Lascaux-Planétarium (1)

 

Le texte ci-dessous est une impression qui suit le visionnement d'un documentaire d'Arte qui m'a fait découvrir l'Ethoastronomie de Chantal Jègues-Wolkiewiez. Il est lié à une série d'étude qui rapproche la cybernétique lacanienne et l'épistémo-praxéologie de Robert Vallée. C'est un texte de balbutiement, brouillon que j'ai à peine relu ; selon les connaissances du lecteur il saura être plus ou moins bien exploité. Il traite de la manière dont l'intelligence s'inscrit dans l'histoire sans le savoir et comment en conséquence se forme l'Inconscient qui à son tour va appeler au savoir (cependant que résistant à la conscience qui répondra à cet appel [voir volonté primaire : de n'en rien savoir] ). Ce n'est pas pour la joie d'un sophisme qu'on décrit un pareil alambique mais pour la raison qu'en créant aujourd'hui une intelligence artificielle nous sommes encore dans cette position de l'inscrire dans l'histoire sans que nous même nous sachions que nous le faisons (théorie de la Singularité Technologique selon la psychanalyse).

 

On trouvera aussi bien réfutation académique des travaux de Chantal JW - que support excentrique ; Chantal Jègues-Wolkiewiez n'étant pas référencée wikipedia.

 

Le Texte

 

Avertissement : dès la première phrase du texte (que j'écrivis naïf suite au documentaire Télévision Arte) on constate que je me trompe carrément ; en vérité CJW est bien plutôt agonie - et le savon se moque (1) ni plus ni moins de l'idée que "Les grottes faisaient office de 'lunette astronomique', le grossissement en moins" ; je copie ici la photo d'artiste qui illustre cette idée. 

(1) moquerie à laquelle un astronome à propos de la lune aurait répondu : "et pourtant.. elle passe".

 

Le Texte

 

   Chantal Jègues-Wolkiewiez est une archéologue qui sut par elle seule et ses propres moyens faire franchir à la paléontologie un pas de géant sans se faire agonir par ses collègues. Ce sont peut-être les vertus féminines qui permettent de telles avancées ; un homme aurait-il été beaucoup plus attaqué ?

   Je vais traiter de ce qu'apporte CJW à la connaissance du passage de l'humanité de l'usage de l'outil à la fonction de l'appareil. Cette étude m'a été également permise par les travaux du professeur de Cybernétique mathématicienne, Robert Vallée.
   Sur le site de CJW, on trouve une coupe de l'architecture de la Caverne de Lascaux qui permet de voir qu'à l'origine elle était franchement ouverte aux rayons du soleil qui à certaines heures de certaines saisons y pénétraient jusqu'à illuminer son fond.

   fig : coupe actuelle (gauhe) ; Salle des Taureaux (ci-dessus) -  ouverte à l'époque paléolithique (haut-droite (proportions réduites)) - avec schéma à l'étude du l'opérateur d'observation sur le modèle de la Caverne selon Platon (bas-droite)

   J'ai juxtaposé les croquis de Lascaux avec la Caverne suivant le Modèle de Platon - qui est également en version moderne celui du lacanisme (Modèle Optique) et auquel renvoie également la formule de l'Opérateur d'Observation. Nous savons que la paroi de cette caverne peut représenter le cortex cérébral (Lacan) en vis à vis de la réalité extérieure - elle correspond également à l'organe le plus élémentaire que constitue l'œil. La rétine correspond à la paroi de la caverne, son huis, son seuil ou sa bouche à la pupille et à l'extérieure l'image que le regard perçoit. Il y a 18000 ans lorsque le soleil illuminait Lascaux, il ne s'y portait pas tel un point car il aurait fallu une lentille à l'ouverture de la caverne, mais en réfléchissant un minimum, Homo sut détecter ce point d'où l'astre était ponctuellement visible à l'extérieur. Il put ainsi tracer des lignes et des courbes sur la paroi témoignant du parcours de l'astre au firmament - évidemment la lune et les étoiles était également par ce procédé reporté en graphique. Lascaux constitue donc un prodigieux exemple d'Opérateur d'Observation - 'prodigieux' parce qu'il a ce don d'être originaire.

 

   Je vais poursuivre en apportant la contribution que la psychanalyse peut offrir à cette observation d'un Opérateur d'Observation :

Une méthodologie d'appoint :

   Pour une raison qu'on retrouvera, je débute par une observation fantasque. Il est naturel que l'on se concentre sur la notion générale d'outil. Ensuite nous basculons dans l'extravagance et une méthode si singulière qu'Holmes ou Dupin eux-même auraient du mal à prendre au sérieux.. quoique..
   Examinons le mot à la loupe du héros de Doyle ou comme le message chiffré du Scarabé d'Or de Poe - du moins comme en enfant qui entendrait en entendant outil : « où t'y » - en effet, avant qu'on sache lire ou travailler, outi s'entend comme et surtout comme " où t'il ", où le 'tu' se voit 'il' ! Si en effet une voix professorale ou philosophique commentait ce que je fais en me regardant dans un miroir, elle dirait en me parlant de la place où je vois mon image que c'est là où je suis lui, c'est à dire la troisième personne que j'appelle 'il'. Cette voix commentatrice dirait, s'il s'agissait d'un miroir de bronze : « c'est là où tu luis » et devant un miroir moderne : « voilà où t' 'il' » . Voilà pour ce qu'il en est de l'outil selon la méthode d'appoint que fournit la psychanalyse - c'est à dire depuis que Freud ayant un jour analysé des rêves y vit que leurs éléments se composaient comme des rébus. Le mot 'outil' ici est un rébus de trois éléments : un , un ' t ' (deuxième personne du singulier) et un ' il ' (troisième personne). S'il existe un psychisme, il table là-dessus ; les trois premiers livres fondateurs de la psychanalyse en argumentent la thèse dans les trois domaines du rêve, du mot d'esprit et du lapsus dans la vie quotidienne. Mais ce n'est pas tout ; il faut expliquer la mémoire.

