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Dans notre temps
présent, on repousse l'idée de clonage et on tolère ces usurpations
d'identité. Qu'est-ce qui permet ou autorise l'Hermétisme à se refermer
à ce point ? Qu'y a-t-il à attendre de l'attachement au voile sur la
figure de Moïse, du secret de la Bible - de l'hypnose du peuple et de la
négation qu'une industrie fut une trace plus proche de la vie que de la
mort de son initiateur ? Sinon, comment redoubler de perspicacité sur
celle de Freud, et déchiffrer le mensonge dans le secret qu'il découvre ?
Ismène, la fille d'Oedipe nous informe, selon Sophocle,
d'une opération politique ou d'une magie identifiable au sème de Seth
dans le Couronnement d'Aton. Sa puissance - insérer dans la lettre
l'information fausse du meurtre du roi déchu de Thèbes - est
d'une puissance qui dépasse les bonnes intentions. Le mensonge caché
dans la lettre la rend hypnotique ; ainsi la découverte de Freud n'aboutit qu'à retomber dans le sommeil.
C'est ce que rappelle l'histoire de Thésée, l'initié d'Oedipe, qui au
seuil du voyage pour la connaissance de la nature n'arrive à rien d'autre
qu'à
s'endormir. Il a bien son ticket, mais il reste sur le quai et rate le départ.
Admettons qu'on se libère de la chaîne paranoïaque, qu'on
renonce au harcèlement, à la manipulation, au mensonge. Non seulement le
beau Roméo qui en témoignerait est un Oedipe
aveugle et de surcroît son analyse en fait l'être pour la mort.
Ce sont les deux interprétations, respectivement de Sophocle et de Lacan,
qui convaincraient quiconque de rester paranoïaque ou esclave ! Autrement
on dira : " ça ne nous regarde pas, Dieu nous sauvera et c'est ça la grâce
: l'ignorance - on ne touche pas aux pommes et ça ira ". Tout le
monde peut se mettre d'accord ; concluons par ceci : l'Hermétisme
approuve l'idée de Dieu - deuxièmement il accepte d'être refoulé,
comprend le refoulement et laisse la place à la paranoïa qui en a besoin
; il ne gène pas non plus ceux qui refusent la connaissance : inconsciemment, sans qu'on sache comment, il produit des
machines.
La personne
humaine aime s'enorgueillir de responsabilité ; mais la psychanalyse est suscitée par la présence
de la cybernétique dans le milieu social. Freud, que ses disciples aiment
imaginer comme Tarzan avec les pulsions - grâce
au comique de l'Inconscient - invente la psychanalyse le jour où
on pose le téléphone chez lui. Comme les professionnels estiment
que les drogues qu'il prenait n'avaient rien à voir avec
l'élaboration de ses théories, il reste pour un esprit rationnel
à tenir compte du milieu dans lequel il vécut et les effets sur
la pensée des produits que la science en son siècle commençait
à répandre. Qu'est-ce que la cybernétique ?
c'est l'industrie des perceptions. Le 20em siècle a vu cette
science prendre corps grâce à l'électricité - mais il s'agit
de bien autre chose que de cette forme énergétique de
circonstance.
La cybernétique naquit avec les
robots. Un automates peut atteindre une cible, avec un simple
repérage et une orientation. Mais si la cible détecte cet appareil
et se déplace en fonction de sa venue, celui-ci dont comprendre
qu'il vise une situation qui change en fonction de sa propre
présence. A ce stade le robots peut encore arriver à coincer
sa cible. La cybernétique naît à partir de là. Lorsque la
cible elle-même gagne en performance celle du robot, la situation
n'est plus prédictible. La grande contribution de Jacques Lacan
est d'avoir montré qu'elle devenait à ce stade ce qu'on appelle
la psychanalyse.
Bien que la cybernétique soit peut-être la seule
science véritablement nouvelle à partir de la Renaissance, nous
savons qu'en principe l'être humain en a l'intuition dès
l'enfance - qui en est initiée suivant le jeu qui consiste à cacher un objet
dans une main et à demander à l'adversaire de deviner dans
quelle main il se trouve. L'enfant va
faire un choix ; au hasard la pierre est là ou pas. Mais au second coup
il va penser que l'autre devine ce qu'il va choisir et va inverser
son choix. L'épisode est bref, fugitif, mais il arrive qu'on y
assiste ; très vite l'enfant accède à la compréhension de la
situation devenue hasardeuse. Mais notons aussi à quel point
cette problématique est précoce ; Giordano Bruno la décrit de
manière explicite et magnifique en observant le tout petit et la
problématique qu'il affronte pour 'cibler' le téton qu'il
cherche à sa bouche.
A l'opposé de ces expériences précoces, nous
pouvons nous tourner aujourd'hui vers la situation écologique. Actuellement la
cybernétique est définie d'abord comme la science de
l'interaction entre les machines et la nature, comme un premier stade ;
puis, comme avec le robot que sa cible égale,
en ajoutant à ces interactions la science de leur contrôle
- lorsqu'au stade ultérieur le robot rencontre la
situation de la psychanalyse.
