La SCÈNE PRIMITIVE AMARNIENNE

 

C O N C I S

Introduction
C'est en réponse à la demande de mon point du vue sur la scène primitive que j'ai appendu ce texte dans le cours de la Raison de la Psychanalyse, puisqu'elle (la psychanalyse) commencerait à Amarna qui constitue sa scène primitive

La steganographie
L'Hermétisme qui constitue le stade moyenâgeux de la psychanalyse s'est distingué d'un montage sémantique à l'ambition de traduire ce qu'un codage rendait à une signification primitive

La psychanalyse
La psychanalyse qui continue l'hermétisme témoigne de l'illusion qui résulte de l'absence de perception du code (et du refoulement de la scène primitive qui nourrit l'alibi de cette illusion)

 

Trois Notions

Moïse steganographique

Oedipe alchimiste

Enveloppement du passé

 

 

 

20030804 - Introduction

 

   L'idée d'une scène primitive a été exploitée par la psychanalyse, dans son usage le plus usuel, pour inscrire et désigner le rapport sexuel des parents d'où l'enfant est conçu dans le trio du Complexe d'Oedipe. C'est une scène d'amour et créatrice ; elle tient la place aussi de concept de cause ou d'origine ; c'est à dire une des notions les plus mystérieuses à la pensée. Dans l'histoire de la psychanalyse, on la voit aussi paraître dans la thèse ou théorie du Meurtre du Père - outre que cette scène-là, bien que Freud l'ai placée à l'origine d'un fondamental Complexe de Culpabilité, n'est pas tant primitive qu'une représentation déjà de quelque autre, plus antérieure, plus primitive. On pourra dire que le Meurtre du Père est un semblant de scène primitive.
   Discutable ou pas, cette distinction (entre scène et semblant) n'en est pas moins mineure tant elle est dépassée par la question posée par l'histoire - non plus celle du mythe individuel du névrosé, voire du groupe primaire que constitue la famille, mais de la scène qui préside historiquement, primitivement, aux signifiants de la civilisation, qu'on appelle autrement Archétypes, voire plus individuellement Fantasmes. Ainsi comme l'histoire familiale présenterait une scène que le Complexe d'Oedipe re-présente - l'histoire humaine présenterait une scène, historique et datable, que sa civilisation représenterait. A sa recherche, Freud s'est représenté qu'elle aurait pu se dérouler dans la région du Sinaï (meurtre de Moïse), répétant déjà une fondation précédente en quelque pré-histoire et horde cannibale. Mais un examen attentif permet, sur la base de cette représentation freudienne, d'émettre une autre hypothèse plus puissante.

   Nous prendrons donc acte de l'hypothèse de Freud, tout en saisissant l'indice que Freud, en supposant une scène antérieure (anthropophage) au meurtre du Sinaï, néglige - pas sans signaler qu'il le regrette - de tenir compte de la scène qui précède immédiatement l'histoire sinaïque - il s'agit de la scène amarnienne, c'est à dire un événement encore mystérieux, mais qui s'était tenu en Egypte ; là où un prélude au monothéisme de Moïse aurait eu lieu - et qu'on appelle l'expérience Atonienne.


   Affermis par le recul du temps, la désolation que Freud avoue ou confesse, de ne pas pu tenir compte d'Amarna, nous incite à présent à examiner si l'Atonisme d'Amarna ne serait pas, à vrai dire, bon candidat à l'hypothèse exemplaire d'une 'scène primitive'.

 

 

20030823

   L'étude que j'ai dernièrement appliquée à la Stéganographie de Trithémius est susceptible d'ici nous intéresser, car il s'agit d'une oeuvre censée représenter une manière de coder un texte ou une vérité, par nécessité antérieure ou primitive au codage en cause. Et deuxièmement car cette oeuvre marque tant la fin, l'échec, ou l'épuisement ultime d'une époque, d'un genre ou d'un discours (l'Hermétisme à la Renaissance) qu'il constitue aussi bien le moment d'origine ou une scène primitive du discours qui lui succède - la Renaissance et sa Science.

