MARQUAGE et IDENTITÉ

par Dr W.Théaux

2002-07-22

4/4 et suite de Genre & Paranoïa


 

On trouvera deux extraits - en anglais - d'écrits freudiens (Malaise.. & Moïse..). Ils indiquent, le premier: la mesure impérative à la demande de Freud, pour la société et pour la psychanalyse, de développer cette dernière à l'empan de la psychologie collective. C'est ce à quoi PLAN aboutit en concluant à une Médecine des Corps Sociaux.

   Le second extrait pose en termes flous là où Freud a buté s'agissant de la topologie des marques de mémoire. L'analyse de ces paragraphes fait ressortir d'abord la question générale, qui est celle de l'héritage qu'un être humain (à sa naissance et durant son développement, voire sa vie) reçoit de l'humanité.
   Cet héritage selon Freud se décompose en dispositions et en contenus idéiques.
   Freud appelle aussi ces contenus idéiques "traces mnésiques," et quant aux dispositions, c'est ce que nous appelons aujourd'hui le génome où les attributs chromosomiques, c'est à dire ce qui relève de l'ADN.
   C'est à l'endroit des traces mnésiques que le débat était ouvert au temps de Freud, lequel n'arrive qu'aujourd'hui au point de pouvoir se conclure:

   Freud distinguait, au sein des contenus idéiques, une composante qui était difficile à concevoir d'une autre qui était, selon ses termes presque concrète. Il désignait aussi le première en terme de vieille tradition, et la seconde en terme de bouche à oreille, ce qu'on appelle aujourd'hui tradition orale. Toutefois, ce concept de tradition orale, à lire la pensée de Freud en recherche, correspondait aussi à ce qu'il appelle la communication directe, voire l'éducation - c'est à dire qu'elle couvrait aussi bien ce qu'on appelle aussi la tradition écrite. Ainsi ces traces mnésiques presque concrètes correspondent-elles à quelque chose qui aujourd'hui encore est assez flou, et probablement s'inscrirait bien dans ce qu'on appelle à présent l'information. Mais quel est donc ce à quoi Freud fait allusion d'autre part, s'agissant d'une vieille tradition, difficile à concevoir, ou difficile à percevoir, et qui en serait distincte? C'est à ce point que nous pouvons nous aventurer aujourd'hui bien en avant, et avec la solidité d'un modèle, pour autant qu'on puisse se garantir de ce que la génétique expose aussi, en terme de système de mémoire.

   L'information, selon la génétique, est transmise par l'ADN. Ainsi la tradition orale, que Freud attribue à nos pères - en anglais fore-father - serait-elle aussi à inclure à la catégorie ADN. Dans la mesure, évidemment, où nous continuons à nous tenir au modèle génétique, il existe, au sein de l'ADN, une donnée effectivement, qui correspond à la manière de la description de Freud, il s'agit du gène Y - qui se transmet par les pères et qui, au moins se montre de manière presque concrète, c'est à dire qui est indiqué, au fil des générations et au sein de l'histoire, par le patronyme. Voilà bien une de ces informations que Freud décrit comme "memory traces of external expressions" - c'est à dire: traces mnésiques d'expression extérieure.

fig.10: traduction actuelle de la partition de la mémoire selon Freud
(particulièrement la tradition de traces presque concrètes, dite éducative, est-elle
rassemblée en logique de la Lettre; l'assimilation des dispositions à l'ADN est-elle
sans surprise; la tradition difficile est aujourd'hui facile à concevoir en
connaissance de la génétique, particulièrement de ADNm, cytoplasmique)


 

   Ainsi pouvons-nous réduire ce qui reste à présent en question, comme au temps de Freud. Et si nous avons tenté de trouver une référence biologique qui distingue aussi bien, d'une part les dispositions et les contenus idéiques concrets, il reste d'autre part un contenu idéique difficile à concevoir, c'est à dire la qualité acquise que Freud assigne à la vieille tradition ; est-ce que le modèle génétique serait encore propre à fournir des éléments comparatifs? l'examen montre que oui:

   Il existe une catégories chiffré, code mnésique, de la matière vivante - qui se transmet sans que le langage, la langue, ne le désigne. Il s'agit du stock cytoplasmique qui porte l'ADN propre aux mitochondries et qui se transmet par l'intermédiaire des mère, aux générations descendantes. Il est légitime d'identifier la vieille tradition difficile à concevoir avec ce contenu idéique propre au code qui se transmet  par les mère. Telle est la contribution de la génétique à l'identification des notions de mémoire scientifiques et traditionnelles; et avec ces trois systèmes ADN, Y et ADNm, nous découvrons un nouvel horizon du marquage identitaire, en ceci qu'il pourvoit à un chaînon logique qui manquait à une écologie intégrale. Si nous intégrons à l'identité individuelle de la personne humaine, la part par la mère transmise (c'est à dire l'ADNm), nous avons relié du même coup le symbolisme humain à l'environnement qu'il habite.
   Les mitochondries (et leur ADNm par conséquent) ne diffère que fort peu de la population la plus à la base du règne vivant puisqu'il s'agit des bactéries. On peut dire que les mitochondries qui sont responsables du système énergétique de la cellule, constituent une classe bactérienne captive et asservie au giron cytoplasmique. Mais c'est aussi par elle que la personne bénéficie d'un dénominateur commun avec le système vivant du milieu dans sa plus large dimension. Nous pouvons donc dire que la génétique nous a montré par quel organe la vieille tradition est inscrite dans l'héritage humain.
   On comprend aussi pourquoi elle était, avant cette science du code, si difficile à concevoir. La mémoire mitochondriaque fait partie d'un système trop uniforme (identique entre tous les membres, hommes et femmes, de la communauté, et quasi-semblable à son milieu même) pour qu'elle ait pu être distinguée et retenue par les premiers marquage des contenus idéiques. Il a fallu que l'humanité arrive au point de dépassement de la sexualité par une industrie du code, génétique et hormonal, pour que les rouages de l'isolation du corps au sein du bain ADN devienne une urgence saillante, et se fasse, par voie de conséquence distinguer.

   Il restera sans doute surprenant qu'il nous ait fallu attribuer de l'idéique à d'infimes spire d'acides (AcideDésoxyriboNucléique). Mais ce ne sera que pour qu'on comprenne mieux qu'une telle capacité (l'idée) relève d'un système de code, nécessaire à spiritualiser la matière, si le langage ne suffisait à le dire id et hic (ça & ceci en grammaire bilingue!). Nous savons depuis la fin du 20em siècle que le Code s'agence de la combinaison d'une logique sérielle et d'une logique de signifiant. La pratique de la génétique à présent complète son relevé en quatre partitions (environnemental, cytoplasmique, nucléaire, génique). En concevant aujourd'hui la distinction entre les deux premières - la seconde étant de la part maternelle - la science psychanalytique escompte clore la phase de la clinique de la connaissance paranoïaque (homosexualité qui rejetait la féminité au prétexte de la forclusion du nom-du-père et refoulement de la castration); et par conséquent aborder la phase du traitement du comportement écologique de l'espèce humaine. Dès lors nous demeurons ; en attente la publication d'un L'avenir d'une religion.

Note personnelle : par cette religion j'entends le
Christianisme en ce qu'il poursuit l'œuvre Hermétique,
mise en trois pièces à l'issue de la scène amarnienne.