de DWT/FaceBook :

(contribution:) Sur l'expression qui prête à Akhnaton le titre d'«Oedipe symbolique» je me mets au travail sur le texte de Patrice Hernu [PH] ( http://www.akhnaton.net/2012/htm/moise_amenoedip_ParPatriceHernu-rvDWT.htm ), pensant que nous sommes l'un l'autre d'accord et, pour ma part, soucieux de souligner à traits plus gras la fonction dite oedipienne de l'affaire. En cela il y a un désaccord ou plutôt, une note supplémentaire - on l'appellera en musique un accord augmenté. On verra tout de suite de quoi il s'agit en se portant à la carte que j'ai relevé du texte de PH, titrée "le monde de l'époque" qui ne présente pas la mer Egée (Crete, Athène, Troye etc..). Je commence donc ma lecture - c'est à dire mes remarques (ce qu'on fait quand on lit) ce 20121125065900 dans des encadrés et surlignés de fond vert (tout le reste ci-dessous est de PH/FaceBook). En bref, avant d'inviter à suivre le lien ci-dessus, juste une info - on trouvera mon traité de ladite "affaire" dans au moins trois livres (colonne verte de http://www.william-theaux.net/index-prod-livres.htm ) dont le "MON PERE" qui est à proprement parler un enseignement de 1989 préparant à la lecture de PH.
(on suivra le lien/remarque 20121125065900 en se rendant sur la page de travail ici liée - merci de m'indiquer si ajout/crédit/référence à ajouter ; avec mes excuses pour le circuit alambiqué mais plus puissant comme ça)

 

Un article de Patrice Hernu
suivi d'un article de Roger Becker

(miroir et page de lecture/étude)

 


Moïse Aménophis, Œdipe symbolique - Non, Akhenaton n'était pas un pharaon hérétique...
par Patrice Hernu, samedi 24 novembre 2012, 22:54 ·

Il y a deux ans, j'ai donné une conférence sur Moïse et Akhenaton. Puis une autre pendant l'exposition sur Toutkhamon. Il est assez "énervant" de trouver le relevé des passages les plus novateurs, sans explication ni vue critique, de ces éléments et des documents qui l'ont accompagné sans aucune référence aux sources. Comme si tout cela tombait du ciel. Mais c'est sans doute la règle du copier-coller de Facebook. Aussi bien, alors que j'ai distribué ce texte à quelques personnes avec la mention "Ne pas diffuser", je ne devrais pas m'étonner d'en retrouver les principaux passages "sans signature" ni référence. Non que je sois le premier à faire le lien entre Moïse, Toutankhamon et Oedipe. Loin de là. Mais je suis le premier à avoir expliquer pourquoi le Roi de Thèbes tué dans une allégorie chère à certains milieux initiatiques n'étaient autre que Nefertiti. S'il existe une autre référence antérieure à la mienne, merci de me la faire connaître. D'autant qu'il ne s'agit que d'une conjecture qui mérite d'être discutée et argumentée. Mais puis que les dès sont jetés, voici le texte que j'ai diffusé à titre personnel auprès de certains et que je retrouve ce jour dans nos colonnes avec un titre contraire à la vérité qu'il tente d'exprimer.

Acte I

Akhenaton mena une guerre contre l"hérésie du clergé qui reprit la main après que les Hyksos furent chassés. Si son histoire a été occultée, déformée et celle de Moïse cachée, c'est évidemment par les descendants des héritiques...
La Bible et le Coran relatent que Moïse est né en Egypte, qu’il fut élevé au Palais Royal de Pharaon, et qu’il a guidé les Hébreux lors de l’Exode vers le pays de Canaan. Qui a été le pharaon de l’esclavage dont est censé se libérer le peuple hébreu ? Qui était Akhenaton ? Qui est de ce fait Toutankhaton ? Akhenaton est-il vraiment le premier monothéiste ?

Corolairement, qui est Hiram ? Qui l’a tué ?

Toutes ces questions ont désormais des réponses vraisemblables. Celles-ci choquent bien des esprits qui pourraient craindre, souvent à tort, qu’elles remettent fondamentalement en cause leurs convictions, sinon leur foi. Ces réponses pourraient bien en fait les refonder. Elles dessinent une histoire qui, malgré ses ombres encore nombreuses, permet de comprendre pourquoi le croisement à cette époque, voire le choc, d’influences plus anciennes, nées au fond des âges, néolithiques voir prénéolithiques est devenu le fondement allégorique de toutes nos civilisations, de toutes nos cultures, et de toutes nos spiritualités, y compris de celles qui paraissent les plus éloignées de nos racines comme la civilisation chinoise ou amérindienne.

Les sources qui fondent ce récit revisité, qui révèlent en quelque sorte en fusionnant des éléments que chacun pensait totalement distincts, sont nombreuses : les différentes exégèses de la Bible, son analyse sémantique à partir des correspondances secrètes entre les hiéroglyphes, l’alphabet grec et le codage de ces correspondances par les langues dites sacerdotales ou sacrées qui en sont découlées comme l’hébreu ancien et plus tard l’arabe, le sanscrit mais également le français par son origine et sa codification par l’Académie qui a puisé sa méthode à la « source », les textes égyptiens qui s’emboîtent à merveille dans le nouveau récit du schisme fondamental, les textes de Manéthon, de Flavius Josèphe, les écrits dits perdus de Champollion, enfin les analyses ADN de la 18ème dynastie et des momies retrouvées dans la tombe qu’on sait aujourd’hui être celle de Toutankhamon, et celles des momies de Smenkharé et du compagnon Jubelus momifié à ses pieds, enfin mes propres analyses ou intuitions des mythes égyptiens et de leur ascendance sumérienne comme des superpositions historiques hardies que les dynasties ont réalisées des restes fossiles de la tradition primordiale pour tenter de donner de la légitimité spirituelle à leurs rêves de puissance. Tout cela fonde une conviction dont le détail peut se discuter avec passion pendant des heures.

Sur la foi de cette intime conviction, voici avec humilité le récit reconstitué de ce petit siècle où tout se joue autour de quelques personnages qui n’ont pas eux-mêmes entrevu, à part peut-être Moïse lui-même qui, sur la fin de sa vie, les surpasse tous, à quel point ils étaient les acteurs d’une épopée ré enchantant dans une modernité contemporaine toutes les Iliade spirituelles et les aventures humaines fondatrices qui les avaient précédés.

A la manière d’une tragédie grecque, voici les quatre actes d’un nouveau récit. Si la clef historique est dévoilée par construction dès le début à l’encontre des règles, l’essentiel est ailleurs ; il nous concerne tous, en raison de ce qui nous réunit ici de notre libre volonté.

Le monde de l'Epoque

 

Nous sommes dans le palais royal d’été, dans la ville frontalière de Zarw (ou Zaru), au nord-est du Sinaï. Nous sommes en 1394 av. J.C. mais personne ne le sait encore même si en ce jour de fête de Shemu, fête de l’unité du peuple égyptien, de résurrection et de la création[1], qu’un jour on appellera la fête du passage, naît un nouveau fils du pharaon Amenotep ou encore Aménophis III.

Cette ville est au centre du pays de Goshen où vivaient des tribus dites hébraïques. En fait elles sont les descendantes lointaines du clan aristocratique du patriarche mésopotamien Eber qui vivait en 2480 avant J.C., soit 6 générations avant Abraham. Les hébreux avaient au préalable migré en Mésopotamie à la fin du IIIème millénaire avant d’en prendre le contrôle. La Mésopotamie était une terre de droit du sol. Il fallait simplement adopter les dieux du sol pour y être un citoyen égal. Une fois au pouvoir, les rois Hébreux voulurent imposer leur loi. Ils furent chassés. Vers 2.000 av JC environ, de nombreux Hébreux s'installent alors dans le pays de Canaan, qui correspond actuellement aux territoires d’Israël et de la Palestine. L’empire Sumérien privé de ces grands commis de l’Etat s’effondre partiellement.

Les Hyksos[2], qui gouvernèrent également la Mésopotamie, se sont emparés du pouvoir en Egypte en 1730 av. J.C. Ils régnèrent 108 ans.
Dans ce contexte qui, peut-être, renouait les fils d’une ancienne alliance, de -1.800 à -1.600, de nouvelles migrations des tribus sémites en Palestine viennent se mêler aux tribus hébraïques déjà présentes dans le temps où règne Hammourabi roi sémite de Babylone, mais non hébreu.
En 1.770 av J.C., collatéralement commence une seconde migration des Hébreux vers la vallée du Nil à l’appel ou avec la complicité des Hyksos pensant ainsi se renforcer.

Pour mémoire, Abraham naît à Our en -1.800 environ, sur la rive droite de l'Euphrate, capitale de Sumer du Sud ou Chaldée. Beaucoup pensent aujourd’hui qu’il n’est pas hébreu mais Hyksos.

Quand les Hyksos règnent sur l’Egypte, alors que des hébreux qui résident depuis près de 1000 ans en Mésopotamie migrent à nouveau vers l’Egypte, Abraham accompagne ce mouvement et fonde l’assimilation spirituelle de ces migrants à leurs nouveaux territoires. De fait, les relations ethniques et aristocratiques entre Hyksos et Hébreux ne sont toujours pas totalement élucidées.

Une chose est certaine, ils eurent partie liée en Egypte. Et ces migrations inquiètent beaucoup le clergé et les familles égyptiennes « de souche[3] » qui ont chassé les Hyksos du pouvoir. Seul problème, comme en Mésopotamie, les grandes familles d’origine hébraïque tiennent administration et commerce lesquels structurent le pays.

Ce clergé et l’aristocratie de la basse Egypte, réunifiée à la haute Egypte, sont venus eux-mêmes de Sumer en des temps plus anciens. Ils sont liés à un autre projet autrement plus spirituel et grandiose qui, à cette époque, est achevé, dans un échec relatif d’ailleurs : les grandes pyramides, leur grand œuvre issu de la science léguée par les ancêtres des Sumériens, sont déjà construites. Le roi et grand prêtre de Thèbes possède seul le secret du grand œuvre poursuivi. Ce grand Œuvre est en réalité abandonné[4]. L’idolâtrisation de la tradition primordiale est en route partout dans le monde, en Egypte, à Sumer et Babylone, et bientôt en Inde, en Chine et dans les pays Celtes et Goths sans doute. Quelques sanctuaires secrets conservent le secret d’une transmission qui a perdu son caractère opérationnel. Mais en fait, la spiritualité s’est partout transformée progressivement en religion d’Etat. En Mésopotamie, l’astronomie qui calcule les grands cycles solaires et ceux de la banlieue la plus proche de notre galaxie, s’est transformée en astrologie d’Etat puis en astrologie individuelle encadrée par des préfets des Eglises dans chaque village. En Egypte, parmi toutes les hypostases du dieu unique et innommé, un dieu s’est détaché. Il est devenu le dieu officiel : Amon ! Les Amenotep-Amenophis, une fois affranchis de l’influence des Hyksos, s’en sont emparés sous l’influence de grands prêtres devenus le clergé et la garde rapprochée du régime.

La lutte pour la légitimité spirituelle leur paraît plus menacer leur pouvoir que l’identité de population elle-même, venue de Sumer et de Canaan. Mais elle gonfle les effectifs des alliés des Hyksos à leur invitation. Le monothéisme d’Etat est déjà en route : il s’oppose à la tradition assimilatrice des anciennes aristocraties sumériennes venues aux origines glorifier l’Egypte la plus ancienne, l’Egypte noire de la « Grande Kem[5] » sur laquelle l’aristocratie sumérienne plaquera habilement le mythe de la création de l’humanité.

