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part I Antichambre |
L'unique et large fenêtre offre au spectateur un paysage uniforme de couleur gris-bleu et blanc, de béton et de neige. Une étendue gelée, parfaitement plane emplit le fond d'un fjord ou d'un lac. S'il y avait des arbres sur les versants neigeux on dirait la Norvège. Mais il n'y a plus d'arbres ou il n'y en a jamais eu - le site est entièrement géométrisé par la main de l'homme - ou par une autre espèce géométrale. Face à ce spectacle, la fenêtre ferme une grande pièce tempérée. Des chercheurs sont autour d'une table, longue et sans fioriture d'où ils ont la vue (sis la Vue du STAF). Ils sont nombreux, seize (des fois jusqu'à trente). On les appelle ingénieurs. "On" c'est le STAF - un Système Transitif Autre Fonction - une agence destinée à la conduite des transformations, ici du genre humain, là de son environnement. C'est intégral et dit "transitif" parce que ses membres sont tous égaux. Les transformations aussi sont égales - et c’est la clé. Ce sont les 'ingénieurs' ; ils sont anonymes et une amorphose les rend indistincts les uns pour les autres. Ce tas de formes humaines à cette époque, contrôle la transition de la fonction par la fiction, qui sera la découverte majeure de l'ère de la transformation ; l'étonnante science fiction devint une analogue science fonction (10) au moment de la création du STAF.
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Chaque ingénieur a devant lui posé sur la table un nam à couverture de cuir. Ces carnets, identiques à celui de Neiwer en un autre continent, sont des améliorations du fam (15) qu'on employa parfois en réalité. Les fams étaient plantés dans le corps et ne communiquaient pas ; par contre chaque ingénieur avec son nam communique avec son doublon. En résumé, telles sont les caractéristiques du laboratoire : une pièce et une baie, avec une grande table entourée d'une vingtaine d'ingénieurs tous semblables, muni chacun d'un nam et son doublon ; s'y ajoute une messagerie générale signalée par deux fentes identiques : l'une en bout de table et l'autre au mur opposé à la fenêtre. Dix centimètres de large chacune, pour des languettes qu'on tire à disposition ou à la conduite du STAF. Depuis un long moment les ingénieurs travaillent silencieusement mais une onde de mouvement se dessine. Finalement une voix s'élève.
-- Neiwer
a écrit une chose étrange »
L'amorphose de l'ingénieur qui a parlé montre une perturbation ;
il paraît passagèrement paré de lunettes rondes. À l'ouverture de son nam alerté par son
clignotement ; une nouvelle écriture est apparue. Il déclare à
l'assemblée qu'un certain Neiwer (son doublon qui en use à l'avers) a
écrit :
« le mot barré "
plat
" suivi du signe
"
S°° ". L'ingénieur hésite au milieu de ses collègues
stupéfaits. Sa poursuite ne lave pas les soupçons :
-- Il n'est pas prévu que mon doublon
emploie jamais la calligraphie des Aristos ! bégaie-t-il
On dirait qu'il cherche à se disculper ou à disculper l'autre - et les autres
le regardent toujours muets, sans signe d'hostilité, mais rien non plus qui
soit rassurant. On se méfie toujours quand un doublon parle de son doublon.
-- Quel délai entre les deux inscriptions
? » au bout
d'un moment demande l'un deux.
-- Quelques secondes » répond l'interrogé en vérifiant
son nam en télémoire - puis après un moment « C'est trop long pour être la même phrase. Ou alors il est
perturbé » constate-t-il.
-- Vous avez son emploi du temps ? » questionne une voix venue du bout de
table. Le premier ingénieur se démène, titille des onglets du nam, fouille
dans les applis puis se fige. Il prend au ralenti la forme de son dossier et son
amorphose
cède de cireux traits dessinant l'expression d'honte.
-- Il est sorti de l'université Mitoy, passé le
bar du Bossphore et..