DOCumentation

   dans psychanalyse@yahoogroupes.frmessage daté : Fri, 22 Aug 2003 19:38:48 +0200 - on trouve un extrait d'un texte de Pascal Quignard, dans Le_sexe_et_l'effroi qui figure l'éros en la forme d'une couche tectonique:

   L'éros est une plaque archaïque, préhumaine, totalement bestiale, qui aborde le continent émergé du langage humain acquis et de la vie psychique volontaire sous les deux formes de l'angoisse et du rire. L'angoisse et le rire, ce sont les cendres épaisses qui retombent lentement de ce volcan. Il ne s'agit jamais ni du feu brûlant ni de la roche encore en fusion et visqueuse qui monte du fond de la terre.

   Alors que les remarquables études de Couliano nous ont permis de voir l'Eros en sa fonction de transparence, de miroir et de mythe, y adjoindre celle d'une couche primitive de la terre, va nous être utile pour illustrer la manière dont la scène primitive accouche de l'humanité réfléchissante. Voici donc un plaque archaïque qui se dresse et se couche, sur le langage humain acquis mais encore primitif ; et voyons là ci-couchée comme une stéganographie.


fig.1

 

   Le terme de farce choisi par Couliano, n'est pas désobligeant dans son application à la Bible si c'est pour y lire ce phare - c'est à dire ce qui indique, mais sans montrer, comme on dirait un phare à on. Si la Bible doit cacher un élément d'Égypte, comme un voile doit couvrir quelque trait de la face de Moïse, elle recèle dans la mesure où elle est réputé sacrée, un code qui détient ce qu'elle cache - de même qu'une scène primitive ne saurait être en ce qui la représente que de manière chiffrée.
   La scène primitive a lieu ; ce n'est qu'aux yeux de la pulsion de mort qu'un mythe n'a pas de corps à l'origine. Mais elle ne peut être en effet que par l'intermédiaire d'un chiffrage, que l'on décode pour sa retrouvaille en lettre ; tant que c'est sous ce mode qu'on lit, outre l'occasion qu'on trouve alors à déduire à rebours, par inférence logique (reversed technologie en anglais) ce qui fait lieu d'origine

 
fig.2a

   Généralement, on s'en tient au pied de la lettre. On ne remonte pas à la scène primitive. Ce sont ceux que Bruno appelait pédants en son temps, qui aujourd'hui se tiennent aux pieds de Freud, comme Freud aux pieds de Ramsès etc.. Toutefois la connaissance de l'arrière-scène de ladite lettre laisse évidemment voir que la meilleure chose que cette lettre puisse soutenir (fig.2b ; sous-tenir), pour seconder la farce, c'est un mensonge.


fig.2b

   Il ne reste plus qu'à se remémorer le modèle linguistique à quoi ce développement conclut - et de retenir de Freud le principe avant son revers ; à savoir que le Signifiant Second, S2, aussi nommé Représentant de la Représentation est ce qui est refoulé dans l'Inconscient.
   Nous reconnaissons de manière encore plus détaillée, la raison de système pour laquelle c'est un mensonge que Freud trouve dans la Bible ; Freud interprète au pied de la lettre ; voit le produit qui reflète la farce qui doit initialiser tout chiffrage - c'est ainsi que le secret de la Bible est gardé ; la Bible elle-même n'a jamais énoncé de mensonge, mais celui-ci apparaît par effet virtuel - il s'agit de l'illusion signifiée dans la fonction de miroir de l'écriture. Toutefois, tout jeu d'illusion que le mensonge soit, il est suffisant pour faire croire au meurtre de Moïse, et donner la raison fausse de la pulsion de mort.

   Le rappelant assez à mes confrères qui font la sourde oreille, je peux alors ouvrir à la reconstitution du chiffrage qui aboutit à ce piège et, repassant devant sa farce gardienne, contempler alors ce qui fait une scène primitive en l'occurrence de la lettre Biblique.