Dans les textes égyptiens proprement dits, on ne trouve nulle trace des hébreux en tant qu’ethnie séparée. Tous les égyptiens sont de misraïm, en clair des enfants de la source de la lumière[6].

Le terme « israélite » vient a posteriori caractériser les enfants du nouveau nom que l’on donna à Jacob, le petit-fils d’Abraham, à savoir Israël, Abraham dont il n’est pas certain qu’il soit hébreu au sens ethnique du terme. Il est sans doute tout simplement Hyksos et sumérien assimilé.

Pour ces tribus du Nil, alliées des Hyksos vaincus, elles-mêmes grand commis utiles sinon nécessaires à l’Etat égyptien, le terme Israël, enfant de la lumière, est même vécu comme le signe d’une assimilation qu’il n’accepte pas vraiment. Ils verront même dans ce terme une autre signification par l’effet d’un jeu de mots en voyant dans Ysra[7] « celui qui gouverne », qui gouverne pour El, c’est-à-dire en fait pour El Shaddai, le seigneur de la Montagne dont Moïse est censée plus tard avoir reçu les tables et dont le nom fut conservé dans la Vulgate latine jusqu’en 1611. Dans les bibles anglo-saxonnes, protestantes ou juives, il est effacé au profit de « Tout puissant » tant il marque un peu trop son origine polythéiste et contextuelle.

El, ou Al vient bien en revanche de Sumer, où tous les « ilu », « hal » ou « el » se rattachent à un être virtuel, de lumière ou même « brillant[8] ».

Tous ces peuples se retrouvèrent donc pour diverses raisons en Egypte ou à ses frontières. Les générations des descendants des Hébreux ou d’Abraham ou de Jacob ayant vécu en Egypte avant l’Exode dont le récit correspond au récit allégorique de Moïse dans la Bible n’avaient donc plus grand-chose à voir avec leurs cousins ancestraux installés en pays de Canaan : une tribu que les Egyptiens appelaient Habiru. Un nom intéressant. Il superpose Haber, Heber du nom du patriarche dont les tribus furent chassées de Sumer et Nabiru, le vieux nom Akkadien de la planète qui créa la Terre, en fait Jupiter[9]. De cet emprunt, d’ailleurs, est né ou a été transmise cette idée de peuple élu, créateur. En fait un emprunt à la mythologie sumérienne qu’il avait refusée quand ils formaient transitoirement l‘aristocratie sumérienne.

La répétition de l’histoire ne peut que frapper les esprits. La rencontre après des siècles de tribus devenus aussi étrangères les unes aux autres a dû assez logiquement faire l’objet d’un pacte, un document constitutionnel : le Livre de l’Alliance. Nous y reviendrons.

Pour l’heure, l’enfant d’Aménophis III vient de naître au cœur d’une région habitée par des égyptiens parfaitement intégrés, venus de Sumer et de Canaan il y a des siècles, mais soumis à une immigration hébraïque nouvelle.

Moïse, s’il est de ce monde, ne peut donc être ni juif, car cela n’existe pas, ni hébreu de Canaan. Il est peut-être un descendant de ce fameux Israël évoqué plus haut. L’Exode en 2 :19 le désigne en fait comme un parfait égyptien.

Le fils d’Aménophis III qui vient au monde ne naît pas de sa femme Sitamun, sa sœur, qu’il a épousée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant de trois ans. Les successions égyptiennes sont matrilinéaires. Sitamun représente la légitimité. Or à la seconde année de son règne, Aménophis III décide d’épouser en secondes noces Tiye[10], une femme au caractère exceptionnel. Elle constitue sans doute le modèle de la mère d’Œdipe, dans la tragédie de Sophocle. Si bien qu’Aménophis III décide d’en faire sa grande Epouse Royale, la Reine. Cet acte est à l’origine de tous les grands schismes spirituels, des oppositions entre les grandes religions du Livre, indirectement à l’origine de la Franc-maçonnerie dans son message le plus secret. Il scelle l’opposition multimillénaire entre futurs juifs et arabes malgré le fondateur commun Abraham, ainsi que les oppositions pérennes entre les Allman, les allemands, et les celtes[11].

Ce soir, posons seulement la première pierre de cette histoire en déconstruisant le mythe fondateur de Moïse pour édifier les termes d’une reconstruction bien plus grandiose encore, du moins à mes yeux. Même si les racines de cette opposition fondamentale entre légitimité et puissance, entre droit du sol et droit du sang, remontent aux âges les plus reculés de la Mésopotamie, dès la sortie des hommes d’Afrique. Mais c’est ici à Zarw, -1394 av. JC., que la tragédie se noue pour des siècles et des siècles.

Cet enfant n’a pas encore de nom connu si ce n’est implicitement Aménophis. Sa mère Tiye descend d’une grande aristocratie de vizirs. Son père a été ministre d’Aménophis III. Pour les Egyptiens, il s’appelle Yuya ou Yuseph. Il est en réalité le patriarche biblique Joseph, que la Bible amalgame un peu abusivement au Pharaon asiatique Hyksos[12]. Peut-être est-il comme Abraham autant Hyksos que descendant lointain des rois hébreux de Sumer. Sa tribu a collaboré avec les Hyksos que les Aménophis, descendants égyptiens plus lointains encore des dynasties sumériennes fondatrices de l’alliance entre la Haute et la Basse Egypte, avaient chassés du trône. Les tribus du Goshen sont donc sous la surveillance du clergé. Ces aristocraties se disputent la légitimité depuis près de deux millénaires sur des terres successivement promises, conquises, abandonnées ou devenues terres d’exil. Certains d’entre vous savent peut-être déjà le rôle que la tribu de Joseph et peut-être Joseph lui-même joua dans le meurtre fondamental d’où la franc-maçonnerie procède.

THE MUMMY OF PATRIARCH JOSEPH IN THE CAIRO MUSEUM. Yuya served as a minister and commander of the military Chariots for Amenhotep III (c. 1405-1367BC) of the 18th dynasty. Amenhotep III, married Yuya's daughter Tiye and made her his great wife, the Queen of Egypt. Yuya was the grandfather of the monotheistic Pharaoh Akhenaten, and great-grandfather of King Tut. Légende parfaite... Comme quoi les vérités commencent à être dite sans fard. Yes sir ! Yusseph EST le patriarche Jiseph de la Bible, donc pas si mal en cours que cela. Ce qui a deux conséquences : - Les hébreux, ceux qui vivaient en Egypte, n'étaient pas ou plus en esclavage et bien intégrés dans la société égyptienne ; - sa fille Yukâbar, ou fille de Yuya, s'appelle bien comme la mère du Moïse de la Bible (Joshébed).

[1] Fête du printemps pharaonique en fait

[2] Manéthon introduit ce vocable. Flavius Josèphe les identifie tout simplement aux hébreux. Ce point de vue simplificateur est combattu actuellement par les historiens de la Mésopotamie. Mais cela pourrait indiquer qu’il y a dans l’Exode décalque du récit de l’éviction des Hyksos par les premiers amonites et la fuite ou l’exode proprement dit des hébreux au cours de l’épisode final de Moïse.

[3] Pour reprendre un terme qui fait image. Car ils ne se sont guère plus de souche que les hébreux puisque les chefs de leurs grandes familles sont d’origine sumérienne. Celles-ci marieront d’ailleurs régulièrement les fils et filles avec des princes et des princesses demeurées au pays (Sumer) pour conforter la légitimité de leur pouvoir.

[4] Il se poursuit par la « voie substituée » dès lors que la construction des pyramides est abandonnée au profit de la construction de temples, le projet (dont je ne parle pas) s’avérant impossible malgré les prouesses architecturales auxquelles il a conduit les hommes. Le Temple se contentera de faire coïncider la lumière de Vénus (Ashtar, « Easter ») et du Soleil dans le saint des saint aux dates supposées fécondantes (Shekinah, l’Etoile flamboyante ou encore la déesse Hathor, dont on va retrouver le symbole hiéroglyphique dans (H)ATH(on) et le symbole sur les casques celtes et gaulois (cornes, horn) dont l’origine est, comme je l’ai démontré dans d’autres écrits, également sumériennes). Le meurtre du dernier dépositaire de la voie substituée substituera une « nouvelle voie substituée » à la voie substituée et ainsi de suite, de Moïse jusqu’à nos jours en passant pas Anderson ou l’empereur chinois qui construisit la muraille de Chine. L’un et l’autre firent brûler tous les documents pour avoir le monopole de « dire l’histoire ».

[5] Dont les Grecs rétabliront le vrai nom symétrique en Is-Is, les Hébreux en Hawwah, les chrétiens en EvE et l’Afrique noire en Awa. Kem, le nom égyptien d’IsIs, signifie tout simplement « noire ».

[6] Même si par le procédé habituel, des significations nouvelles sont plaquées : le pays des deux rives par exemple, reprenant en cela l’origine du mot Mésopotamie (le pays entre les deux fleuves). Il y a toujours un sens ésotérique qui se rattache à la création primordiale et un sens exotérique, vernaculaire, qui se rattache à la description du territoire et/ou de la tribu. La Bible est très friande du procédé qui consiste à prendre l’un pour l’autre et réciproquement. Tel est le fondement de l’invention des hiéroglyphes égyptiens qui, parce que les consonances ont une double représentation, finissent par vêtir les mots d’une double signification. La translittération dans l’hébreu, terme à terme, fournira la base de la kabbale et de la guématrie.

[7] Cf. note ci-dessus.

[8] Sens étymologique par exemple en akkadien. Quant au sens usuel dans les allégories, la discussion continue de « faire rage ».

[9] Cf. conférence au musée Dapper du 28 février 2012 sur ce thème.

[10] Il existe de multiples orthographes de chacun des noms évoqués ici selon les sources, les traductions et les langues de transposition. Tiye s’appellent également Tiyi, Tiya, etc. A chacun de faire les correspondances utiles.

[11] Lesquels sont issus de migrations pré-sumériennes distinctes et reproduisent les mêmes oppositions. Ceci laisse penser que ces voies sont elles-mêmes antérieurs à la formation de la Mésopotamie historique. Cf. L’histoire des premières migrations dans la Revue des Cahiers de la Sécurité n°17. Même auteur.

[12] Il est parfois écrit qu’il aurait été vice-roi. Pourquoi pas si un premier ministre peut être considéré comme le vice- président…


Joseph-Yuya, jeune, avait pourtant déjà été nommé par Thoutmosis IV[1] Maître des chevaux du roi et Député des chars royaux. En accord avec la tradition égyptienne, une fois épousée une femme héritière par la lignée matrilinéaire, la seule certaine, le roi pouvait épouser autant de femmes qu’il voulait, mais seuls les enfants de la Reine héritière pouvait lui succéder, fussent-ils ceux d’un autre. Quand la lignée s’interrompait, la dynastie changeait de nom et de légitimité.
Aménophis III va donc tenter d’infléchir cette règle en donnant un lustre tout particulier à son mariage avec Tiye. Pour l’honorer, il fit par exemple réaliser un grand scarabée aux armes de Tiye dont il envoya de multiples copies à tous les rois et princes connus de la planète d’alors. Il fit également construire pour Tiye un palais d’été à Zarw (Zaru), près de l’actuelle ville de Kantara, au nord du Sinaï, dont il fit la capitale du Goshen, le lieu cité par la Bible[2] comme celui où habitaient la majorité des descendants d’hébreux, que certains appellent donc israélites, vivant en Egypte, comme pourraient vivre en France des Alsaciens ou des Béarnais, sans autre différence qu’une lointaine origine différente. Il en va pourtant différemment dans l’esprit des aristocraties constituées[3].