» il s'étrangle mais avec effort parvient à dire, et peine et long soupir
(qui se poursuit en un long ohhhhhh... de l'assemblée) :
« il est ivre. Complètement
saoul »
C'est un paroxysme émotionnel qui menace ; tous suent et on dirait
que ça fume. L'ingénieur du bout de table se
lève raide. Quand il se lève, c'est le
signe d'une fin de tour ; et tous suivent en se mettant en mouvement. Maintenant
tous debout se remuent, errent et s'aèrent ; le bout de table se déraidit et se mêle aux autres confondus ;
bientôt le groupe en tas bout et bouillonnent tous semblables et de manière hasardeuse en soufflant. Aucune chaise n'est
plus occupée ;
la salle est occupée de conversabruit. En cette masse mue les
formes indistinctes s'agitant sur leurs pieds se mêlent comme des photos brouillées de mouvements trop
rapides. Puis un moment mort venu, une voix par quel hasard sortie du flou
dit : « Il reste encore du temps d'un tour
!. » Chacun revient à une place toujours par hasard. Une nouvelle amorphose se fixe sur un modèle unique.
À la table seul un nombre - aujourd'hui seize - qualifie ses seize semblables.
Tous les ingénieurs étant par ailleurs identiques les uns les autres, durant
les séances les amorphoses sont achevées à tort ou à raison, n'étant ainsi ni moralisation ni démoralisation. Peut être y a-t-il une
directive occulte mais pour chacun il reste impossible de savoir quelle serait
sa place ou la forme tant de la directive que de la direction. L'ensemble n'est
ainsi sérialisé qu'à partir d'une place distinctive, celle du bout (de table). Elle y vient au hasard, c'est toujours le dernier assis. C'est elle qui déclare la fin des séances. Un autre facteur toutefois ordonne une permanence : chaque ingénieur garde son nam, sur la table posé devant lui, couvercle généralement rabattu. Il est par conséquent tenu à une permanence sur son doublon, supposé de son côté invariable mais active. Du hasard à la doublure "fixactive", cette liaison aura été mise au point par le troisième Fraude, mais c'est Fraude Premier qui l'a inspirée. Il en traçait l'esquisse dans les premières lois de l'Information qui prenaient corps - précisant que « ce n'était pas des ' lois ' linguistiques mais les ' lois ' mathématiques des statistiques,» comme Neiwer n'allait pas se priver de le rappeler. Neiwer fut un temps partie d'un équipage doublon, d'ingénieurs attachés au principe de palpation par fiction des lois naturelles. De son bord (Phyzik), il estime que la palpation par fiction (mesurable d'un physiocc ) se calculera par sa cybernétique. Personne ne comprenait ce que ça voulait dire, mais personne ne le disait - pourtant par le nam l'un l'autre (doublon) suivait. |
Il reprennent donc chacun place à table. Chacun pareil sur chaque
place trouvant à plat sa table. Dehors, dans le pays glacé,
on distingue une activité fourmilière, des véhicules sur le paysage et sur
les flancs. Attentif on y reconnaît des usines ou des laboratoires, fondues avec les rocs et le
falaises blanchis à la neige. Mais l'attention est attirée par l'ambiance
interne. La session reprit en silence. Le choc a été rude : l'emploi du barré
( il s'agissait de plat ) a été signalé sur le
bord d'un doublon ; cette calligraphie n'est plus d'usage dans un STAF (étiquette
de rappel : Système
Transitif Autre Fonction). Le
barrage - comme ça - y est un barbarisme. Ça ne s'usite plus qu'aux collèges académiciens
! Le silence se prolonge comme s'il introduisait le
froid glacial du dehors à l'intérieur - jusqu'à ce que la fente du mur
(opposé à la baie) émette un papier qui tremblote avec un raclement. Le plus proche se lève. Il tire la
languette issue. En l'arrachant on dirait qu'il faire aïe! Sec il ferraille en lisant
d'une vouamorphe métallisée une directive à l'adresse du groupe : " Il nous faut travailler avec plus de
précision."
-- C'est un message du Président Jöed
Forss : » a annoncé l'ingénieur revenant vite à sa place. «
À partir de maintenant nous devrons, je cite " correspondre en fonction d'une
nouvelle désignation des deux de trois. Pour réaliser ce jeu de chiffre, les
nominations " Aristotelliciens " et " non-Aristotelliciens
" sont obsolètes ; de même la prononciation " non-A " -
qu'on écrit A
- ou l'emploi de l' A barré
- écrit A
- n'ayant plus cours (sauf en référence historique ou technique). Pour les mentionner nous emploierons
simplement les termes : " AnA " et " ApA ".