 

 

La Pirqu'analyse

 

 Négligence sur une cité rasée

   Pourquoi Freud escamote-t-il la scène d'Amarna? Serait-ce qu'il ne s'agit que de la farce, accessoire, utopie militaire ou hippie, qui code pour la mémoire, le meurtre du père, fondamental, comme il l'aurait pensé avec raison? Mais, rétorquerons-nous d'une part : quel avantage y aurait-il à négliger une part de l'enchaînement, un chaînon de la vérité? Est-ce qu'on peut par exemple négliger la phase de latence qui réside après l'organisation primitive de la libido, et considérer satisfaisante sinon complète la psychologie qui en résulte? Et, rétorquerons-nous d'autre part : qu'est-ce qui peut légitimer l'évident refoulement de l'identification d'Akhnaton dans l'Oedipe à Colone qui échappe à des ennemis qui, de Thèbes, auront juré de l'assassiner ou de faire croire qu'il était tué, rapporte très explicitement Sophocle?
   Sophocle nous aura donc prédit une science qui ne recherche pas la vérité, mais au contraire à faire usage du mensonge - pour qu'on voit de notre oeil vigile, s'il s'agit des psychanalystes et leur doctrine de meurtre fondateur.

   A cette occasion, nous nous souviendrons des astronomes arrivés à une solution quasi-complète quand la physique newtonienne n'était plus questionnable que par deux détails mineurs et excentriques. C'est pourtant par ces failles négligées que s'engouffra le principe de la Relativité, réduisant le dogme à une apparence de surface. Scandalisé par l'obscurantisme qui néglige le corps historique d'Oedipe, nous trouverons la force d'interroger cette faille :

    Que s'est-il passé sur la scène d'Amarna qui pourrait en faire lieu d'une scène primitive?    

 

   Une psychanalyste, à moins que ce ne soit une pédante au sens brunien, demandait : qu'est-ce qu'une scène primitive?
  
C'est la Vérité qui se constitue par le Signifiant Premier ; mais avant que ce S1 s'anticipe dans le S2 - ce que la psychanalyse appelle son assertion de certitude anticipée se constitue dans un chiffrage. Ce qui déroute la saisie d'Amarna par ceux que Poe et Lacan ont dénoncés de la police à pied de lettre (la phicaille), c'est qu'Amarna ne trône pas pour un Signifiant - l'erreur égyptologique a été décrite en anglais à ce propos.

   Contre l'universitarisme totalitaire, nous trouvons ici la notion d'une scène primitive, là où l'idéalisation d'un monothéisme d'originaire (S1) trahit l'ontologie du Surmoi qu'il refoule.

   

Traduction et résumé de la critique de l'erreur égyptologique :

   La religion d'Amarna doit être comptée parmi les formes révolutionnaires du monothéisme. Elle s'opposa avec la tradition par les formes les plus violentes de la négation, de l'intolérance et de la persécution. Mais la tradition rejetée n'est jamais mentionnée dans les textes. Nous sommes donc dans l'incapacité de saisir sa construction conceptuelle. C'est une des différence fondamentale entre la religion d'Amarna et le monothéisme biblique. J'attribue ce fait en partie au manque de tradition et en partie au caractère 'cosmothéiste' de la religion amarnienne. Nous ne pouvons exclure la possibilité que, le monothéisme d'Amarna aurait duré assez longtemps pour créer un corps de textes normatifs et d'interprétation, qu'il aurait pu développer une construction antagoniste à la tradition démise - écrit l'égyptologue spécialiste d'Amarna, J.A.

   S'il entre ainsi en contradiction avec son intuition par ailleurs, qu'Akhnaton avait trouvé un chemin hors religion, c'est pour construire en rêve l'objet qu'il cherche ; voir la fiction d'une période amarnienne qui aurait duré - tandis que la signification de la période amarnienne est quelque chose qui n'a pas duré !
   Son "Nous ne pouvons exclure", signifie qu'il inventera - comme l'explique son appel à la littérature idéale qu'il cherche en "textes normatifs et d'interprétation".
   Cette confession appelle à lire ses faux prémisses qui déclarent que la religion d'Amarna fut une formes révolutionnaires du monothéisme. Si l'on admet la suggestion psychanalytique qu'il n'y ait pas de religion assignable à l'esprit humain avant son 'Stade du Miroir', elle exclue même qu'il y eut un esprit religieux en Égypte ; rien donc à rejeter au sens de la tradition de J.A. - à moins qu'une libido génitale soit le rejet du stade polymorphe des pulsions partielles ; ce qui semble tout à fait l'opposé d'une génitalité aboutie.
   S'il existe un Complexe d'Oedipe comme le décrit la psychanalyse, l'évènement amarnien néanmoins peut être identifié. Lacan ayant produit une bonne description de l'objet initial qu'il indique '(a)', la dénomination d' 'a-religion' indique bien l'Atonisme qui ne peut pas être trouvé dans son prélude.