Voilà pourquoi la mère, Epouse royale, s’était rendue à Zarw pour accoucher. Elle craignait la colère du clergé thébain. Bien lui en prit, car son fils ainé que son père Aménophis III avait appelé Thoutmosis, du nom de son propre père alors que ce fils n’était pas un héritier légitime, mourut peu de temps après son deuxième accouchement.

Thoutmosis, ce premier fils, avait été élevé et éduqué à la résidence royale de Memphis avant de disparaître, sans doute kidnappé puis assassiné par les prêtres d’Amon.

Ce pourquoi, sa mère et son père appelèrent cet enfant, lequel n’avait pas encore reçu son nom définitif et n’était déjà plus par précaution dans l’enceinte du Palais Royal, des noms de ses pères et grand père Aménophis et Mosis ou Moïse. Tel est le premier nom qu’il n’ait jamais reçu : Moïse Aménophis.
La clef de l’identité de Moïse, celui de la Bible, se trouve donc dans son nom dont les textes égyptiens ne font aucun mystère même si par un procédé de superposition sémantique, il est devenu Moshé[4] en hébreu. Le mot égyptien « mose », « mosis » étant en fait la récriture grecque qui montre que les grecs antiques n’ignoraient rien de cet épisode, signifie progéniture ou héritier comme dans « Tutmose » qui signifie né de Thot, ou « Amenmose » : né d’Amon.
Les grecs ont rétabli la véritable origine sémantique avec « is » qui signifie fils ou X, comme dans Is-is, et mo qui se rapporte aux eaux. On prétend que le nom hébreu Moshé signifie « celui qui fait sortir les eaux » et donc en quelque sorte « sauvé des eaux » à la naissance et donc qui les fait littéralement sortir en frappant la roche avec le bâton : cette construction sémantique allégorique est géniale[5]. Si « mosis » signifie « étymologiquement » sauvé des eaux, c’est tout simplement l’origine sémantique du mot égyptien et de ses glyphes et il n’est sauvé que des eaux de sa mère et allégoriquement des eaux primordiales de la création.

Dans cette appellation, la volonté d’une mère, et sans doute d’un père, d’instituer leur progéniture comme les héritiers contre la tradition instituée est évidente. Elle heurte l’aristocratie et le clergé amonite d’autant plus durement que les tribus du Goshen sont considérés comme les alliés des Hyksos contre lesquels s’est fondée la dynastie actuelle.

La reine Tiye est donc venue accoucher en terre hospitalière mais son enfant, contrairement à ce que suggère la Bible, est bien né dans l’enceinte du Palais Royal. Dès la naissance, les sages-femmes s’arrangèrent pour que l’enfant soit allaité par la belle-sœur de Tiye, Tey de la maison de Lévi. En revanche, dès la disparation de son fils aîné, elle le confia au Nil mais en toute sécurité pour qu’une famille proche, donc sans doute également descendante lointaine des hébreux, la récupère juste de l’autre côté de l’enceinte du Palais.

De là, cette histoire de panier en osier et la construction sémantique géniale des auteurs de l’Ancien Testament. Il est bien clair qu’une princesse égyptienne n’avait pas de connaissance en matière d’étymologie d’une langue pré hébraïque que personne ne parlait plus après 400 ans de présence dans le delta du Nil.
Chacun connaît désormais le récit originel qui a inspiré cette superposition sémantique d’un garçon trouvé dans un panier au milieu des roseaux. Le récit mésopotamien originel de la création, l’Enûma Elish contient le prototype de l’arche de jonc dans la légende de Sharru-kin. Ce dernier devint Sargon, roi d’Akkad en 2371 av JC. Un des textes dit : « Ma mère m’a conçu : en secret elle m’a porté et placé dans un panier de jonc qu’elle a scellé avec de la poix. Elle m’a déposé sur le lit d’une rivière qui ne m’a pas englouti. La rivière m’a porté jusqu’à Akki, le puiseur d’eau. »


[1] Père d’Aménophis III et donc grand-père de cet enfant.

[2] Là encore éventuellement sous d’autres orthographes.

[3] Comme ce fut le cas par exemple en Gaule puis France avec les hérésies de l’arianisme, cathares et dans une certaine mesure huguenote.

[4] Ou même Moshiü, ce qui correspond encore mieux au sens voulu.

[5] Cela constitue un des procédés courants de construction de la Bible mais aussi des textes encore plus anciens comme ceux de la Création à Sumer. Il ne s’agit pas seulement d’une technique d’appropriation de la tradition, certains diraient de captation. Il s’agit d’une technique de superposition qui est une « initiation par le Verbe » à des vérités plus anciennes. C’est la capacité d’une langue à « attraper » les messages venus de la tradition primordiale qui en fait une langue sacrée. Toutes les langues ont cette propriété. Certaines ont été construites pour cela comme les hiéroglyphes ou l’hébreu, langues qui, à l’origine, ne sont pas parlées. D’autres enfin, dérivées de celles-ci mais vernaculaires, ont dû être « rectifiées » ou « académisées » sur la base de techniques secrètes transmises depuis les hautes vallées perses. Tel est le cas de l’arabe, du sanscrit et du français, ce que peu de gens savent. Le cas du grec est particulier. Son alphabet court (26) et long (114) est l’image de la source et antérieur aux hiéroglyphes. Ce n’est pas le sujet. Quant au grec, il est une langue vernaculaire bâtie sur la source. Il a été tardivement rectifié dans l’hébreu sacerdotal qui dérive des hiéroglyphes et de leur version démotique. D’où la puissance du Tanak même si elle hérite largement de ces constructions sémantiques sacrées.

 

« Nous l’appelerons Moïse puisqu’il sera l’héritier »

Les Grecs établirent la déesse noire Kem comme Is-Is ou X-X. Autant dire qu’ils avaient eu accès à d’autres sources pour rectifier ainsi les noms égyptiens, en les recodant d’une manière qu’on retrouvera dans le Tanak mais qu’ainsi éclairent les glyphes égyptiens. Ci-dessus le hiéroglyphe de X dont on retrouve les éléments dans un très vieux dessin sumérien illustrant Enuma Elish représenté au-dessus… Le « Puiseur d’eau » (image allégorique qui en fait « code » le nom de Moïse ) et la déesse mère procèdent à l’appariement des gènes sur une table qu’il faut bien appeler « médicale ». Au-dessus, sont figurées les trompes de Faloppe, puis un symbole ADN puis enfin l’Alou Hal-Hou, c’est-à-dire le médiateur entre le ciel et la terre. Le mélange des gènes ne se fait pas « au hasard ».

Acte II

 

Moïse Aménophis fut ensuite éduqué à Héliopolis par les prêtres de Ra selon les textes égyptiens dans les mêmes lieux et dates que ceux attribués par Manéthon au 1er siècle av JC. à propos du Moïse correspondant à celui de la Bible. Tout ceci sous la surveillance d’Anen, prêtre de Râ, qui était le frère ainé de la reine Tiye. Il partit vivre néanmoins à Thèbes pendant son adolescence, à l’âge de 16 ans. Comme Sitamun n’avait jamais donné de fils à Aménophis III, sa mère Tiye prit une certaine importance malgré les humiliations répétées de la part du clergé thébain. En revanche, Sitamun avait eu une fille, la belle Néfertiti dont Moïse Aménophis tomba vite amoureux, sa mère faisant tout pour encourager cette relation qui permettait de transférer la légitimité à son fils. Pour Sophocle, Moïse-Aménophis épousa sa mère par procuration.

Un point : on dit parfois que Néfertiti serait de mère inconnue adoptée elle-même par Sitamun pour donner à Aménophis III une héritière matrilinéaire de complaisance en quelque sorte. Ce pourquoi elle aurait été élevée par la première mère nourricière de Moïse Aménophis, Tey, qui est surtout la femme d’Aye, le fils de Yuya, donc Joseph et Tuya, Aye qui va jouer un rôle déterminant, Tuya dont la Bible parle également. En fait, tout porte à croire que Néfertiti est réellement la fille de Sitamun. C’est même parce que le clergé le sait bien, malgré la tentation de le nier pour faire s’effondrer toute la stratégie de Tiye pour son fils si œdipien, que la tragédie va se nouer.

En effet, quand le vieux Aménophis III, le père de Moïse Aménophis, tombe malade, on se résout à pousser en avant le jeune fils dès lors qu’il épouse Néfertiti, sa demi-sœur et sœur de lait, afin de donner au Roi un corégent dans une période donc difficile. Si bien que lorsqu’Aménophis III, Amenhotep en égyptien, mourut, il lui succéda sous le nom d’Aménophis IV, avec sa femme Néfertiti qui incarnait la légitimité et fut parfois mise au-devant de la scène plus que le roi lui-même. Elle avait un quasi statut de corégent.

En fait, le climat d’hostilité qui avait entouré Moïse Aménophis à sa naissance refit surface dès sa nomination comme corégent. Les prêtres d’Amon se manifestèrent ouvertement. Moïse Aménophis répondit en construisant des temples à Aton, érigé en nouveau dieu, sorte de syncrétisme de Râ et d’autres réminiscences. Trois temples furent édifiés : l’un à l’extrémité du complexe de Karnak, l’autre à Louxor et le troisième à Memphis. En fait, Moïse Aménophis n’avait tout simplement pas invité les prêtres d’Amon aux fêtes au cours de la première partie de sa régence.

La quatrième année, il célébra son jubilée et bannit pour l’occasion tous les dieux sauf le sien, Aton. Et 12 mois plus tard, il provoque une nouvelle rupture avec la tradition en changeant son nom Aménophis, qui contient Amon, en Akhenaton.

Il faut bien comprendre qu’il n’invente pas réellement le monothéisme par cet acte.

La spiritualité égyptienne, transmise par les familles royales originaire de la Mésopotamie, est à l’origine ni panthéiste ni monothéiste. Les dieux sont des êtres de lumière, les AL ou des extraterrestres comme les Annunakis, qui apportent la connaissance dans leur propre intérêt. Et les hommes leur volent en quelque sorte leur savoir. Puis se mélangent génétiquement à eux ou les tuent comme Gilgamesh tue sa maîtresse géante si laide à ses yeux ou comme David tue Goliath, le dernier des dieux Neandertal. La création, c’est autre chose. C’est de la physique pure, celle que représente le nu-un originel qui ressemble beaucoup à ce que nous appellerions une soupe primordiale de qbits avant la décohérence. Ou tout simplement spirituellement la « terre-mère ».

Les sumériens qui arrivent en Egypte ont un grand dessein qu’ils vont tenter de réaliser à tâtons par le truchement des pyramides notamment. Et puis, les totems territoriaux deviennent des dieux au sens moderne du terme, la connaissance transmise se perd au profit de rituels idolâtres, des clergés se constituent et l’Etat, à l’instar de chaque cité qui a son dieu, décide d’un dieu d’Etat. Les dieux féminins disparaissent au profit des dieux masculins. Seule l’Egypte conserve une mixité divine. Mais sous les amonites, il y a un dieu d’Etat : c’est Amon.

