénomène politique, une représentation : le monde clos d'Akhétaton. |
La généalogie officielle et postérieure aux turbulences historiques laisse notre souverain dans la lignée directe des grands pharaons. Savoir s'il est de sang royal ou un étranger adopté pour intégrer une lignée n'est pas la question essentielle. Elle serait plutôt de savoir pourquoi il était nécessaire dans ce contexte précis de développer un pseudo monothéisme, ou au moins un ordre de pensée iconoclaste à vocation éternelle et universelle. Etait-ce l'oeuvre d'une royale lubie ou d'un besoin social et politique de secouer les fondations d'un clergé trop vampire ? Aton est cité dans les Litanies des Textes des
Pyramides parmi les avatars de Ra dont il est la manifestation sous la
forme du Disque. |
Thèbes administrait un monde de rivaux, de
voisins et de voisinage. Probablement la transformation de mentalité, de
système, était-elle pratiquement impossible sur place (dans la socio/achitecture
de Thèbes). Pour assumer le
'sens' de l'Egypte, il fallait une nouvelle capitale. Thèbes resterait la
capitale de l'Egypte africaine en qq sorte - Akhétaton aurait eu pour fonction de
signifier le territoire unique et unifié, de l'Egée à la Nubie, voire
inclue la Mitanie/Babylonie.
Or chaque divinité en ces multiples lieux réunis y
représentant une fonction de 'signifiants' - leur polythéisme devait
concourir aussi à la formation d'une représentation divine de l'Un. |
Notre thèse va dans le sens d'une complicité père-mère/fils, éloignant ce dernier en un lieu qui n'appartenait à aucun dieu ni à aucune déesse, à aucun souverain ni à aucune souveraine, où personne n'avait de droit. Lieu vierge, lieu source pure, où même le clergé orthodoxe d'Amon n'avait pas « droit de cité ». Un lieu où la monarchie toute puissante, mettant la main mise sur les oracles, devait être restaurée. |
Le projet atonien (p.a)
semble avoir été initialisé dès le règne ou par les oeuvres du père
- Aménophis.3 (A3) - d'Akhnaton (A4). A cette époque, il parachevait
culturellement une phase de reconquête territoriale de l'Egypte, qui
s'était étendue alors jusqu'en ce qui s'appellerait un peu plus tard la
mer Egée (voir Black Athena/Martin Bernal).
Endossant la charge du projet, A4 ensuite réalisa les difficultés que le
lieu-même de Thèbes rencontrerait - tant au niveau des changement de
structures administratives sur place (mentalités et
institutions) qu'au niveau de la venue et de l'intégration des
vassaux étrangers (qui admettaient mal de siéger comme
ministres à Thèbes, sans un sentiment d'être encore sous domination).
Il fallait donc construire un nouveau centre politique. Il me semble
raisonnable de devoir considérer la fonction politique d'Akhétaton -
comme une espèce d'ONU et son 'building' à New York, voire une Société
des Nations. Or pour une personnalité intelligente et subtile, si A4 le fut, cette organisation conditionnait un changement de représentativité de son propre personnage dirigeant. Akhétaton fut un lieu de rencontres/gestion internationales (si on projette le terme de 'nation' qui ne fut conceptualisé que plus tard - lorsque Ramsès 2 tenta de rejouer la partie à sa manière sous la forme d'un Yalta/Kadesh). Je propose donc une perspective tout à fait politique, géo-politique, à ajouter aux autres points de vue descriptifs de l'épisode amarnien (note). Avant que la structure de Nations fut établie, A4 avait en charge un composite de collectivités dépassant le domaine de l'Egypte africaine, qui étaient, à cette époque dite polythéiste, chacun représentatives, vis à vis des autres - comme un signifiant représentant quelque chose, pour un autre signifiant. Ces représentations étaient iconiques, il s'agissait de divinités symboles de fonctions naturelles (comme on le voit de distributions de temples/divinité, dans une cité, un territoire). On retrouve par exemple ces 'totems' bien évolués dans le parcours des Questions Romaines de Plutarque, où l'analyse contemporaine retrouve une structure et mise en fonction d'Art de la Mémoire - c'est un exemple. A l'époque d'A4 les différents territoires que sa charge rassemblait dérivaient de Totems, graduellement établis durant les siècles, voir les millénaires antérieurs. Considérer ainsi un composite de totems évolués, administratifs, permet de retrouver encore la racine naturelle de ces icônes et, par conséquent, concevoir que l'organisation, l'organisme que réagençait, regroupait Akhétaton, était propice, fondateur d'une administration écologique de monde de l'époque (ces totems figurant, en gros, des niches écologiques, de territoires, de comportements, rituels etc..). Mais évidemment nous étions alors bien avant que la pollution ne le souligne à nos yeux à peine doués de regard. Le phénomène qui résulta de cette situation, et de
cette disposition, peut être compris selon les termes modernes
conceptualisés avec la notion d'Inconscient puis de Grand Autre.
L'administration dudit Grand Autre - ce qu'on peut écrire /A/ -
nécessite ou entraîne le processus d'Idéalisation, qui institue l'Idéal-du-moi
et qui conditionne aussi des institutions sociales (voir
Platon, La République). Mais ce processus s'élabore par
instances qui se manifestent en périodes chronologiques - en évènements
historiques, dont le premier, l'originaire, le causal est - selon
ce qu'on décrit en précession logique, comme un objet, dit
ou écrit (a). Autrement dit, avant que l'Idéal n'enchaîne une
succession, série, de nomination (à proprement parler les
Nations en ce cas), le processus fonde, en préambule au
signifiant, un objet. Or cet objet, préalable au nouveau système
nominatif en instance, n'a pas de nom, sinon d'autre nom que ce qu'on
appelle, sans titre, une scène primitive. Selon cette hypothèse,
ou cette théorie, Akhétaton aura pour fonction celle de scène
primitive. C'est ainsi qu'on peut entendre de nos jours le terme d'Amarna
comme une scène primitive.
note - p.a - le territoire que l'on peut
attribuer au projet atonien, s'est retrouvé re-conquis par
Alexandre de Macédoine - ce qui n'est pas étonnant, mais au contraire
démonstratif, si la réduction du projet, après le refoulement de sa
scène primitive, l'avait amené à Athènes (de Thésée, initié par
'Oedipe à Colone') ; l'instance de désir - pourrait-on dire -
telle qu'elle était inscrite dans la mémoire hellénique, devait faire
retour comme Alexandre l'aura répété. Ceci est illustré par une série
de cartes et réflexions géopolitiques note encore : on aura remarqué que ledit territoire du p.a, ne couvrait pas en réalité la zone ici évoquée ; comme si l'atonisme avait été trop précoce, amarna constitué avant que les terme du /A/ fussent tous préposés. Cela se constatera en effet par la zone de résistance que montra ultérieurement le royaume hittite. L'émancipation de l'Egypte universelle aurait donc été précipitée, et malgré les alliances de mariage recherchées le projet politique se sera démonté rapidement, pour se traduire ensuite dans la tentative de rattrapage montée par Ramsès.2 dans sa négociation avec précisément les hittites.
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