   Nous devons donc admettre qu'il n'y avait pas d'évolution sur quoi Amarna aurait pu bâtir une révolution.

 

   Évidemment il y avait des rituels, un langage, des comportements, il y avait même un culte d'Aton - de même qu'il y a beaucoup de choses avant qu'un moi se forme au stade du miroir. Leur exclusion toutefois du cycle initié par Armana est essentielle. Car ces choses ainsi précipitées dans l'antécédence d'Amarna attestent de la fondation d'une relation d'objet antérieure à l'idéalisation religieuse. Elles constituent  la ressource nécessaire à une économie écologique - et l'analyse ainsi construite, la source (scène primitive) de son entreprise.

 

 

 

 

 

20030824

Trois notions doivent à présent être explicitées pour soutenir le caractère de scène primitive, à présent potentiel de la situation d'Amarna.

D'abord la lettre, puisqu'il en faut qui fasse preuve d'une scène primitive; je la titrerai d'un " Moïse steganographique ".

Ensuite le code, en sa présence inéluctable - mais disputée par la lettre ; je la titrerai d'un " Oedipe alchimiste ".

Finalement l'incertitude, qui fait que nous échappons à la scène primitive ; je la titrerai comme " la réduction du passé " - mémoire et sublimation, ouvrant à la distance que l'on sait prendre avec l'interprétation.

 

 

Moïse steganographique

   La  Stéganographie de Trithémius évoquée plus haut est susceptible d'une remarquable comparaison avec la Bible, réputée chiffrée, voire cabalistique. On sait que Trithémius avait un disciple, qui demeura célèbre, Cornelius Agripa, qui s'est désolé de n'obtenir les résultats recherchés avec le texte de son maître. Aaron était dans semblable position, tandis que le texte connu le succès qu'on sait.
   Cette manière de comprendre qu'une scène primitive ne peut être que chiffrée d'abord - et que l'organisme élaboré par ce code se produit dans se qu'il révèle comme un signifiant second (S2) s'affirmant d'une anticipation d'un premier (S1) qui permet que le produit du code constitue le refoulé d'un Inconscient - se retrouve dans l'éclairage d'un paradoxe classique ; voir la curieuse logique du rêve que Nietzsche remarque lorsqu'un homme endormi est réveillé par un coup de canon à proximité. Dans les premiers instants troubles du réveil il construit une séquence d'événements (une narration) qui se termine par un coup de canon, et ensuite s'en souvient comme d'un rêve qu'il faisait, ou aurait fait, tandis qu'il dormait.
  
Durant le sommeil un scène primitive a lieu, un chiffrage interrompu qui précipite un homme dans la conscience d'un environnement - S2 - qui s'affirme en créant un souvenir de rêve : la narrative S1, qui compose et garde refoulé l'effectif produit du sommeil.
   S2 et S1 composent ainsi la Bible, en ses discours que Freud aura dit manifeste et latent. Mais par son observation scientifique,{toload} de même que l'œuvre du précoce linguiste Trithémius écrivant un texte codé, comportant sa clé (et sa farce), elle est reconnue comme un codage qui comporte son code (et son masque).

   Pareille intelligence d'un scène primitive ne nous laisse alors pas avec le seul abîme ouvert d'un passé, jamais retrouvable que par un rêve qui l'éclipse - car si dans la perspicacité de son alibi (Signifiant) elle a enraciné un chiffre, elle demande, continûment comme une pulsion, à être déchiffrée. Nous en avons aussi bien qu'exposé logique, la démonstration historique :
   A demeurer dans le cercle clos du Signifiant auto-suffisant, comme il en donne l'illusion facile, l'universitaire élabore sa théorie complète avec une religion biblique (S2) et un 'monothéisme révolutionnaire' (S1) qu'il en déduit après coup. Cette raison, guerre contre guerre, occupe les générations depuis la scène primitive par l'occasion refoulée. Par contre, lorsque la scène primitive du texte Biblique est identifié, on trouve qu'Amarna alimente le déchiffrage du Signifiant, et ouvre le discours de Moïse à la signification de l'Oedipe qui lui succède en traduisant Akhnaton - comme l'animation l'illustre :

fig.3 : Motif dynamique de la scène primitive et sa signification percée

 