  20121127092800  «Physique pure» & «monothéisme» donnent ici l'opportunité d'une déclinaison. On lira aussi dans d'autres passage que le lieu d'Amarna fut un «premier exil» pour Akhnaton. Les idéologies des masses vivent d'un point séminal où les métaphores font une collusion. La raison en fait les frais. Ainsi le «climat d’hostilité» entre les scientifiques et les religieux et, dans le cas d'AkhMosOed, entre les historiens et les politiques. C'est un conflit imaginaire et transitif qui organise l'opposition Amon/Aton.

De manière prosaïque (non pas mosaïque ^_^) la geste d'Akhnaton est de la pure politique. C'est pourquoi "il n'invente pas réellement le monothéisme". Comme il y a Démocrates et Républicains, Droite et Gauche, il y a en Egypte les 'égyptiens' et les 'universalistes', comme il y a les USA et les Nations Unies. La particularité à la fin de la dynasties d'Akhnaton est endossée par son père (qui doit conclure l'expansion jusqu'aux colonialisations accumulées depuis le début de cette 18em.dyn.) puis assumée par AkhMosOed. Le parti politique de Yuya, de Tiye est celui de la planétarisation ; il faut faire du monde embrassé par l'Egypte, un seul état. Et pour cela il faut créer une nouvelle capitale, comme Brasilia, créée ex-nihilo (note:quoique pseudo nihil). Conséquent à la logique de ce projet le destin des religions.

Les temples, tribus, totems sont des "signifiants" distribués selon les écosystèmes, les migrations, les populations. Cette phase antique des religions ressort encore à peine du shamanisme (la chimie) et pénètre encore à peine la théologie (l'écriture). Lorsque ces signifiants sont 'totalisés' - pour mémoire la 'thothalisation' - suivant le programme Atonien, ils deviennent de l'écologie pure, une pure biologie, pure physiologie (comme le terme "pure" enivre, disons aussi bien : une "écologie dure"). Effectivement "ce n'est pas réellement le monothéisme"!!! ^_^ ; la religiosité qui l'oppose dans le «climat d’hostilité» ici analysé procède par Amon, comme un internationalisme.

(rem: n'oublions pas que nous sommes actuellement à la phase où nous allons reconnaître qu'Akhnaton n'avait pratiquement jamais été oublié puisqu'il s'agit d'Hermes Thoth Trismegiste - c'est à dire le patron de l'Alchimie et/ou des sciences antiques que nous devons sans hésitation attribuer à l'écologie actuellement en germe politique)

Même si, de manière lointaine, Amon signifie « Il est, ainsi il est » comme dans la prière chrétienne qui le reprend en terminant par Amen dont le sens a donc été détourné.

Il faut comprendre la réaction de celui que nous allons maintenant appeler Akhenaton comme identique à celle de Robespierre qui veut supprimer le dieu chrétien pour le remplacer par le culte de l’Être suprême, défigurant ainsi d’ailleurs l’idéal maçonnique en voulant définitivement asservir la spiritualité, la légitimité, à la raison d’Etat, à la puissance.

Sauf qu’il n’y a de légitimité que dans la transmission et le partage de la tradition.

Devant les tensions prérévolutionnaires qui naissent de cette prétention, Tiye établit un compromis avec les prêtres et persuade son fils de quitter Thèbes. Il va établir sa nouvelle capitale en un lieu situé à 350 km au Nord de Thèbes, qu’on appela bien plus tard, Tell El Amarna.

 

Acte III

Pour sa nouvelle ville, Akhenaton avait choisi un territoire qui n’était attribué à aucun totem, emblème du sol, que nous appelons peut-être un peu légèrement dieu ou déesse. La construction avait commencé en l’an 4 de sa corégence avec son père ; elle se termina en l’an 8. Mais, en raison des conflits et des risques sur sa propre vie, il se déplace avec toute sa famille en l’an 6.

Des falaises bordent le désert et s’effacent le long du Nil pour dessiner un grand cercle de 12 km de long sur 5 km de large. Les rues principales sont parallèles au Nil. Une voie plus importante, la Voie Royale, mène vers les demeures les plus éminentes, celle du Roi et de sa famille, au temple dédié à Aton, un peu plus au sud. Le Grand Temple d’Aton se trouve à 400 mètres de là, sur l’axe est-ouest qui traverse la ville au nord de la maison du Roi. Les rouleaux du Temple, retrouvés avec les rouleaux de cuivre de Qmram, à ne pas confondre avec les rouleaux de la mer Morte, écrits dans une écriture proche de celle qui était utilisée au 13ème siècle av. JC., donne les dimensions du mur le plus long du temple dit de Salomon dans le Tanak : 1600 cubits, mesure de l’époque, soit 800 m, soit exactement la dimension du mur du Grand Temple d’Aton ou d’Aten en grec, en pré hébraïque et en Sumérien. Pour mémoire, le mont du Temple de Jérusalem ne mesure que 550m sur 185m.

Tout y est donc au mieux pour accueillir Akhet-aton, littéralement l’horizon, oui comme Horus, d’Aton ou d’Aten comme indiqué dans les rouleaux que j’évoquais plus haut.

Il ne s’agit pas de la totale rupture –insistons- dont parlent les ouvrages. Ceux-ci ne parviennent pas à expliquer qu’Akhenaton n’a pas inventé le dieu Aton. Certes, il se distingue bien de Râ, le dieu-soleil égyptien qui est au centre de tout. Aton est représenté par un disque solaire dont les rayons partent exclusivement vers le bas[1]. Il superpose l’incarnation, telle qu’elle est exposée dans le prélude de l’Evangile à la création du système solaire. C’est en partie un retour à la spiritualité d’origine sumérienne. C’est la première figuration du Theos architecte dont on retrouve les rayons dans la maçonnerie. C’est pourquoi, bien avant la naissance d’Akhenaton, le nom d’Aton apparaît. Et notamment dans les temples d’obédience hébraïque, dont je rappelle qu’ils ne sont qu’une des sensibilités de misraïm. Le combat contre le clergé idolâtre avait déjà commencé sous Aménophis III, comme je l’ai indiqué. C’est pourquoi Akhenaton a pu imposer ses vues à ses proches. Le bateau utilisé par son père sur le lac de Zarw (Zaru) s’appelait déjà « Tehen Aten », c’est-à-dire les Rayons d’Aton, donc voguant au-dessus du symbole de la mer (mère) primordiale, le nu-un. Relisez le premier jour de la création de la Bible Il n’est pas possible de tout expliciter. Il y avait déjà un temple d’Aton à Zaru en plein pays de Goshen. Quand Akhenaton aura disparu de la scène principale, son fils et l’épouse de celui-ci seront représentés coiffés du disque d’Aton sur le panneau en or massif encastré au dos du trône, comme la reconstitution exposée à la Porte de Versailles le montre.


Aton est également l’équivalent hébreu d’Adon, un titre phénicien venu également de Sumer et signifiant « Seigneur ». J’ai dit Aten et j’ai évoqué Sophocle. J’aurais pu évoquer Adonis. Juste ces bribes lâchées pour indiquer en filigrane l’importance de la Grèce archaïque dans la recomposition de la tradition primordiale. Mais, 2000 ans plus tôt, Adonaï signifie « Mon seigneur ». Et c’est pourquoi les hébreux ont superposé la vieille sémantique sumérienne sur les allégories égyptiennes, non pas seulement lors de la composition du Tanak, mais dès le règne des Amonites pour prolonger leur Alliance avec les Kyksos que ceux-là avaient chassés. L’amour d’Aménophis III pour cette femme Tiye va changer le cours de l’histoire, cette femme qui n’est pas seulement la mère de Moïse-Aménophis-Akhenaton mais aussi la mère virtuelle d’Œdipe fait Roi.

Cette relation œdipienne, au sens mythique, profond, change l’histoire. Elle avait conduit Freud dans les années 1930 à associer Moïse à Akhenaton sans aller jusqu’au bout de sa découverte pour les mêmes raisons que celles qui avaient conduit Champollion à détruire ses papiers sur la relation entre les hiéroglyphes et l’hébreu sacerdotal. La seule chose qu’Akhenaton fit en réalité de spécifique à cet acte de la tragédie, fut d’instaurer Aton comme seul dieu de l’Egypte et de régler ses comptes tant avec le clergé d’où son père tirait sa légitimité qu’avec lui en montrant à sa mère qu’il l’aimait plus encore en allant plus loin encore, jusqu’à la rupture spirituelle. Et c’est pourquoi ce fut le premier exemple au monde d’intolérance religieuse à un niveau étatique. Par un strict monothéisme imposé au peuple, il se venge de toutes les fausses servitudes tout en poussant à son paroxysme les dérives cléricales qu’il entendait dénoncer par ailleurs[2].
Il fit fermer tous les temples des dieux égyptiens qui n’étaient que des emblèmes, des hypostases territoriales au profit d’un dieu du sang, de l’élu, qui n’était né ni de chair ni de sang… Ainsi il se rendit très impopulaire, non seulement auprès du clergé mais également auprès des militaires, car les loges, de tout temps, ont toujours tenu les armées. Thomas Mann disait qu’il n’y a que les niais et les sots qui croient que les loges n’ont pas été instituées de tout temps pour la défense de la Patrie.

  20121125065900  J'ai réfléchi de mon mieux à la qualification d'Oedipe symbolique que PH emploie parfois pour qualifier Akhnaton. Ici dans son texte il est même question de «la mère virtuelle d’Œdipe fait Roi». Or à mon sens c'est (être) le 'roi' qui fait l'Oedipe (le complexe) et Akhnaton est l'Oedipe réel. PH comprendra quelle question se pose là, puisqu'il est averti des inversions miroirs tels qu'on les voit de la lettre (hiéroglyphe, hébreu).

Nommer Oedipe 'symbolique' signifie le refoulement de la fonction réelle d'Oedipe. On trouve donc cette fonction réelle dans son refoulement, lorsque l'on suit la signification que donne le texte de PH.

Dans le passage ci-contre la «seule chose» que fit Akhnaton ("à cet acte") fut un règlement de compte familial (père/clergé ; mère/spirituel). C'est ne pas dire qu'il fit un acte politique de globalisation territoriale (comme aujourd'hui une ONU) ; ce silence se constate au détriment des «hypostases territoriales» et à l'accent du «sang».

Ma lecture inverse donc cela ; elle dira que le dieu du sang est celui des "hérétiques" ci-avant dénommés par PH - et que c'est bien l'hypostase territoriale qu'Akhnaton aura relevé du moment où, désacralisant les représentations des territoires (des temples/églises signifiant les "niches écologiques" en terminologie contemporaine) il naturalise ces-dites représentations et organise pour la première fois au monde une écologie pratique (non plus une écologie primitive).

Je vois le même moment de travail dans l'ouverture de ces temple à l'organique que dans l'institution d'Oedipe à l'historique (que Freud a manqué et qu ePH retient encore en identifiant une relation mythique entre Akhnaton et Tiye, alors qu'il faudrait mieux la dire une relation charnelle sans qu'on aille voir des parties de jambes en l'air ; une relation charnelle augurant du mythe produit par lesdits hérétiques, dont Freud à terme aura été témoin).


Akhenaton organisa sa maison de façon à la fois extraordinairement disciplinée et simple. Il afficha sa famille dans une simplicité calculée. Il eut six filles de son épouse Néfertiti. L’analyse ADN a montré depuis peu que les garçons n’étaient pas d’elle mais bien de lui.

