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Présentation française

1er Ed  Dec.1999
© William Théaux

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Le site akhnaton.net présente

des pages d'archives
A l'ouverture du site une série de premières pages en français. C'était les débuts d'akhnaton.net sur le Web.

de nouvelles pages en français, en association avec Cybek
Comprenant des documents de théorie et d'application pratique.

la présente page à propos d'Akhnaton - ci-dessous
Associée à sa perspective psychanalytique.

 

Le Trismegiste; Akhnaton, Moïse, Oedipe

 

Tout d'abord quelques mots sur Hermes Toth Trismegistus:

Trismegistus (un nom qui signifie trois-fois-maître) était particulièrement fameux durant la Renaissance. Mais c'était une légende de longue date. Le début du Christianisme l'avait particulièrement mis en valeur - de nombreux Pères de l'Eglise l'avaient dépeint comme l'initiateur de Moïse, et d'Orphée. Il était sensé avoir été célébré à Hermopolis Magna (la Grande Cité d'Hermès) qu'avant la Chrétienté, les Grecs avaient fait construire sur la rive opposée à Amarna, c'est à dire Akhtaton, la ville où Akhnaton avait régné avant la naissance de la civilisation Grecque. Durant la Renaissance, son extrême remise en valeur était due au fait que des documents qui venaient d'être découvertes en Grèce paraissaient révéler que Hermès-Thoth-Trismegistus et Moïse étaient en vérité une seule et même personne - en d'autres termes, que Moïse était un pharaon égyptien.

L'épisode et le tumulte dans la Chrétienté a été bien décrit par l'historienne spécialiste, France Yates. Le fait est maintenant assez indubitable: à la fin  de la Renaissance, l'Inquisition décida d'en finir avec toute cette histoire, et de réprimer de façon cuisante le moindre souvenir référant à la légende d'un pareil roi égyptien monothéiste. A la suite de cette répression, l'ère moderne qui en sortit, vit le jour avec un trou énorme dans sa mémoire. Sans doute cela eut-il pour effet de précipiter la civilisation de manière scientifique, dans une sorte d'abîme de progrès - car ce personnage refoulé entretient de très proches relations avec la science et les technologies:
Trismegistus n'était pas seulement une figure religieuse, comme les Pères de l'Église puis les Inquisiteurs s'en souciaient. Durant les nombreux siècles de sa notoriété, Hermès-Thoth-Trismegistus était le personnage central, et rien de moins que le patron, des alchimistes. En d'autres termes, le Trilpe Maître ne fut pas uniquement chargé, par moments, des Tables de la Loi de Moïse, mais il était généralement toujours reconnu comme l'auteur des Tables d'Émeraudes, c'est à dire de la description des Lois Naturelle de la matière et de l'univers. Il est donc tout a fait remarquable que l'élan scientifique qui prit son essor après la Renaissance, se produisit en totale négligence de ses traditionnelles références d'origine - comme si en dépit de leur ignorance, les masses étaient devenues laborieuses (à la manière dont un travail ressort de l'Inconscient).

Maintenant, réfléchissons un peu;

S'il y a tout lieu d'identifier le patron des alchimistes, Trismegistus, à l'Hermès-Thoth honoré à Hermopolis Magna, comme étant Akhnaton, le pharaon monothéiste qui exista réellement et qui avait bâti sur ce site antérieurement la Cité d'Aton (connue des Alchimistes comme Adocentyn, Cité d'Aton, Adon, Adonis) - faut-il attribuer en personne à cet être humain, Akhnaton, récemment redécouvert par l'égyptologie, cette miraculeuse civilisation d'aujourd'hui avec toute sa science? Oui et non, disons.

Akhnaton, ainsi que tout personnage historique ayant existé, était avant tout une personne avec ses limitations, entraîné, et souvent malgré lui par des forces collectives, aussi bien que chargé d'un savoir bien plus grand que ce qu'il pouvait lui-même en mesurer. Certes, il semble qu'Akhnaton ait eu des ambitions peut-être à la mesure de celles que la légende antique et moyenâgeuse lui a attribuées - mais le brillant aventurier qu'il fut était sans doute souvent dopé lors de certains rituels, par leurs élixirs sacrés (dont l'usage dans la prêtrise proche des pharaons est bien reconnue maintenant par les égyptologues). Il eut certainement des visions grandioses. Mais pour l'esprit pratique que la pensée d'aujourd'hui requiert, les enseignements de sciences naturelle, psychologique et sociologique (les magies dites naturelles, célestes et cérémonielles) - voire même les pressentiments de la cybernétique et de l'intelligence artificielle, si l'on en croit l'interprétation par Yates de Giordano Bruno, le dernier grand mage hermétiste - ainsi que la morale des lois religieuses; tout cela n'a pas été dicté par Akhnaton, mais représente la pensée humaine qui distingua pour référence, pour son prophète, cet extraordinaire roi d'Égypte.