 

 

Oedipe alchimiste

   Évidemment j'ai dis "percée" (ci-dessus) pour rappeler que, contre l'horizon bouché par le cercle clos du signifiant (comme ça peut tourner longtemps en rose, voir la figure ci-dessus), la scène primitive ne se dégage qu'en fuite (la résistance du Signifiant l'éclipsant bientôt pour reprendre la circulation compulsive). Évidemment, c'est aussi un mystère que l'on perce ; mystère, tabou ou répression politique qui laisse percer deux mots de l'attestation de la présence du code en fonction dans la scène primitive :

   L'Akhnaton=Moïse=Oedipe, expression historique de la métaphore de la scène primitive amarnienne - au lieu du meurtre anthropophage (Freud) du père aphasique (Lacan) - décrit cette ombre et ces ténèbres mais à la lumière d'un être vivant, individu de l'espère humaine. Le pharaon responsable d'Amarna a existé sur cette scène primitive - opposant à l'idée que sur une scène primitive il n'y aurait ni personne si sujet.
   Amarna fut aussi nommé Ashmunein ou Adocentyn selon les époques, voire encore sous d'autres noms dont celui d'Hermopolis durant les Ptolémées. Ces aléas et long moment de latence attestent que c'est dans une chronologie que s'affirme la subjectivité issue de ladite scène. Dans la période du christianisme ce corps humain historique fut nommé Triplex, autrement dit Trismégiste, trois-fois-maître, trois-fois-né, trois fois nommé, aussi célèbre qu'agissant en pratique comme le patron  de l'alchimie et/ou des alchimistes.

 

   Il n'est pas contestable que selon l'archéologie, la plus grande probabilité soit qu'Oedipe fut Akhnaton, soit Moïse - probabilité au demeurant renforcée qu'on l'ignore ou la refoule comme la psychanalyse, et les psychanalystes, le montrent. Il est également démontrable, avec la rigueur que l'on exige de la science, qu'Hermès Thoth Trismégiste (Triplex) constitua durant le christianisme jusqu'à la Renaissance la mémoire du pharaon d'Ashmunein (voir Picatrix et archives). Ce Roi d'Égypte selon le moyen-âge était responsable de la lettre Biblique (fonction assignée au Triplex dans la documentation du moyen âge), et des mystères grecs (transmission aussi assignée au Triplex - ibid) lesquels par conséquents sont traduits d'Armarna par la steganographie moïsiaque.

 

   Pourquoi face à de telles probabilités, dos aux médiocrités pédantes, monté d'un potentiel diagnostique du malaise, voire de la maladie des guerres du monde, refusons-nous encore d'avancer au seuil d'employer cette clé de l'élucidation de l'atonisme? D'abord et superficiellement, parce que reconnaître l'histoire à partir d'Amarna mène à reconnaître le sacrement de la drogue en usage dans cette scène.
   Mais ce n'est pas l'usage de psycholeptiques ou d'enthéogènes qui incommode tant les psychologues du moi, pas beaucoup plus que la génétique de clones - les gouvernements leur épargne de s'en troubler. C'est donc un motif plus intime, et plus profond que l'État n'y puisse intervenir - c'est l'industrie du code, la plus générale qui soit et qui se révèle dans la scène primitive.

   Tandis qu'une steganographie parvient encore à masquer le code d'un signifiant anticipé qu'elle fait mine de traduire - la scène et le corps que sa rotation tourne à englober sans cesse sont eux deux purement assujettis, au code seulement. Que l'industrie du code se suffise de la scène et du corps institue la vanité du signifiant ; comment les pédants le supporteraient-ils ? Par une révolution sans doute, qu'ils savent faire en surface.

   Une des révolutions possible, sinon probable à maintenir une activité occupationnelle à la phicaille, serait un revirement à justifier d'une consommation de masse de drogues à adoucir les moeurs. A cette fin on théorisera l'incidence de la consommation d'ergot dans le rituel atonien. Une page consacrée à la science indique ce qu'on trouve lorsqu'un code chimique (drogue) chiffre la scène Amarnienne - et l'alternative qui s'en suit à l'idée que la scène primitive fut un meurtre à produire la civilisation ; puisque si Amarna il y eut, son manas fut celui qu'appela Déméter en Grèce.