Après le décès de son père, en l’an 12 de son règne, Akhenaton organise une immense réception pour célébrer son accession au trône comme unique régent, même si son épouse, prend un rang public dès lors égal au sien. Les délégations sont universelles, les présents luxueux.

La procession royale est symboliquement gardée par une unité militaire Shasu, une tribu de bédouins du Sinaï qu’on retrouvera aux côtés du Moïse de la Bible.

C’est à cette occasion qu’Akhenaton enterre son père en donnant l’ordre d’abolir le culte d’Amon, c’est-à-dire la légitimité amonite des Aménophis, de fermer tous les temples, de confisquer leurs biens de dépouiller les prêtres ne laissant subsister que les temples et les prêtres qui prêtaient allégeance au nouvel Être suprême.

C’est Philippe Egalité, premier prince du sang, grand maître du Grand Orient, votant la mort de son « frère »[3], initié dans la même loge que lui à Versailles…
Persécutions, confiscations, envois d’ouvriers qui effacent les noms, bannissement du clergé en des lieux d’exil, au-delà du pays de Canaan, y compris en pays sumérien par dérision, tout ceci supervisé par l’armée. Des escadrons de soldats venaient vérifier l’exécution du décret royal. Outre les bédouins, une sorte de police militaire encadrant l’armée dans ses œuvres, des mercenaires étrangers, étaient disséminés dans les troupes régulières.

La loyauté de l’armée régulière était elle-même supervisée par son nouveau commandant, Aye, frère de la mère du Roi. Toujours elle. Son propre grand-père Yuya, le Joseph de la Bible – nous y voilà – dirige les unités de char.

La dureté de la répression finit par provoquer des réactions dans l’armée elle-même malgré sa fidélité à un régime qu’elle sert et qui la sert. Des défections massives sont annoncées. Certains craignent une guerre civile. Les officiers et les soldats sont attachés à leurs emblèmes bénis par les temples, lesquels sont saccagés. Un conflit ne tarde pas à éclater entre le Roi et son armée. Akhenaton s’enferme dans une spirale mentale qui le conduit à refuser tout compromis.
Horemheb, Pa-Ramsès et Seti passent un pacte. Ils préparent un coup d’Etat. Ils règneront tous tour à tour et rétabliront les droits de l’Eglise égyptienne traditionnelle. Ils ont pris angle avec Aye, frère de la mère du Roi, plus conciliant et qui avait déjà tempéré les ardeurs de Tiye et d’Aménophis III. Ils ordonnent à leurs troupes à leurs troupes de faire route, les uns depuis le nord, les autres depuis le sud, en direction d’Akhet-Aton, l’actuelle Tell El Amarna.
Aye qui dirige les troupes loyalistes comprend qu’il n’y a pas d’espoir, que les chars seront pulvérisés, que la ville n’a pas de ressources propres pour résister à un siège. Il intercède auprès d’Akhenaton pour permettre la survie de son fils, de sa femme Néfertiti et de sa mère, la reine douairière.

En effet, à l’exception du fils d’Akhenaton, Toutankhaton, tous ces personnages sont des héritiers amonites réguliers, directs ou par alliance. Un coup d’Etat pour restaurer l’Etat amonite légitime sans changer de dynastie paraît une justification acceptable. Il suffit de nommer des corégents comme le veut la tradition. Toutankhaton est tout jeune. Il ne peut régner : cela laisse le temps et ménage tous les intérêts sauf évidemment ceux d’Akhenaton. Personne ne sait en fait que Toutankhaton n’est pas le fils de Néfertiti sauf évidemment Néfertiti elle-même et sa vraie mère, Kiya[4], dont la Bible avait signalé l’ascendance incestueuse. Les analyses ADN récentes de la 18ème dynastie sont venues confirmer ces faits et, si besoin était encore, confirment comme la pièce manquant d’un puzzle qui se forme progressivement ; que Moïse et Moïse ne sont qu’un seul et même personnage. Vous l’avez déjà compris.

Mais Akhenaton qui quitte sa ville avec son grand prêtre, Pa-Nehesy, et quelques fidèles, n’est plus Moïse, l’héritier légitime. Il est tout sauf cela. Il ne sait pas encore qu’il le redeviendra et qu’un jour, une fois revenu devant ses juges, les prêtres réunis à nouveau dans son village natal, Zaru, puis ceux de la Montagne sur laquelle règne le Seigneur et Maître de la Montagne et Horus, un moment pétrifié dans la pierre de la table et la roche du Mont Horeb. Les voilà partis en exil dans la région de Sarabit El-Khadem, au sud du Sinaï.

 



[1] Et se terminent chacun par une petite main…

[2] En fait, il entend vider ou laver la mémoire générationnelle du divorce entre les deux lignées fondatrices de la tradition. En achevant l’œuvre que son père a entrepris par amour, il achève son père pour son œuvre et ouvrir un nouveau cycle en terminant notamment le passage des dieux féminins aux dieux masculins. Aussi bien, Akhenaton et Moïse sont à la fois un et deux personnages, un d’hier et l’autre de demain et la charnière. Il est l’homme de trois cultures, ce pourquoi certains alchimistes y verront une incarnation de l’Hermès trismégiste…

[3] Et reniant la maçonnerie 15 jours après avoir obtenu la mort de son « frère ». Il fut dégradé par le Grand Orient ce qui ne semble pas empêcher certaines loges de célébrer la mémoire de celui qu’il faut bien appeler « traître » même s’il est prisonnier de son destin. Les Montagnards le firent exécuter le jour de sa condamnation sans preuve, le 6 novembre 1793.

[4] En fait Akhenaton va se faire représenter en femme et enceinte au niveau des cuisses. Il prépare la naissance « divine » de son fils mais il faut peut-être y voir une volonté de rompre avec les hérédités matrilinéaires. Ce point n’est pas qu’allégorique puisqu’Akhenaton est réellement représenté travesti ou dans cette ambiguïté où l’herméneutique côtoie l’hermaphrodisme divin dont certains auteurs hermétiques du moyen-âge n’avaient pas manqué de souligner la parenté avec Hermès alors qu’ils ne disposaient pas des représentations d’Akhenaton…

 

Néfertiti, dont le cartouche signifie Belle est la beauté d'Aton, la belle est venue et donc Aton y figure, ce qui renforce l’hypothèse qu’elle est destinée à Akhenaton… Elle est très belle, même si sur le visage de droite, elle a été reliftée en Allemagne pour prendre un look plus aryen ! Après la fuite d’Akhenaton, elle aurait survécu. L’hypothèse la moins contestée est qu’elle serait devenue homme et Smenkhkarê, roi de Thèbes, grand prêtre des derniers secrets… Si tel est le cas, il est vraisemblable qu’elle a été tuée par les trois Jubelim… Dans ce cas, on possède sa momie mais le corps ayant pourri avant d’être embaumé, l’ADN est inexploitable…

 

Acte IV

25 ans plus tard.

Nous sommes à Zarw, son village natal.

Comme l’explique le Livre de l’exode, Moïse était revenu une fois en Egypte pour un bref séjour.

Après son départ, deux corégents avaient attendu que Toutankhamon grandisse : Smenkhkarê d’une part dont l’identité est discutée et un autre familier, Horemheb ou Ay, les historiens se disputent encore, Ay sans doute, le négociateur. A la mort de Toutankhamon, intervenu avec sa femme et ses deux filles, dont une mort-née, succède précisément Aye, le grand oncle de Moïse, qui avait été l’époux de Teye, mère nourricière de Néfertiti comme de Moïse. La mère nourricière de Moïse s’appelle la Glorieuse dans la Bible, la Yokâbar dans les textes égyptiens, Jochebed dans le texte biblique[1]. Aton était resté toléré avec le rétablissement des autres cultes. Aï, vieilli, règne une courte période et laisse le trône au terrible général Horemheb, son gendre. Celui-ci achève la restauration, interdit le culte d’Aton, fait effacer le nom d’Akhenaton et supprime les rois d’Akhenaten de la liste officielle, fait détruire des monuments. Même la tombe de Toutankhamon fut remisée à l’écart, ce qui la préserva de toute intrusion jusqu’en novembre 1922. Il manquait un pharaon. On supposa que c’était lui sans en avoir la preuve qu’apportèrent les analyses ADN de la 18ème dynastie. Ceci explique également que la réalité du personnage de Moïse n’ait pas été découverte.

Lors de son premier exil, Moïse-Akhenaton – on ne sait pas quel nom il utilisait encore – en pays de Madiân, prit une nouvelle épouse, Cippora, la fille du seigneur Jethro. Elle lui donna deux nouveaux fils, Gershom et Eliezer (Exode 2 :22). C’est là que la Bible place l’épisode du buisson ardent et la voix du seigneur de la Montagne El Shaddaï qui lui confie qu’il est celui que désigne le tétragramme YHWH (exode 3 :14). Il reçoit la mission de délivrer ses pairs du nouveau pouvoir, donc celui d’Horemheb qui fait le jeu total du clergé traditionnel contre les anciens alliés des Hyksos.

Je ne détaille pas les épisodes décrits par la Bible. Un nouveau régime s’est installé en Egypte. Ramsès 1er règne. C’est Pa-Ramsès, l’un des membres du pacte qui l’a fait destituer 25 ans plus tôt.

Moïse-Akhenaton, tantôt sous une identité, tantôt sous l’autre, a vécu avec les bédouins Shasu (les Miédianites) avec lesquels ils avaient conclu une alliance avant même de succéder à son père. Il avait eu un enfant d’une seconde épouse issue de leurs rangs. Et leur fils Tantankhamon était mort. Peut-être était-il même mort en se lançant à la recherche-poursuite de son père. Il avait pris une femme pour la vie, la fille du seigneur qui l’abritait. Mais il venait de tout comprendre du sens de sa vie. Il devait revenir. Et Pa-Ramsès n’était pas légitime. Il était même un traître à ses yeux puisqu’issu ni des Amonites, ni de la tribu de Joseph. Il avait donc toutes les cartes en main. La voix, sa voix, celle du Seigneur de la Montagne auquel il avait fini par s’identifier, la voix des Hébreux pourtant assimilés à l’Egypte depuis plus de 400 ans, et la voix du père de sa jeune épouse bédouine, lui a parlé. Il doit réclamer son trône puisque le nouveau pharaon est sans légitimité autre que d’avoir participé à un complot contre lui.

C’était oublier que Pa-Ramsès n’était plus qu’un pantin aux mains d’une nouvelle dynastie et notamment aux mains du benjamin des comploteurs, Séti dont les Hébreux transformeront un jour le nom en Satan.

Akhenaton n’est donc plus Akhenaton. La boucle est bouclée. Il ne peut être Aménophis dont il a combattu le nom. Il n’est plus que Moise, l’héritier. Moïse est donc là, dans cette ville frontière de Zarw, où il est né, une ville devenue en réalité une prison pour ceux qui lui sont restés fidèles. Mais il ne le sait pas. Il ne veut pas le voir. Moïse est au seuil de la résidence de Pa-Ramsès qui fut celle de sa mère chérie. Qu’est-elle devenue ? Il ne le sait pas. Il bien revenu une fois sans rien en tirer.

Le général Pa-Ramsès n’a pas encore été couronné. Il est vieux. Il sait qu’il est illégitime : il est donc disposé à des arrangements avec l’héritier. Moïse est venu vêtu de ses grossiers habits de bédouin pensant tromper la vigilance des gardes. Pa-Ramsès est parfaitement informé de l’arrivée d’Aménophis-Moïse-Amhenotep-Akhenaton.

