C4
ANTICHAMBRE GALERIE SAINT DESSEIN
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part I Antichambre
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de: William Theaux williamtheaux@gmail.com  date: 19 mars 2014 18:44 objet: Re: Tr : insurgée

Bonjour et merci pour vos remarques ; il est normal qu'on me demande de m'expliquer, voire de me justifier - je le fais par les hangOuts où je réponds aux questions et où je décris l'architecture et les raisons de l'écriture des chapitres. J'espère que vous pourrez profiter de celui de ce soir où je traite le chapitre.4 qui fait suite à l'extrait (chap.2) que vous citez. Ce chap.4 répond assez précisément à vos questions et à la raison de la "soulangue" qui a particulièrement été mise en évidence par la psychanalyse à partir du lacanisme. "Soulangue" n'est pas un terme péjoratif, il désigne ce qui est sous le langage superficiel.

   En pensant à l'eau, et à un lac d'une plate onde, lorsque nous nous enfonçons sous le miroir que sa surface étend, nous avons l'impression de tomber dans un trou. On étudie rapidement Archimède et on nage et surnage.
   Dans l'extrait que vous citez, le premier paragraphe présente un tel "trou". C'est pourquoi je le fais suivre de l'assertion "l'expérience le prouva" - l'expérience de ce paragraphe qui la précède, montrant que le langage sous sa surface peut devenir un trou. Je dis aussi à cette occasion que ce trou est intrus. C'est Lacan, je crois me souvenir, qui a proposé au départ de ses exercices théorique la description d'un "complexe d'intrusion" qui s'élaborait avec la famille oedipienne. C'est donc deuxièmement votre insurrection qui soutient l'assertion. Car ce trou dans le langage en fait surgir (vous le montrez) comme un intrus qui, dites-vous « vide les mots de leur sens premier ».

   Or cette intrusion dans le langage, n'est pas secondaire. Elle est son sens premier. Il n'y a pas d'abord un langage puis une intrusion qui le viderait. Ladite 'intrusion' est ce qui donne le sens premier des mots - et ce sens est vide, comme l'eau sous la surface n'offre rien de solide au pied. C'est le sujet au contraire, qui est intrus en entrant dans le langage ou, pour commencer, il perd pied. D'emblée. Avant tout. Et après les mots sont des construction (semblantes) sur ce vide initial, cette noyade première. Songez à l'enfant qui vient au monde et se noie dans l'air ; bientôt il babillera, mais au premier coup il a rencontré le vide. Le langage, c'est un peu pareil. Et donc il faut le montrer, si on veut chercher comment trouver le savoir dedans. Il faut d'abord montrer que c'est vide pour qu'on puisse saisir la chose à savoir.

   Car vous savez bien que de l'eau, tout de même c'est substantiel (revoir Archimède) - ça pousse comme une pulsion un peu. Donc il faut faire l'expérience de cette poussée. Il faut exposer le jus, la soupe, le bain de mots - et c'est cela que le paragraphe "expérience" réalise. Et voici comment il se relit : si on cherche à comprendre ce que dit ce paragraphe, on le lit et le relit et à un certain moment on trouve que c'est très simple. Clair, limpide et transparent comme de l'eau (du moins clair et limpide dans le mesure de mes moyens - mais en théorie, et à fortiori si l'expérience le prouve, c'est simple et clair). Mais puisque simple "il n'y parait" et demande un effort, on soupçonne qu'il y a une force contraire là-dedans (une poussée d'Archimède). C'est ainsi que ce langage si simple approche ni plus ni moins la nature - qui parle comme ça. Et le lecteur qui commencerait à y voir clair estime que son soupçon serait mal fondé (l'enfant qui soupçonne que ses parents lui cachent quelque chose alors que c'est parce qu'il est immature qu'il ne comprend pas) et du coup le renverse en figurant que c'est le langage qui l'accuse, lui qui soupçonnait qu'il le noyait.
   C'est ainsi que le processus - de la nage qui s'acquiert, graduellement devient un jeu de force (de gravité et d'Archimède etc..) - mais les phases du doute qu'il y ait quelque chose, du soupçon qu'on le cache et de l'accusation qu'on se projette mènent - à l'issue de ce complexe où la profondeur de l'eau est devenu un vide responsable de notre équilibre... mène à l'idée d'un chef : le(la) nageur(se) lui-même - le 'moi' dans le langage - qui réalise que son corps fait un trou dans l'eau. Comme un clou fait un trou.