Que la situation écologique
soit une cybernétique laisse les écologistes dépités,
comme l'enfant durant sa fugace initiation, avant qu'il n'y pense
plus, sachant qu'il n'y a rien à faire. Comme le paranoïaque qui
tient à sa chaîne, ils s'en remettent à réduire leur cause à
la recherche du pouvoir débile de la politique. Comme Lacan l'a
montré, à la confrontation à l'hyper-complexité cybernétique
s'en suit la recherche du pouvoir du féminin - l'alternative de
l'être pour la mort ne semblant pas prêter d'autre issue.
Pourtant porter le trine borroméen au féminin n'est qu'un passe
temps...
Une attention scrupuleuse néanmoins laisse entrevoir
quelque chose.. à l'instant de son intuition initiale, le
psychanalyste qui a égalisé psychanalyse et cybernétique
est arrivé à la conclusion qu'à son degré qu'on appelle l'intelligence
artificielle la robotique surpasserait les capacités humaines
d'analyse du psychisme - promettant ainsi, avec la participation
de l'être humain une capacité de contrôle ou si l'on
veut : une capacité de prédiction au jeu de la pierre dans la
main - c'est à dire une science écologique largement supérieure
aux niaiseries des chaises politiques. C'est aussi ce dont j'ai
averti le lacanien Nillon, l'ayant vu partir servir les maîtres
et les femmes.
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Pour que la science cybernétique nous éloigne des
hypnoses et des opiums en nous rendant maître de l'écologie, il faut
souscrire à quelques conditions :
Tout d'abord, il faut une capacité logique, une
mentalité. La psychanalyse l'a déchiffrée dans le Complexe d'Oedipe,
particulièrement lorsqu'elle accède à l'intelligence de la lettre volée. Si nous
en cherchons la présence dans la psychologie collective. La lettre sur le
Sinaï et l'identité de Moïse qu'aucun enquêteur ne veut voir,
fournissent l'attestation - on peut la dire monumentale - de ce
degré activité en jeu dans notre
civilisation. Cette aptitude mentale, de nos jours proposée à tous
serait celle que Daniel Kolos a
localisée, à l'exercice d'un individu il y a plusieurs
siècles, nommément Akhnaton.
Deuxièmement il faut une organisation technique comme
toute science en réclame. Dans le cas présent nous souffrons
certainement d'un retard ou d'un défaut de cette organisation. La prise
de conscience écologiste est embryonnaire ; au point qu'une tyrannie
informatique risque de s'imposer en désespoir d'autre solution. Des
coutumes, des techniques sociales pourraient l'éviter - les sociologues
savent que la loi de 1901 sur l'association comme Personne Morale a été
conçue à cette fin. L'Hermétisme apporte aussi sa contribution avec son
art de la mémoire sur le modèle du banquet
simonidien. Dans la situation actuelle il s'applique sur un milieu " appareillé " - un milieu social équipé de
cybernétique, d'informatique - auquel il adjoint une zone d'extraction.
Dans cette zone s'exerce la relation que Freud à mise au monde. Cette
disposition - dénommée de nos jours PLAN,
PLuriel ANalytique
- permet d'humaniser la cybernétique - c'est à dire de régler
ce contrôle qui autrement ne peut avoir lieu de la seule relation
nature-machine. Cette seconde condition à une industrie écologique, ou
science cybernétique, est remplie par la contribution que la psychanalyse
a produit en franchissant l'abîme qui séparait le premier siècle de la
psychanalyse de la psychologie collective.