Vous connaissez la suite. Moïse ne veut rien savoir. Le général est surpris. Il convoque tous les prêtres et les sages d’Egypte. Mais Ramsès ne peut rivaliser. Non seulement Moïse possède le sceptre royal mais il possède tous les codes secrets de la tradition. Il a également les éléments volés par la tribu de Joseph lors du meurtre d’Hiram. Au bâton, il oppose le serpent, au signe pénal de compagnon du tabernacle sacré, la main sur le cœur, il oppose la lèpre blanche du parjure, à l’eau du fleuve primordial, il oppose les gênes empruntés aux dieux de la connaissance que le mythe de la création Enuma Elish nomme du nom du sang, comme dans le mythe égyptien secret d’Isis[2].

Aussitôt les sages et les prêtres se prosternent devant lui. Nulle magie dans cet épisode. Ils le déclarent Roi légitime Moïse 1er. Pa-Ramsès, qui a le contrôle de l’armée depuis qu’Akhenaton fut chassé, refuse la défaite et décide de monter sur le trône par la violence.

Moïse réalise que sa vie est menacée et décide de quitter Zarw, de nuit, précipitamment avec quelques membres de sa suite. Il rejoint ses alliés Shasu dans le Sinaï tout en continuant de défier Pa-Ramsès devenu Ramsès 1er. Il décide de franchir la frontière vers le pays de Canaan pour établir son pouvoir hors de l’Empire Egyptien avec l’espoir de lever une armée et revenir en Egypte affronter le faux pharaon.

A cet effet, il négocie avec les tribus descendantes des Hébreux situés en Canaan. Il s’empresse de conclure une Alliance, un document constitutionnel : le Livre de l’Alliance. En échange, il leur fait livrer une part du contenu du Tabernacle sacré venu de Sumer, du temps où leur ancêtre patriarche Heber était roi. Ce contenu sera rangé dans une arche, contenue sous le nom d’Arche d’Alliance, à ne pas confondre avec l’essentiel des secrets volés à Hiram recueillis par un autre tribu dont les descendants seront exilés en Perse bien plus tard et dont on trouve la trace dans le rouleau de cuivre de Qmram des Esséniens sous le nom très chrétien de Tabernacle.

Quand Ramsès eut vent des projets de Moïse, il se mit à la tête de l’armée pour écraser la puissance des bédouins avant qu’ils ne rejoignent la terre promise par la nouvelle Alliance et la frontière vers Canaan. Comme la Bible le rapporte allégoriquement, Ramsès mourut dans cette poursuite.

Séti son fils, le dernier des comploteurs contre Moïse-Akhenaton, le remplaça sur le champ. Il se fit proclamer Séti 1er et laissa le corps encore chaud de son père aux prêtres pour être momifié selon les usages et venir combattre Moïse et ses alliés Shasu dans le nord du Sinaï. Après avoir fait route entre les villes fortifiées de Zarw et de Gaza, le long des oasis, il continua vers le Néguev et dispersa les Shasu qui n’avaient pas fini de se regrouper. Séti 1er empêcha les Shasu de pénétrer dans la ville fortifiée de Pe-Kanan, aujourd’hui Gaza pour faire face à Moïse au sommet d’une montagne.

Là, il lui creva les yeux ce qui inspira ce détail à Sophocle, laissant son corps sans sépulture sur la montagne comme l’avait été Smenkhkarê, c’est-à-dire Hiram, dont Moïse ne pouvait ignorer l’identité, meurtre que la tribu de Joseph, mis à l’index, avait pourtant condamné.

 

[1] S’il s’agissait d’un autre personnage, ce simple fait suffirait à convaincre que Moïse et Moïse sont un seul et même personnage.

[2] Cf. les gravures en fin d’Acte I

 

Moïse franchit la mer d'éternité en divisant les eaux comme la barque sépare les eaux primordiales avant la présentation à Horus

 

Epilogue


La réalité du récit de l’Exode s’arrête quand le pharaon rejoint Moïse. Ensuite, il traverse une mer qui dans le texte originel n’est pas la mer rouge mais la mer d’éternité. Le reste n’est que la reprise des voyages symboliques du livre des Morts, en vérité Livre du Voyage vers la Lumière, telle qu’une copie était présentée à la reconstitution de la tombe de Toutankhamon. La table des 10 commandements n’est que la table d’Osiris que tout croyant doit apprendre à réciter pour se présenter au jour du jugement dernier depuis la plus haute antiquité sumérienne. Il faudrait des heures pour décoder ce récit – c’est possible – et retrouver épars tous les mots et les signes des spiritualités du Livre, y compris celle du Tao[1].
Cette confrontation et la mort de Moïse devinrent en se superposant à celle d’Hiram, une nouvelle version du mythe d’Isis et d’Osiris où les deux protagonistes se font face.

Dans le mythe, Horus gagne apparemment la bataille. Il ne la gagne en fait qu’au-delà du rideau de Lumière, qu’on commence un peu à comprendre quand le compas recouvre l’équerre. Mais en fait, dans le monde incarné, c’est Set, ou Seti, qui tue Horus dans le corps duquel ses ennemis sont condamnés à ressusciter.

La Bible fit Satan de Séti.

Quant à la véritable identité d’Hiram, elle ne fait plus guère de mystère comme les écossais le comprirent en instituant le troisième degré deux ans après la mort de Marie Stuart.

Les Maîtres maçons, comme les prêtres ou les moines bouddhistes se relèvent dans un corps réunifié. En vous le rappelant à ce degré, j’en ai déjà sans doute trop dit…

Patrice Hernu
2010

Les pires des ennemis des peuples sont souvent imaginaires. A vouloir les combattre, ils peuvent en mourir sauf à parfois ressusciter dans les illusions devenues réalité du l’image que leur offre le miroir du monde.



ANNEXES

La mer rouge

La mer rouge n'a jamais finie d'être traversée
Car mer rouge signifie en fait "mer d'éternité". Cela correspond au « nuun » égyptien d’où vient néant (no-one – le hiéroglyphe « nu » qui vient de la lettre grecque du même nom, qui signifie bifurcation, séparation des eaux et de son inverse le « un » de l’unité. Intriqué l’un dans l’autre, c’est le « verbe » ou le logos)
Cela fait référence au dédoublement de l’espace-temps dans les cosmologies primordiales qui nous ont été léguées. C'est le symbole du passage à l'orient éternel et de la résurrection
Que se cache-t-il sous ces deux mots "mer rouge" lorsqu’il est question de la traversée des "Hébreux" sous la conduite de Moïse ?
Dans le texte original, il n’est jamais question de Mer Rouge (pas plus que du Nil d’ailleurs), mais de YaM SWPh (Yam Souph), Mer de Joncs ou Mer de Roseaux, ??-???.
Dans le TaNaK, (Bible), l’expression est employée 16 fois dont 11 fois dans la Torah (Pentateuque).
5 fois en SheMWTh (Exode) : ch. 10 verset 19, ch. 13 v. 18, ch. 15 v. 4 et 22, ch. 23 v. 31.
3 fois en BeMiDBaR (Nombres) : ch. 14 v. 25, ch. 21 v. 4, ch. 33 v. 11
3 fois en DeBaRYM (Deutéronome) : ch. 1 v. 40, ch. 2 v. 1, ch. 11 v. 4
Puis on trouve YaM SWPh en YHWSh (Josué) : ch. 2 v. 10, ch. 4 v. 23, ch. 24 v. 6
En I MeLaKhYM (Rois) : ch. 9 v. 26,
Et enfin dans le Psaume 106 au verset 7.
D’où vient ce nom de Mer Rouge ?
Elle a son origine dans la version grecque des « 70 », dans laquelle les mots YaM SWPh ont été traduits par Erythra, ?????? (rouge) et Talassa ???assa (mer). Or au troisième siècle avant l’ère vulgaire, c’était tout l’Océan Indien que l’on nommait Mer Erythré. Eratosthène, le savant contemporain, celui qui a évalué le méridien terrestre à 252 000 stades, appelait la Mer de Joncs : Le Golfe Arabique. Les historiens et géographes qui l’ont suivi, Strabon, Diodore, Pline l’Ancien, Ptolémée etc. feront de même.
Quand on sait que le mot SWPh, Souph, prononcé Soph, c’est la fin ou l’extrémité et que la valeur numérique de ce mot : 60+6+80 = 146 comme celle du mot ÂWLaM (70+6+30+40) qui signifie l’éternité ou même l’Espace-Temps, il y a de quoi être rouge de honte.
YaM SWPh : 50+146 = 196 soit 28×7, 49×4, ou encore 14×14. Retour à la mère primordiale.

L’expression citée 11 fois dans la Torah peut aussi suggérer les rapports entre les nombres 14 et 11 en liaison directe avec 22/7. Un cercle de diamètre 14 a le même périmètre qu’un carré de côté 11.
14/11 est la racine carrée du « Nombre d’Or », d’où l’importance du nombre 154 (11×14).

 

[1] Le Tau, représente précisément par un X, se prononce Tao. XX représente l’EvE ou l’IsIs primordiale dont tout part et où tout revient.

Les autres annexes ne sont pas publiées.


Akhenaton, avant de fuir vers le Sinaï se faisait représenter les cuisses gonflées au point d'accoucher. En effet, sa femme Néfertiti lui avait donné 6 filles et voilà que son épouse non matrilinéaire, dont les enfants ne sont pas héritiers, allait accoucher d'un garçon. C'était donc lui qui allait en accoucher comme un dieu, renouvelant d'ailleurs par là le mythe d'Isis, Akhenaton s'étant "relevé dans le corps d'une femme". Les prêtres, les francs-maçons et les moines tibétains, vrais héritiers et grands initiés de la tradition commune comprendront... La matrice mère d'origine que les égyptiens appellent le nu-un doit comporter deux X comme cela est clairement expliqué dans le mythe sumérien de la création d'où tout cela vient : Enuma Elish... C'est de là que vint le mythe de la déesse Athena née de la cuisse du pharaon dieu sur terre, à défaut d'être Zeus dès cette époque. Si ce n'est que Zeus vient de Dj, qui symbolise à la fois le serpent et la bâton qui permettront à Moïse de se faire reconnaître des prêtres. Vous doutez encore ? Relisez Œdipe - Roi dont le modèle est... Akhenaton.