 


Cogito ergot sum

fig.4

 

   On appelle scène primitive ce qui premièrement se voit à travers un codage qui comporte son code (que j'ai appelé ici "steganographie") - et ce qui deuxièmement se découvre à nu dans le simple appareil du code. Une troisième caractéristique semble pouvoir être assignée à ce qu'on appellerait scène primitive :

 

 La réduction du passé

 

   On aura remarqué que la fig.3 ci-dessus correspond au modèle ou Freud situe ce qu'il appelle un objet extérieur - à l'indice de la lettre x probablement reconnaissable aussi dans le 'x' du Modèle Optique. En l'occurrence, sur l'animation fig.3, c'est au lieu AKHTATON/Scène Primitive que correspond ce 'x'.

   Cette représentation peut illustrer la duplicité de la scène primitive qui se trouve soit extérieur, soit assignable comme objet (a) à l'usage de la circulation signifiante.
   En quoi c'est l'occasion de détailler une troisième notion qui puisse sembler caractéristique d'une scène primitive :
   J'appelle cette notion réduction du passé ou mieux : distanciation de l'interprétation ; voulant dire en ces termes que l'histoire sépare le passé de l'interprétation - que celle-ci prenne un essor par rapport au premier, voire que celui-là se réduise, in status nascendi par rapport à l'interprétation traductrice du désir qui donna lieu à la scène primitive.
   Comme la trope est acrobatique, je vais essayer de l'expliquer rapidement

   La correction de l'interprétation de Freud ne se réduit pas à reconnaître que ce qu'il découvre, c'est un mensonge placé dans la Bible comme un leurre auquel il se fait prendre ; mais cette correction mène aussi à une réduction de l'aventureuse expédition que son grand esprit avait entreprise ; il parlait en pareille occasion d' 'humiliation'. Mais ce que j'appelle ici réduction s'avère heureusement réconcilier l'homme et l'histoire. La chose est simple à voir comme une caricature:
   Freud dit : "J'ai appris que Moïse avait dû quitter l'Egypte parce qu'il était juif ; je change la donne et énonce que Moïse est Egyptien" - or quelques années plus tard, avec A.Osman, l'histoire l'accueille et le rectifie en découvrant que cet égyptien était juif. On peut donc employer le terme de réduction en cela qu'après l'excursion de l'intellectuel, l'histoire la réduit à sa plus simple et première expression : Akhnaton a quitté l'Égypte parce qu'il était juif.

 

   Dans le même ordre de réduction, nous venons de voir que la scène primitive se décrit d'un long parcours, relatant un exil et changement de nom d'Akhnaton, qui comme Oedipe migrant jusqu'à Colone, rencontre comme Orphée sa disparition dans les territoires des eumédies, ménades ou amazones.
   Mais il arrive qu'on voyage autour de sa chambre, et il n'est pas nécessaire de faire un long voyage pour qu'une Pénélope tisse des mondes pour mille et une nuits.
   La description des étapes du pharaon voyageur, peut décrire une théorie, qui comme la théoria de Socrate aurait été jusqu'à Delos pour ne trouver qu'un centre virtuel, vidé de ses oracles passés. C'est Charles Pope qui suggère cette idée que d'Amarna, le roi ne serait parti pour aucun autre voyage - que le déroulement littéraire dont d'autre allaient faire prétexte de mythe.

   Ici littéraire s'entend comme la Lettre Volée, plutôt que roman. Fabre d'Olivet avait déjà parlé de la lettre hébraïque volée aux égyptiens. Mais ça n'aurait pas empêché qu'envolée, la pièce (l'Oedipe à Colone de Sophocle) ait signifié plutôt qu'une long voyage d'Amarna à la mer Egée, le bref écart de Thèbes à Amarna. Auquel cas l'interprétation AMOH, après avoir démontré un refoulement de la nomination, réduirait néanmoins (comme le Moïse de Freud bel et bien juif) son histoire physique à l'Akhnaton classiquement n'étant jamais physiquement sorti de son utopie.

 

 


L'auteur en août 2003,
soutenant un bout de semblant
du pouce à l'index