   Bon.. je suis désolé de ne pas avoir pu vous répondre autrement. Et encore je n'ai pas beaucoup joué sur les mots. Quand on est vraiment dans le grand bain, il faut ajouter à la simplicité transparence, la fluidité totale de la langue et finalement ce que les ingénieurs du roman vont affronter au chapitre 4. On verra qu'il se battent. Et que votre sentiment d'insurrection est un sentiment inhérent à l'exploration de milieu du savoir.

J'espère que vous pourrez suivre (et que je pourrai mener) tout à l'heure.
Dévoué,
DWT

 

Date :19/03/2014 11:46 (GMT+01:00) A : WilliamTHEAUX Objet : insurgée

Monsieur Théaux,

Je me suis insurgée il y a peu contre votre façon d'écrire, (lascène chapitre 3)
coupant les mots, les raccordant, les triturant - sorte de guerre entre les mots
ce qui n'a d'autre effet que de les vider de leur sens premier

J'ai pris connaissance du mot "novlangue" de George Orwell "1984" auquel vous opposez le mot de "soulangue"

Je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec votre langage bien à vous, devenu hermétique à toute personne hors du contexte de la psychanalyse telle que vous la concevez.

Je comprends vos explications mais je ne comprends pas ce langage qui ressemble à un ensemble hétéroclite - à un bidouillage - pourquoi ?
Je perçois que très vaguement pour ne pas dire pas du tout, le rapprochement entre
votre roman et les explications que vous en faites après coup lors de vos conférences.

Je vous cite :

"la frustration commence dans le langage que personne ne comprend qu'eux. Elle s'aggrave quand on - cherchant à comprendre - trouve que c'est simple. C'est la loi du petit effort et le simple qu'il n'y parait transforme un doute en soupçon. La lecture de la nature devient un jeu d'enfant, mais qui n'est plus innocent - ce que l'ingénieur commun, s'il n'est pas savant, ressent commune accusation. Tous en sont dépités qui s'assemblent et sa lecture en devient jeu de force. De là que quête un chef la foule, une mythologie populaire y introduit la poule, qui trouve un clou.
L'expérience le prouva en effet sous la forme d'un intrus trou :
"

Pourquoi tant de contorsions, de jeu de mots, d'interpolation, de circonlocution ?
c'est décourageant
Sans vos conférences où vous décodez et traduisez ce qui vous avez voulu dire c'est imbuvable

Je me sens hors des clous ........

why ?

 

 

 

 
 
 
de: William Theaux <williamtheaux@gmail.com>
à: Thierry DE VITA <t2lavie@numericable.fr>
date: 6 novembre 2013 20:19

Bonjour,

   Merci pour votre accueil favorable. Voici la situation : les 18chapitres sont écrits en esquisse - dont les 6premiers revus et corrigés. Je vous propose donc d'en prendre connaissance par étapes. Au fur et à mesure, ils se règlent et s'améliorent.
   Je vous propose à présent de consulter les quatre premiers. (je vous les adresse un par un en format .doc afin que vous puissiez les corriger, ou ajouter des annotations si vous le souhaitez).
   Voici en deux mots une présentation :
   Les 3 premiers correspondent à 3 lieux/monde. Le 1er le monde de la réalité - en l'occurrence on reconnaît le Massachusetts Institute of Technologie et deux personnages historiques qui s'y sont rencontrés. L'un d'eux devint le père fondateur des statistiques de l'âge cybernétique et l'autre l'éditeur d'une distribution populaire des pronostiques et probabilités des temps futurs (nommée psychohistoire).
   Le second est un monde "parallèle" - un laboratoire d'observation et d'expérience qui opère d'un pays voisin et de manière secrète. Ses ingénieurs analysent et modifient leurs concepts en même temps que se déroule la transformation de la réalité.
   Le 3em chapitre se déroule dans la réalité virtuelle (du type immersion des jeux vidéos modernes).
   Le 4em chapitre revient au laboratoire (j'y ai introduit la notion de glossolalie).
   Tous les 4 font partie des 6premiers qui constituent à eux 6 la première partie dite l'Antichambre
   Vous pouvez également suivre le "pilotage" sur les pages de littérature grise qui s'élaborent à
http://www.psybakh.net/2014/20131001182800/lascene_c4g.htm#20131106150700

Merci pour votre lecture et retour,
DWT

de: Thierry DE VITA <t2lavie@numericable.fr>
à: William Theaux <williamtheaux@gmail.com>
date: 5 novembre 2013 00:24

Bonjour,
J'accepte bien volontiers d'être un de vos lecteurs pilotes, j'espère que je serai assidu et régulier. Mais cela me fera plaisir de vous aider.
Thierry

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