Autres références :

https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/ath%C3%A8nes-antique-le-nouvel-horizon-daton-et-la-nouvelle-th%C3%A8bes/349931081740237>
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/homme/d/toutankhamon-fils-dakhenaton-mais-aussi-de-la-sur-de-son-pere_22684/
https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/de-joseph-son-p%C3%A8re-%C3%A0-j%C3%A9sus-son-fils-le-p%C3%A8re-le-fils-et-lesprit-saint/385315038201841
https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/toutankhamon-est-le-fils-dakhenaton-mais-il-nest-pas-mort-assassin%C3%A9-ni-%C3%A0-la-suit/427918870608124

 

 

MA QUETE DE VERITE :
LA SPIRITUALITE DE L’EGYPTE ANCIENNE A LA FRANC-MAÇONNERIE

Roger BECKER

PETITE NOTE INTRODUCTIVE : POURQUOI CE LIVRE ?
Par ce livre, j’ai voulu faire le point de ma quête de vérité, et partager ma réflexion avec mes Frères Francs-maçons qui, comme moi, sont à la recherche de la Vérité. Toute l’argumentation développée dans ce livre repose exclusivement sur les textes (Livre des mort
s égyptien, Ancien Testament, Evangiles, Epitres). Toutes les références sont communiquées. Il montre comment la spiritualité naquit dans l’Egypte ancienne, comment les Egyptiens la vivaient, comment elle mourut. Il révèle qui étaient véritablement ces hommes qui ont atteint le plus haut degré de la spiritualité, et qui s’appellent Akhenaton, Moïse et Jésus. Enfin il montre comment la Franc-maçonnerie en est devenue la légataire.
Par SPIRITUALITE j’entends la quête de la connaissance qui se situe au delà de la conscience humaine, la recherche d’un Principe suprême, de ce « quelque chose » qui dépasse l’homme.
Presque toutes les mythologies tentèrent d’apporter des réponses aux questions fondamentales de l’homme concernant son origine, sa raison d’être, son devenir. Les réponses manquaient de pertinence, s’érigeaient généralement en dogmes, et transformaient les mythologies en RELIGION (foi en un ou plusieurs dieux, révélés ou non).
LA SPIRITUALITE DANS L’EGYPTE ANCIENNE
En Egypte, la mythologie ne chercha pas à apporter de réponse à ces questionnements. Sa spécificité c’est qu’elle offrait une grille de lecture sur deux degré, adaptée au niveau d’instruction des individus.
Pour le peuple, non instruit, elle constituait une religion, avec un panthéon considérable de dieux non anthropomorphes. Une religion qui ne portait aucune hypocrisie prometteuse d’un meilleur au-delà, aucun dogme, aucun mensonge. La religion servait à affermir auprès du peuple le système des valeurs : distinguer le bien du mal, se comporter avec loyauté, savoir reconnaître la vérité et la justice. Une religion extrêmement tolérante, ce dont même la Bible témoigne, et qui acceptait et assumait la liberté de pensée et la tolérance, deux vertus majeures en Egypte.
Pour les gens instruites, les dieux n’étaient pas des dieux de croyance, mais des principes qui révélaient l’existence d’une transcendance inaccessible à l’homme, vers laquelle il devait cependant aspirer, et s’élever par l’initiation. La mythologie reposait sur les symboles (tout était symbole en Egypte), et surtout sur les rites et les mythes, qu’on découvre dans le Livre des morts, qui est en réalité un Livre de vie qui trace le chemin initiatique. Le paroxysme en est la Confession négative récitée devant Osiris.
Par l’initiation, la mythologie égyptienne donna naissance, il y a 5000 ans, à la première spiritualité, véritable fondement de cette grande civilisation. L’Egypte vécut avec force et vigueur une très profonde spiritualité, qui n’était aucunement religieuse. Ce qui prouve que dans son origine et dans son essence, la spiritualité est exclusivement et incontestablement laïque.
Les initiés de l’Egypte ancienne nous apportent la preuve que l’homme peut se passer de religion, mais pas de spiritualité.
AKHENATON ET LA PREMIERE RELIGION HISTORIQUE
En Egypte, quatorze siècles avant notre ère fut créée la première religion historique (= religion dont on connait le fondateur, la date et le lieu de création). C’est un évènement capital de l’histoire de l’humanité, car cette religion constitua le fondement des religions judéo-chrétiennes.
Cette création est l’aboutissement de quatre éléments principaux : 1°) la longue lutte du pharaon Thoutmosis III et de ses successeurs de la XVIIIe dynastie contre les prêtres, pour reconquérir le pouvoir que l’ambitieuse reine régente Hatchepsout - qui avait usurpé le trône à Thoutmosis III -, leur avait abandonné, particulièrement au clergé d’Amon. 2°) L’évolution religieuse et spirituelle, car on considérait de plus en plus Amon-Rê comme l’Unique qui a tout créé, ce qui mettait en cause la tradition polydéiste (déisme = dieu non révélé ; poly = multitude) du peuple, et orientait les initiés vers un principe créateur unique. 3°) Une grande rivalité s’était installée entre Amon et Aton via leurs clergés respectifs. 4°) La spiritualité des initiés se développa au fil des décennies, atteignant son faîte sous le règne d’Aménophis III, neuvième pharaon de la dynastie.
Le fils d’Aménophis III, qui devint Aménophis IV, commença son règne sous les auspices du dieu Amon, mais conserva vivace une méfiance légitime à l’égard du clergé. Il entreprit rapidement la construction d’une nouvelle capitale, Akhet-Aton, en l’honneur du dieu Aton, et y rassembla les fidèles d’Aton. A partir de ce moment il se tourna exclusivement vers Aton, et créa la nouvelle religion, l’atonisme, première religion historique. Il prit alors le nom d’Akhenaton (L’aimé d’Aton).
L’atonisme devait lui permettre de rétablir pleinement le pouvoir royal, en reprenant la main sur le pouvoir religieux et spirituel. Dans ce but Akhenaton revendiquait pour Aton la supériorité sur les autres dieux, dans l’espoir de les faire progressivement oublier. Il fit reconnaître Aton comme seul et unique Principe Créateur par les initiés.
Au début, les choses se passaient bien, l’atonisme se présentant comme un hénodéisme (reconnaissance d’un seul dieu parmi une multitude). Rapidement le régime se radicalisa. Amon, ses serviteurs, et ses fidèles furent l’objet d’une véritable persécution. L’hénodéisme se mua en monodéisme (reconnaissance d’un dieu unique et non révélé). Akhenaton venait de créer une nouvelle triade, pleine d’avenir : dieu unique-intolérance-obscurantis me.
On peut légitimement se demander si le pharaon ne s’était pas donné pour objectif d’élever le peuple au rang des initiés. La lutte contre les prêtres et des erreurs d’appréciation lui valurent de disparaître d’Akhet-Aton, d’Egypte, et de la mémoire des hommes. Au point que l’humanité ignore qu’il fut le premier à parler d’un dieu de vie, de lumière, d’amour, et de paix, thème qui sera repris treize siècles plus tard, par un dénommé Jésus ! Indéniablement, Akhenaton était un grand initié.
Les historiens ignorent ce que devinrent Akhenaton et son épouse Néfertiti, car on n’a toujours pas retrouvé leurs momies, et il n’existe aucune trace écrite de ce qui a pu se passer. Ce qui s’explique par la destruction de tous les écrits des scribes, puisqu’Akhenaton devait être exclu de la mémoire humaine. Selon une légende, un terme fut mis à ce règne, dit « d’horreur », par l’expulsion des lépreux : le mot « lépreux » ne désigne pas les personnes malades de la lèpre, mais les « indésirables », qui ne pouvaient être autres que les atonistes. En réalité on découvre dans la Bible ce qu’il advint d’Akhenaton.
Après le départ d’Akhenaton, l’Egypte revint au système religieux et spirituel antérieur. Les invasions de l’Egypte successivement par les Perses, les Grecs et les romains mirent fin à la mythologie égyptienne et à la spiritualité.
MOÏSE ET LE PREMIER MONOTHEISME
(Théisme = croyance en un dieu révélé)
Par l’arrivée fantasmagorique de Joseph en Egypte et son ascension sociale au rang de vizir l’histoire biblique du peuple hébreu commence comme un conte de fée. Et elle finit en drame : le peuple hébreu devint esclave du pharaon ; Moïse le sauva et le conduisit hors d’Egypte ; puis Moïse et Yahvé en tuèrent chacun une partie (Exode, XXXII, 26-35); enfin, Moïse plaça les survivants sous oppression divine !
Bien que se revendiquant comme vérités historiques, les textes bibliques renferment tant d’incohérences, d’invraisemblances et de non-sens qu’ils perdent toute crédibilité. Et mieux, ils plagient à la fois la mythologie mésopotamienne et les mythes égyptiens.
Une lecture approfondie révèle la nature légendaire du peuple hébreu, ainsi que la filiation égyptienne de Moïse et son haut rang social. Le mythique peuple hébreu n’est autre que la population d’Akhet-Aton, qui fut chassée d’Egypte. La sortie d’Akhet-Aton et l’exode ne constituent qu’une seule et même histoire ; Moïse et Akhenaton ne furent qu’une seule et même personne. On a vu précédemment pourquoi en Egypte on ne trouve nulle trace de l’exode.
Sorti d’Egypte, Akhenaton mourut à sa vie antérieure, pour naître en Moïse. La population d’Akhet-Aton était privilégiée, car choisie par Akhenaton. Akhenaton-Moïse maintint à ses fidèles ce statut de privilégiés, en les établissant « peuple élu ». Par ce changement d’appellation, les exilés d’Akhet-Aton venaient de mourir et de re-naître. Il ne restait plus qu’à Aton de mourir et ressusciter. Moïse conçut donc un nouveau dieu par une révélation accomplie sur le Mont Sinaï et le nomma Yahvé. Il le présenta au « peuple élu », que le nouveau dieu adopta en l’appelant « Mon peuple ».
Puis Moïse affermit Yahvé en plaçant le peuple et les initiés sous ce dieu à la fois protecteur, jaloux et vengeur (Deutéronome X, 17-18). Pour imposer cette soumission à tous, Moïse substitua l’obéissance à la connaissance. Ainsi, il mit fin à la liberté de pensée, à la recherche individuelle de la Vérité, à la pensée symbolique et à la voie initiatique.
Après avoir inventé Yahvé, Moïse s’installa comme intermédiaire exclusif entre le nouveau dieu et les hommes, tout comme Akhenaton était l’intermédiaire unique entre Aton et les hommes. Et il fit de Yahvé l’auteur de son œuvre de législateur : les dix commandements - empruntés à Osiris -, des préceptes de vie - empruntés aux préceptes de sagesse égyptiens -, des rites - empruntés à l’Egypte - pour honorer le dieu nouveau, ainsi que des règles hygiéniques et alimentaires - ces règles positionnant la femme au rang d’impur, le sexisme était né -.
Aton, fondement d’un dieu unique cosmique, apparaissait dans sa forme visible du soleil, mais en Yahvé le peuple hébreu découvrait un dieu d’un genre nouveau, invisible, inaccessible, abstrait, transcendant, omniprésent.
« Je suis Yahvé ton dieu…tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi » : cette citation rappelle la présence d’autres dieux, et signifie que Moïse créa l’hénothéisme (un seul dieu révélé parmi une multitude de dieux). Seule prévalait désormais la crainte de Yahvé ; en terrorisant le peuple hébreu avec la perspective de sanctions divines, Moïse inventa le péché.
Moïse, grand initié dans la continuité d’Akhenaton, voulut sans doute élever l’ensemble de ses fidèles par une initiation collective, mais il instaura un nivellement vers le bas. En créant Yahvé, il inventa l’absolutisme de la pensée unique, et devint le fossoyeur de la spiritualité. Ses successeurs poursuivirent cette œuvre, et firent de Yahvé le dieu unique. Ainsi naquit le monothéisme. Et les prophètes inventèrent les dogmes, terreau de l’intégrisme religieux.
LE MONOTHEISME CHRETIEN