Il est temps maintenant donc, de parler précisément d'Akhnaton pour les lecteurs pour qui il est encore quelque peu un inconnu:

Akhnaton ne fut redécouvert qu'au début du 20em siècle; l'égyptologie avait déjà plus de cent ans d'âge - c'est dire à quel point sa mémoire avait été soigneusement réprimée par ses successeurs, et puis plusieurs fois dans l'histoire. Un schéma, sur une page en anglais, montre les vicissitudes de son souvenir (d'abord comme Trismegistus, puis récemment Akhnaton), après que son proche successeur, le grand Ramsè.2, ait tenté d'effacer toute trace de sa tentative révolutionnaire, et même d'interdire que l'on prononce son nom sou peine de mort. Car c'est une révolution qu'Akhnaton tenta, et qui échoua dans le malheur, la honte, l'effacement et l'apparent oubli.
Même lorsque l'égyptologie le découvrit enfin, en 1900, sa figure resta longtemps floue, voire inquiétante, en comparaison avec celles de son entourage, des plus fameuses: son père est un des grands rois connus par les historiens, sa mère, la reine Tiye, est aussi un figure réputée - sa femme, Néfertiti, est encore acclamée par le monde entier pour sa beauté, et son fils Toutankhamon est le plus célèbre des petit roitelet, pour sa tombe unique à avoir été ouverte intacte par les savants modernes. Aussi bien entouré de ce beau monde, lui-même ressemble de façon variable, à une asperge, une endive, une andouille, un benêt, un pervers, certain disent un extra-terrestre. On dirait que la civilisation a éprouvé du mal à accommoder sa vue sur celui qui, indubitablement, occupait l'œil du cyclone que fut la 18em Dynastie, et dans la catastrophe de laquelle il disparut.

Ce cyclone, que j'ai appelé tout à l'heure l'Histoire, ou bien psychologie collective, ou bien scène primitive, constitue en ce cas une charnière dans l'histoire, comparable au pivot qu'opéra le Christianisme quelque mille ans plus tard, voire même comparable à la Renaissance des siècles encore plus tard. La révolution dont Akhnaton fut jugé responsable marque un tour semblable au milieu de la longue histoire égyptienne. Il y a une mentalité égyptienne avant Akhnaton et sa 18em dynastie - puis une autre ensuite. Le fait est si frappant que, du côté des quelques égyptologues qui se sont montrés élogieux, il fut qualifié non seulement de Premier Monothéiste mais même de Premier Individu dans l'histoire humaine. Tout ce tableau est à la vérité nuançable; et en terme de théologie classique, il est probable que le credo Atonien n'était pas plus religieux qu'un Imagine chanté par John Lennon - mais quoiqu'il en soit, l'important est ce grand tournant que la pensée humaine semble avoir marqué à cette époque.
Un coup d'œil sur le contexte nous aidera à le comprendre

Les nécessités de la révolution Atonienne:

Les découvertes récentes, en climatologie, et autres sciences de la terre et de la préhistoire, indiquent que durant les siècles qui précédèrent le début de l'histoire égyptienne, le Sahara fertile était devenu un désert, en rapport avec des modifications de l'axe magnétique de la planète. Le phénomène se déroula en plusieurs phases brutales. Une civilisation était initialement présente sur ces terres luxuriantes; le Sphynx date probablement de ces époques un peu plus reculées qu'on ne le croit d'habitude. Nous apprenons même que des capacités navigatrices, sur l'Océan Atlantique portaient les sahariens, et le sahariennes, sur les rives des amériques probablement.
Lorsque l'Égypte classique commence à prendre forme, le Sahara donc, vient de devenir inhabitable. Il est hors de doute par conséquent, que la civilisation égyptienne résulte du contact de populations déplacées et en détresse, avec des régions avoisinantes moins touchées par la catastrophe.