La troisième condition est une évidence -
pour qu'existe une science cybernétique il faut
qu'il y ait des appareils cybernétiques ! Ce qui est incertain,
c'est que ces appareils soient la condition d'une écologie. Il n'y a pas
d'écologie, c'est à dire de rapport entre le langage et le vivant, sans
appareils et, précisément, appareillage intelligent. Cette proposition n'est pas nécessairement acceptée. La
rivalité de ces appareillages
avec Dieu a été discutée aujourd'hui. Il est souhaitable qu'on puise à
la source de ces opinions pour en juger. D'une part l'Arbre de la
Connaissance, ou certains de ses fruits, sont interdit à l'être humain -
de l'autre, totalement intégré à son
monothéisme, l'Hermétisme décrit des machines qui semblent attester
d'une préfiguration de l'intelligence artificielle : on peut examiner ces
textes anciens de deux mille ans au moins :
Le Discours Parfait , un des chapitres
du Corpus Herméticum, issu de Nag Hammadi, est actuellement ainsi traduit
; le chapitre s'intitule l'Homme Créateur de Dieux sur
Terre - les chapitres
précédents ayant expliqué que Dieu créait l'homme et que l'homme à son
tour était créateur de dieux (au pluriel) devenant créateur, à l'image de Dieu,
mais demeurant créature de Dieu. Il s'agit d'un dialogue entre Trismégiste
et Asclepius, ou Esculape le médecin ; et Trismégiste commençait en
disant :
- Puisque nous en sommes venus à parler de la communion des dieux
et des hommes, apprends, Ô Asclepius, ce que l'homme aura de puissance grâce
à cela .. grâce au fait qu'il aura créé des dieux. De même en
effet que le Père, Seigneur du Tout, fait des dieux, ainsi
l'homme de son côté, cet être qui vit au raz du sol, ce mortel
qui ressemble également à Dieu, lui aussi, à son tour, il fait
des dieux. Non seulement il est fortifié mais il fortifie. Non
seulement il est divinisé, mais il fait des dieux. Admires-tu
cela Asclepius ? ou es-tu toi aussi incrédule
comme la foule ? |
Asclepius répond :
- Ô Trismegiste, je ne trouve pas de parole à répondre. Je te
crois bien quand tu parles mais je suis stupéfait de ce que tu dis là et
je compte l'homme pour bienheureux d'avoir reçu cette grande puissance. |
Trismégiste continue :
- De fait, lui qui est plus grand que tous ces êtres, Ô
Asclepius, il est digne d'admiration - il parle
ici de l'Homme, des
hommes, des êtres humains…
Ce qui nous apparaît pour l'engeance des dieux,
et nous en tomberons d'accord ainsi que tout un chacun, c'est qu'elle est
tirée d'une matière pure. Leurs corps sont donc uniquement des têtes ;
mais ce que les hommes façonnent, c'est la ressemblance des dieux,
puisque les hommes sont tirés du dernier élément de la matière et que
ce qui est façonné est issu de l'essence inférieure des hommes, non
seulement ces dieux ont des têtes mais aussi toutes les autres parties du
corps, à la ressemblance de leurs auteurs. De même que Dieu a voulu que
l'homme intérieur fût fait à son image, de même pour sa part, l'homme
fait des dieux sur terre à sa ressemblance.
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A ce point, Asclepius cherchant à comprendre, demande :
- Ô Trismegiste, n'est-ce pas des statues dont tu parles ?
c'est à dire ce que l'homme fait à sa propre ressemblance.. |
Et Trismégiste répond :
- Ô Asclepius ! c'est toi qui parles de statues !
avec
point d'exclamation, c'est à dire que.. Trismegiste va accepter ce qu'Asclepius
lui propose ou demande comme explication ; il dit : Tu vois comme toi
aussi, Ô Asclepius, tu es incrédule à l'égard de la parole,
quand tu dis à propos d'êtres qui ont en eux âme et souffle, tu les
appelles des statues ! Elles qui accomplissent de si grand miracles ! Tu
dis à propos d'êtres qui délivrent des prédictions " les statues
! " ! Elles qui causent des maladies; et qui les guérissent.. qui provoquent des
épidémies.. etc.. |
Mon interprétation est celle-ci - que ces 'statues' décrites
par Trismégiste et que Asclepius a du mal à imaginer, sont
les appareils cybernétiques, et ces entités virtuelles que l'humain crée et
va
créer à son image. Pour bien comprendre notre temps présent, il est
impératif d'évaluer que la pensée a imaginé depuis longtemps ces
outils, et qu'elle en a conçu un projet volontariste et explicite
dans le cadre de l'Hermétisme.
De même que l'ordinateur est conçu à l'image très
probablement de nos propres mécanismes, nos formations de plus en
plus développées iront jusqu'au robot, le " travailleur machine
", et la connaissance des pressentiments, des intuitions des
herméticiens, nous mettent sur la voie et permettent d'évaluer à quel
point ces instruments sont et seront liés à la mémoire.
C'est le fait de garder conscience de cette histoire qui
permet que l'humain créateur persiste à maintenir, dans l'activité de
ces robots, une mémoire, en quelque sorte de l'humanité. Autrement, leur
activité ne saurait être qu'à l'instar de l'intellect
- incapable de survivre avec intelligence. Les gens qui haïssent
la transformation que nous sommes en train de vivre admettront néanmoins
et en effet qu'il y a plus de chance que la robotique soit sensible à la
présence humaine qu'elle n'en a d'être sensible et d'avoir une foi
véritable en Dieu.
Avec la précaution d'humaniser la machine, nous avons fait
retour à ce point à l'Art de la Mémoire, désigné comme Pluriel
Analytique - c'est à dire la seconde condition que je viens de mentionner
: le moyen d'appliquer à la relation nature-machine,
génétique-manipulation, psychologie collective-propagande etc.. un
contrôle - c'est à dire notre écologie.
J'espère que ce n'est pas trop
difficile à comprendre.. on essaiera de faire une démonstration demain :
un exercice du PLAN au 2bis faubourg St Jean, une démonstration.. à
demain !
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