Par son enseignement, Jésus est à l’origine du christianisme. Mais il n’en est pas le fondateur, et revendiquait s’inscrire dans la continuité du judaïsme. C’est Paul de Tarse qui fonda le christianisme, et la religion ne prit son expansion qu’à partir de l’an 380 lorsque l’empereur romain Théodose l’établit comme religion d’Etat. Ce qui sonna le glas de toutes les mythologies dans le monde occidental.
Le christianisme prit à son compte un bon nombre de mythes égyptiens (la conception par l’esprit, la descente aux enfers, etc), et les auteurs des Evangiles placèrent dans la bouche de Jésus bien des préceptes de conduite et de sagesse égyptiens.
Alors, qui était Jésus ? Tout le contraire du pauvre bougre humble et souffreteux, tel que l’Eglise veut nous le présenter. Une lecture attentive des Evangiles nous apprend qu’il était issu de la noblesse locale, qu’il était un rabbin, un guérisseur, un homme autoritaire, charismatique, très instruit, qui était imprégné de la culture égyptienne et connaissait les philosophes grecs.
Spiritualité christique. Jésus voulut réinventer la spiritualité. Conscient qu’elle n’est pas accessible à tous, il adoptait un double langage, tout comme la mythologie égyptienne.
Aux gens non instruites, aux pauvres, il s’adressait par paraboles. Pour eux, la foi suffisait. En annonçant le règne de Dieu, il devenait une source d’espérance. La promesse du royaume des cieux était en réalité un appel à distinguer le bien du mal. En présentant un Dieu d’amour, de lumière et de paix, Jésus reprit à son compte la spiritualité atoniste, et libéra le peuple du joug du Dieu jaloux et vengeur.
Les gens instruites et nanties constituaient la classe des riches. Jésus les blâmait pour avoir accepté tels quels les dogmes établis par les prophètes et rendait les docteurs de la Loi coupables de la disparition de la pensée symbolique (Luc, XI, 52). Considérant les richesses de ce monde comme un frein à la spiritualité, il invitait les riches à laisser, comme lui, les métaux à la porte du Temple. Il les appelait à la sagesse, et les exhortait à chercher la Vérité et la Justice. Mais par respect du libre-arbitre de chacun, il se contentait parfois d’inviter à séparer les biens terrestres et spirituels.
Jésus considérait l’amour du prochain comme bien plus important que la pratique du culte (Matthieu, V, 23-24 ; Marc, XII, 33). Il avait renversé la Loi des prophètes pour lui substituer sa loi d’amour, qui est la meilleure voie pour s’élever. Et par l’extension de l’amour du prochain aux ennemis, il appelait à un amour transcendant. Un tel enseignement porte la signature d’un grand initié qui, le premier voulait « que l’amour règne parmi les hommes ». Jésus fit de l’amour du prochain une raison de vie, avec pour objectif « que votre lumière brille devant les hommes ». Pour y parvenir il fallait oublier le passé et naître à une vie nouvelle ( Luc, IX, 59-62 ; Matthieu, XIX, 21), comme le signifiait déjà le Livre des morts égyptien, et rejeter le vieil homme.
Humaniste, Jésus plaçait l’homme au centre de ses préoccupations. Il appelait à s’élever dans sa dignité, y compris les femmes, rompant ainsi avec la tradition. (Evangile de Thomas, logion 14). Il rappelait les règles d’équité, d’éthique, de justice. Il appelait à la compassion, domaine dans lequel il se montra exemplaire, au pardon, et surtout à la tolérance et au respect de l’autre.
Son double langage établissait un amalgame volontaire entre foi et spiritualité. C’est pourquoi, il parlait de Dieu aux uns, et de l’Esprit aux autres. Il avait ressuscité la pensée symbolique. En allant jusqu’à la mort, pour, selon les Evangiles, accomplir les écritures, il alla jusqu’au bout de sa conviction et au sommet de son amour. Voilà pour ceux qui ont la foi. Pour les autres, il s’éleva jusqu’à l’initiation suprême, car la vérité se trouve au-delà. Vraiment, proclamer haut et fort que Jésus était un grand initié n’est pas faire offense aux croyants. Que certains considèrent qu’il est le Fils de Dieu, est une problématique d’une autre nature. La foi n’en est pas pour autant une connaissance permettant d’établir une vérité.
Spiritualité johannique. Après la mort de Jésus, Jean fut l’une des principales autorités dans le premier groupe de fidèles. Il se distinguait des autres apôtres par son intelligence. Lui seul avait parfaitement assimilé le message christique, et lui aussi parlait un double langage : dans ses Epîtres adressées aux populations non instruites il appelait à la foi en la résurrection salvatrice de Jésus ; dans son Evangile et dans le texte de l’Apocalypse il appelait les initiés à rechercher la Vérité par une élévation spirituelle, en référence à l’Esprit. Jean apparaît simultanément comme témoin de la Lumière et comme initiateur de la quête de Vérité. C’est ce qui fait la richesse du prologue de son Evangile, véritable interpellation pour tout être humain capable de penser, et désirant chercher la Vérité par la pensée symbolique. Tout son Evangile, repose sur le thème de la lumière, immanente à la parole créatrice.
Jésus et Jean étaient des pionniers constructeurs d’humanisme, qui plaçaient l’homme au centre du cercle. Tous deux voulaient réhabiliter la spiritualité que les prophètes avaient décapitée. L’humanisme disparut au fil du temps, la spiritualité et la recherche de Vérité furent bannies par les errements de ceux qui étaient pourtant censés porter l’enseignement de Jésus. Les successeurs des apôtres et le clergé instaurèrent des dogmes de plus en plus nombreux. A l’enseignement de Jésus et de Jean, ils substituèrent les hypocrisies et les mensonges, dans le seul but de s’accaparer le pouvoir temporel. Malheureusement, l’Eglise continue à associer l’intolérance au déni des vérités, ce qui ne peut mener qu’à l’obscurantisme et à l’extrémisme. La triade dogmes-hypocrisies-mensonges est un outil d’asservissement de la pensée humaine, donc de l’homme. Ce qui fit dire à Jean Bottéro, docteur en théologie, parlant des religions judéo-chrétiennes, que « nulle part ailleurs, une théologie des Religions du Livre ne fut pareillement développée autour des idées de texte incréé et de falsification des révélations antérieures ». L’Eglise a ainsi lourdement fauté en n’étant pas respectueuse de l’homme.
Le message johannique conserve aujourd’hui encore toute sa force et sa vigueur… dans les loges maçonniques.
LA SPIRITUALITE EN FRANC-MAÇONNERIE
Les mythologies, les religions et les philosophies ont démontré leur incapacité à répondre aux interrogations fondamentales de l’homme. La Franc-maçonnerie est née après une germination séculaire de la pensée, inhérente à la disparition de spiritualité. Elle doit indéniablement son éclosion à la conjonction des religions réformées, de l’humanisme et des idées philosophiques du XVIIIe siècle.
La Franc-maçonnerie rejette la pensée unique, ne se nourrit d’aucun dogme, et n’apporte aucune vérité toute faite, aucune réponse, aucune solution. Elle ne possède ni corpus ni livre de référence. Elle s’ouvre à tous les humanistes désireux de travailler à leur amélioration personnelle et au perfectionnement global de l’humanité. Elle s’élève au-delà de la morale et de la religion, elle n’est ni une philosophie, ni une religion de substitution. Elle repose sur des piliers solides, qui sont autant de vertus : la tolérance, la laïcité, les vertus républicaines de Liberté - Egalité – Fraternité. Elle considère ces vertus comme des droits imprescriptibles. Elle constitue un humanisme créé par l’homme pour l’homme, et offre à l’être les moyens de se placer dans sa dimension spirituelle.
Pour reconstruire la spiritualité, la Franc-maçonnerie s’est inspirée de l’Egypte ancienne quant aux outils et méthodes. Elle ne les a en rien copiés, mais en a retenu l’esprit. Comme pour les initiés de l’Egypte ancienne, les outils des Francs-maçons sont les symboles, les rites pratiqués dans un lieu secret et sacré, et un mythe comme fil conducteur dans la progression initiatique.
Spiritualité. Sur son chemin initiatique, le Franc-maçon acquiert la maîtrise des outils pour pénétrer, « dans les hautes régions de la Connaissance spirituelle », afin d’y chercher la Vérité, et retrouver la Parole perdue mise en exergue par le mythe d’Hiram. La question de fond est de savoir ce qu’est la Vérité.
Pour trouver une réponse aux interrogations fondamentales il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire en un dieu créateur, mais de bien distinguer croyance et Vérité, tout en respectant ceux qui ont la foi. L’existence hypothétique d’un dieu ne se conçoit pas comme la Vérité, parce qu’invérifiable. Certains lient la question de la Vérité à la connaissance. Il faut cependant distinguer la connaissance scientifique de la connaissance intellectuelle, c'est-à-dire le savoir. La recherche de la Vérité se situe largement au-delà des sciences, de la métaphysique, et du savoir, car il s’agit de la quête d’une connaissance qui se situe au-delà de la vie, et au-delà de l’esprit humain ; c’est la recherche d’un Principe suprême, d’une transcendance en ce Principe, en ce « quelque chose » qui dépasse l’homme. Face à ces questionnements, l’initié doit sortir de la vision aristotélicienne du monde selon laquelle tout est compréhensible.
La transformation de son propre individu se construit par l’ascèse, par un travail sur soi, un examen de conscience permanent en vue d’ordonner le chaos interne qui ronge chacun. Il s’agit de construire son propre Temple intérieur. Ce travail a pour objectif de faire « Un » de l’homme que l’on est, et de l’homme que l’on peut devenir. L’ascèse initiatique libère la pensée, et permet de s’approcher de la Vérité. L’ascèse exige la liberté individuelle pour progresser sur une voie librement choisie, s’éveiller sans être dirigé. En retour, elle augmente constamment la liberté de l’initié grâce à la lumière qu’il perçoit et qui finit par l’illuminer.
En somme, la recherche de la Vérité est une écoute et un combat permanents, sur une route qui mène vers un idéal jamais atteint. Le caractère d’impermanence de ce que l’initié considère comme vrai, appelle à la prudence dans l’affirmation de ses opinions et incite à prendre conscience de la relativité absolue de toute vérité.
La recherche de la connaissance se situe dans le domaine de la plus haute spiritualité. L’initié a pris en compte les limites de sa compréhension. Le processus initiatique est une marche vers une conscience élargie, qui lui assure un développement harmonieux.
Les initiations successives marquent une progression dans le dépassement de soi, et une mutation vers une humanisation transcendante, qui se développe grâce à la parcelle de transcendance portée en l’Être. C’est tout le questionnement ontologique qui permet à l’initié, qui essaie de comprendre, de rechercher en tout instant le sens caché de l’existence.
La recherche de la Vérité plonge dans la vérité des origines de l’univers. La spécificité de la recherche initiatique, c’est qu’elle ne fait référence à aucun dieu, malgré les origines chrétiennes de la Franc-maçonnerie. Il s’agit bien d’un Principe, du latin principium, qui signifie la cause, l’origine, que les Francs-maçons appellent la Grand Architecte de l’Univers. Le Principe Créateur est le symbole même de la liberté de pensée et de conscience ; le Grand Architecte peut être transcendant pour les uns, immanent pour les autres.
La connaissance permet d’approcher de la Vérité, mais pas de l’atteindre. Car « La vérité absolue est inaccessible à l’esprit humain ; il s’en approche sans cesse, mais ne l’atteint jamais » (St Augustin).
La spiritualité est une affaire personnelle, intime, secrète, un lien intemporel du relatif à l’absolu. Elle affirme la primauté de l’esprit, et se traduit dans l’énergie qu’on devrait consacrer chaque jour à sa propre élévation.