De grandes familles régnantes échangèrent et disputèrent donc leurs pouvoir sur cette région de jonction entre l'Eurasie et l'Afrique. Appelons-la Isthme. Cet Isthme est fait de l'Arabie, dudit Croissant Fertile, de la Mésopotamie, de la mer Égée, et de l'Égypte du Nil. Au sud de cet Isthme s'étend l'Afrique; au nord l'Eurasie. Au moment de la 18em Dynastie, des siècles après les chocs du chaos climatique, et au décours de bien des vicissitudes organisatrices, c'est tout cet Isthme que l'on trouve dominé par la monarchie égyptienne régnante à partir de Thèbes (Louxor/Karnak). C'était le domaine du père d'Akhnaton. Mais l'empire à ce stade, était constitué d'un bric-à-brac de peuples imbriqués. N'importe quel politicien saura que c'était le moment pour l'Égypte de définir une identité générale. C'était cette nécessité que rencontraient les géniteurs d'Akhnaton. Afin d'éviter que les peuples et les cités d'état ne se révoltent sans cesse, la stratégie thébaine avait une inévitable décision à prendre - instituer un slogan unique, un nouvel idéal, un signifiant propre à rassembler la mentalité collective en une masse dirigeable. En vue de cette identité homogène, ils choisirent l'idée d'un dieu unique, le soleil au couchant, Aton, et tracèrent les plan d'une nouvelle capitale. Ce fut en fait un lieu expérimental - ça allait être Amarna; c'est à dire notre scène primitive.
Le problème, c'est que le projet échoua - ou plutôt, qu'il prit un tour imprévu, incontrôlé ou indésirable - quoiqu'il en soit, un tour qui fut bientôt refoulé.

Akhnaton était l'officier, en charge de conduire l'expérience Amarnienne. L'histoire simplifiée lui en attribue l'origine - mais en fait l'emploi politique du culte d'Aton était déjà mis en route à l'époque de son père, et c'est aussi son père qui posa les premiers jalons de la cité distante de Thèbes, d'où l'Empire "Nouvelle Vague" allait être administré. Akhnaton donc, ne fit que suivre son destin - d'abord en obéissant aux ordres et jouant le rôle qui s'offrait (ou s'imposait) à lui - ensuite... eh, bien, évidemment, en prenant un peu plus d'indépendance apparemment; car bientôt, il rua dans les brancards de Thèbes, et ce fut la foire à Amarna! Ce fut même d'ailleurs la débâcle partout sur la terre d'Égypte. Quoi de plus banal à vrai dire, dans l'histoire, que ces dérapages d'esprits qui se prennent pour les rois qu'on leur dit être - avec une singularité dans ce cas; dans les tumultes des derniers moments, on ne sait rien de ce qui s'est passé - ou presque rien, sinon qu'une fois que le pouvoir militaire thébain eut rétabli la situation, Akhnaton avait disparu puis, qu'à quelque distance de là, une histoire de Moïse commençait, ainsi qu'une civilisation grecque, avec des légendes qui rappelaient étrangement bien celle de l'indomptable hérétique (voire l'histoire de Phaeton, Oedipe et bien d'autres)...

Vous avez dit "Révolution"? Un minute... je creuse;

Aujourd'hui les égyptologues n'ont pas le temps de penser selon le large cadre que je viens de décrire. Ils sont occupés a chercher une momie d'Akhnaton en Égypte. Ils le trouveront peut-être. Pour l'instant ils disent "tant que nous n'aurons pas trouvé les os d'Akhnaton en Égypte, nous ne perdrons pas une minute à écouter ce qui s'est passé par ailleurs". C'est une énorme perte de temps au cas où Akhnaton aurait quitté l'Égypte. Mais, allez parler à quelqu'un qui creuse!
En attendant, on a les associations qui flottent. Et les détails foisonnent, des indices presque innombrables, non seulement d'Hermopolis Magna, mais de toute l'histoire biblique lue avec un certain déchiffrage, voire même des témoignages d'historiens. Nous avons par exemple l'historien Strabon, du début de l'époque romaine, qui explique que Moïse fut un pharaon, décrit par les prêtres égyptiens exactement suivant les traits d'Akhnaton. Tous les autres historiens sont aussi porteurs d'indice (Manethon, Josephus, etc...). Autre détail intéressant, l'Église Chrétienne Copte en Égypte décrit même encore aujourd'hui, que durant la fuite en Égypte de la sainte famille - c'est a dire une étape initiatique - le jeune Jésus résida à Ashmunhai, c'est a dire précisément cette cité d'Hermopolis/Amarna. Et nous avons bien sûr tout l'épisode hermétique mentionné plus haut. Et jusqu'aux effarants pataquès (le refoulement des psychanalystes eux-même et les lacunes magistrales de nombreux universitaires) d'une communauté scientifique au 20em siècle qui ne sait que faire d'un refoulement révélé - tout converge, dans cette histoire résumée, et dans les détails qu'un lecteur désireux peut trouver, pour identifier un refoulement et voir Akhnaton dans l'histoire, selon les figures mnémoniques que nous allons maintenant regrouper et décrire.