   Selon cette méthodologie, une fois posé le mot décomposé, nous devons nous demander si c'est un rébus rebutant.
   En effet, il peut ne faire écho de rien de saisissant - mais à l'inverse aussi peut-il par une heureuse coïncidence paraître particulièrement opportun. Dans ce cas, comme un assemblage de pétales fait une belle rose, il sera saisit comme un objet élu dont la mémoire puis d'autres éléments psychiques se serviront. On pourra dire dans ce cas qu'il s'agit d'un rébus débutant - car le fait de trouver une sorte d'assiette le fera entrer au menu des mots.. pour être bien clair nous allons simplement voir comment :
   Prenons le premier outil connu, du moins celui qui est généralement placé comme tel : le silex, qui servait à tailler, couper, construire manger etc.. L'homo prend dans sa main ce caillou particulier et sur la proie qu'il va faire sienne l'abat. Ladite proie peut être un animal, ce peut être un objet, morceau de bois, voire un autre silex - l'important est que le premier outil s'abat sur quelque chose qui devient un objet. C'est à dire un motif d'identification. C'est bien là où homo va penser à lui - tout du moins on peut fortement le supposer ; toute la psychologie de la petite enfance, la psychanalyse et peut-être déjà l'intelligence artificielle érigent ce modèle suivant lequel, homo précipitant son caillou tranchant s'entend " où t 'il ' ". Cette voix hallucinée est parfaitement décrite par Julian Janes en sa fameuse thèse de l'Esprit Bicameral. Je n'entre pas dans les détails et ne défends pas plus l'hypothèse. Elle n'a demandé qu'à miroiter comme à l'instant pour qu'on puisse avoir un exemple de ce que j'ai appelé un rébus débutant. Exactement comme un cailloux, il peut se rendre utile. C'est un rébus qui peut avoir un certain tranchant dans la matière du sens. Par conséquent la mémoire le gardera pour des fins économiques et mnémotechniques. C'est du moins, en toute hypothèse le b.a.ba de la théorie psychanalytique. Du moins ce rébus : un outil est cela par où je me projette à la troisième personne - c'est-il par rebutant. Simplement les mauvais caractères diront qu'il est déroutant. Pour l'instant, nous l'avons posé aussi énigmatique qu'un caillou parmi les galets se distingue quand il est passé par la main d'homo.

   Nous pouvons passer à cet autre instrument qui est celui de la caverne et qui présente d'extrêmes différences avec le premier outil. Pour le distinguer on peut employer le terme d' 'appareil'. Ce terme prête à un autre rébus, simple et parlant : la pareille, ou là, pareil et d'autres encore. Ce rébus peut bien constituer le début d'une signification - parce qu'il soutient l'affirmation qu'avec l'appareil Lascaux, nous sommes en présence d'un observatoire astronomique pareil à un oeil. Si encore Lascaux était un outil, il est déjà un appareil parce qu'il reproduit toutes les fonction d'un organe. Là où un outil, un silex n'est qu'un opérateur, l'appareil Lascaux est un opérateur d'observation. Il construit en lui-même une application de son objet. C'est à ce point que cet observatoire saisit notre étude commencée depuis 8 pages et qui rapproche l'épistémo-praxéologie mathématique et la psychanalyse.

   L'Homo qui à Lascaux traça sur la paroi pareille à une rétine la projection des trajets célestes, commettait un geste immensément plus grand que celui de faire un avec un outil. Je le qualifie d' 'immensément' car il était la limite d'une autre dimension. Lascaux produit autre chose qu'un sujet projeté dans la matière. En construisant un oeil, probablement sans le savoir, Homo à l'inverse à renversé son narcissisme : la matière est devenue humaine.
   Cependant cela ne s'est pas fait en un instant. Précisément, Homo ne savait pas ce qu'il faisait lorsqu'il construisait son calendrier - il le fit sans doute se voyant faire un outil perfectionné. Quelques mystiques probablement conçurent que cette invention faisait descendre les forces du ciel sur la terre - ces premiers philosophes inventaient de fait l'écriture. Car leur vision impliquait, si des forces il y avait, qu'en systèmes elles soient donc organisées. Du zodiaque à l'alphabet il n'était nécessaire que d'ajouter la hiérarchie - celle que de son côté, la sexualité et la filiation coordonnait. Ce dernier paragraphe où je récapitule cent mille ans trouvera avec bonheur la suite du développement de l'Opérateur d'Observation. Je le laisse aussi brut que soudain à suivre.

DWT@20110100

note : encore à l'étude : des descriptions de CJW semblent concerner des zones de la grotte qui n'auraient pas été accessibles au rayon solaire avec certitude - je n'en suis pas certain - de même les représentations ci-dessus sont ce que je me figure de la situation des Taureaux ; à confirmer.

 


(1) wikipedia : Le terme planétarium désigne le dôme présentant une reproduction du ciel avec ses constellations et ses étoiles, et, par métonymie le projecteur spécifique permettant de simuler le ciel sur un écran hémisphérique, de même que la salle où fonctionne ce projecteur, ou encore la structure organisée tout autour.