La redécouverte complexe et la Résistance du 20em siècle:

Bien que sujettes à une destruction et un effacement systématiques, de nombreuse informations ont subsisté concernant le règne d'Akhnaton (il est par exemple difficile de se débarrasser de pierres gravées; et les censeurs qui rasèrent Armana imaginèrent d'en utiliser les vestiges en morceaux pour les fondations de leurs monuments. Ironiquement, l'histoire prouve aujourd'hui que c'était la meilleure façon de les préserver et de les faire parvenir jusqu'à nous, au moment ou nous sommes équipés d'ordinateurs pour reconstituer l'immense puzzle).
Lorsque dans les années 1900 les premières informations et descriptions de l'épisode Amarnien arrivèrent en Europe, ce fut Freud qui émit le premier l'hypothèse de sa relation avec l'histoire de Moïse, géographiquement et chronologiquement proche. Une page séparée détaille les résultats et les effets complexes de la découverte Freudienne - ici, il suffit de noter que cette primauté psychanalytique ne débuta pas par une identification stricte. Freud pensa que Moïse avait été un disciple d'Akhnaton, un proche et non pas ce pharaon en personne. Il débuta d'ailleurs son étude vers les années 1910, mais, hésitant et frustré, il ne la publia qu'a la veille de sa mort, a Londres en 1938.

Sigmund Freud, comme la page détaillée le mentionne, à vrai dire inaugura la recherche officielle, comme on enfonce un coin, si on peut dire, qui imposa des dizaines d'années de refoulement et de résistance. Et dans une période de cinquante années, entre 1938 - ou il publia qu'Akhnaton était un proche de Moïse, pour ne pas dire Moïse lui-même - et la publication par Osman en 1990 de la stricte identité Akhnaton-Moïse (A=M), un important processus se déroula en parallèle. Il s'agit du fait qu'à côté de cette interprétation A=M, stagnante ou inhibée, d'autres auteurs décelaient qu'Oedipe aussi se distinguait, et qu'il ressemblait trait pour trait au surprenant pharaon. Cette comparaison avait été suggérée très tôt a Freud lui-même par son disciple Karl Abraham - mais le maître en avait été tellement troublé que toute la cour n'en avait plus reparlé. Ce n'est qu'en 1960 - au beau milieu de la période de silence quant à  A=M - qu'un autre psychanalyste, Immanuel Velikovsky, publia la démonstration limpide et extrêmement convaincante que la légende d'Oedipe n'était autre que l'histoire d'Akhnaton, racontée, des siècles plus tard, en Grèce par Sophocle.
Après 1960, d'autres auteurs - tel l'universitaire américain Martin Bernal - confirmèrent l'observation, consolidant l'hypothèse de l'identité Akhnaton-Oedipe (A=O). C'est ainsi que lorsqu'en 1990, Ahmed Osman démontra que A=M, il a suffi que qu'on lui rappela qu'avec Oedipe, nous obtenions A=M=O, pour que dans les années suivantes, cet égyptologue aux larges vues commence à se passionner pour Hermès Trismegistus, le triple maître de la légende aujourd'hui objectivée. Ainsi, le tour était bouclé, le 20em siècle avait restauré la connaissance de la triple identité de celui qui avait régné sur la scène primitive d'Amarna.
S'il reste un détail, c'est a dire que d'Orphée à Oedipe (puisqu'à la Renaissance, on identifiait le pharaon d'Atoncentyn à Moïse et Orphée), il y a une différence - qu'on se rassure: le rapiéçage a été réalisé par Jean Cocteau, l'initié que l'on sait maintenant, de la loge du Prieuré de Sion, dans sa transmission par son film, Le Testament d'Orphée... mais enfin, c'est assez de détails comme ça, et j'espère que cette page suffit pour intriguer un peu mes frétillants contemporains, avide de savoir, de mémoire, et par conséquent de progrès.

 

Quatre Liens parmi d'autres pour plus d'information en français

Les événements tragiques d'Amarna - une revue de l'hypothèse très vraisemblable.
La lente levée du refoulement par la psychanalyse du 20em siècle (déjà citée ci-dessus dans le texte).
Un récent épisode de la résistance psychanalytique - à propos de la signification lacanienne

(partiellement en français) Les origines d'Hermès en Égypte - éclairant son retour à Amarna/Hermopolis Magna

 

 


 

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