"
Voilà.. c'est tout ce qu'il y a d'écrit. J'ai tout décrit »
-- C'est court ! » jappe une
voix « après trois siècles au travail pour
comprendre que deux de trois c'était le couple dans la scène primitive
triplex ! Cette fois - deux mots ! - c'est court.. » répète-t-il en montrant des crocs
amorphes.
-- Est-ce que quelqu'un a une idée de ce que ça veut
dire ? » demande quelqu'un qui l'ignore.
-- Oui, c'est assez simple » répond un
autre, répétiteur, « l'AnA doit correspondre
à l'ancien usage du non-A qu'on appelait aussi l'A-null. Cette désignation
ayant été contestée - car on pouvait la confondre
avec le barré qu'on appelait aussi l'A-pas - on aura donc
maintenant un A-non-A et un A-pas-A - les AnA et les ApA. » et il
répéta en se levant ce que vient de dire le Président : « Nous c'est les AnA donc
les autres c'est les ApA.
-- C'est plus simple » approuva un autre en rigolant : « les
AnA nous, c'est le STAF d'Aristotelliciens-non-Aristotelliciens -
Aristotelliciens - il
n'y en a pas d'autres comme nous,
les AnA n'a ! ah! ah!
--
Mais ça change tout le temps » trépigne celui qui aboyait.
-- Je dirai même plus. Les autres c'est les ApA.
C'est les Aristotelliciens-pas-Aristotelliciens -
Aristotelliciens - ,
ce qui veut dire qu'il y en a d'autres : des Aristotelliciens. »
dit encore un autre
-- Sans oublier qu'il n'y a que les Aristos qui les
écrivent comme ça. » réprécisa le rigolo qui ne se lassait pas de remuer
mais à présent sérieusement. Ça commençait à sentir la confusion.
-- Est-ce qu'au vote on comprend tous ça ? » demandera la voie,
le bout de
table pressée de faire passer l'agitation.
Les mains s'élèvent en faisant les marionnettes tout autour de la table. Le
temps de compter. C'est adopté. Un silence retombe, rompu par le bout de table
qui déclare : « Nous sommes Ana » ; il
est alors rapidement suivi par la
voix de quelqu'un :
-- Puisque sous la présidence de notre jeu de force, il n'y a
pas de coïncidence qu'on laissera hasardeuse..» Elle est interrompue :
-- Dites tout de suite que les coïncidences sont ApA ! » interjette une
voix pas tout à fait calmée.
-- Si vous voulez, mais je ne le disais pas comme
ça ! » tempère la première.
«..je disais que même s'il n'y en a pas... nous, en
ana, devons traiter l'incident préalable par la nouvelle dénomination.
Donc même s'il
l'avait précédé on redira que pour commencer, un doublon écrivit comme un Aristo, en barrant.
-- .. Et que deuxièmement Joëd Forss a précisé nos
dénominations... on ne barre plus, on dit " ApA " » compléta
son voisin
-- Ou bien quelqu'un - d'autre - s'est servi de son
carnet pour y inscrire un usage
ApA » acheva le voisin suivant
Après un silence, la voie de bout de table prononce : « Tel est
le problème.»
On voit que les ingénieurs mènent une
vie douloureuse malgré leur confort, la pièce chauffée et leur expertise dans le
tout arranger. La frustration commence dans le langage que personne ne
comprend qu'eux. Elle s'aggrave quand on - cherchant à comprendre - trouve
que c'est simple. C'est la loi du petit effort et le plus simple qu'il n'y parait transforme un doute en
soupçon. La lecture de la nature devient un jeu d'enfant, mais qui
n'est plus innocent - ce que l'ingénieur commun, s'il n'est pas savant,
ressent commune accusation. Tous en sont dépités qui s'assemblent et
sa lecture en devient jeu de force. De là que quête un chef la foule,
une mythologie populaire y introduit la poule, qui trouve un clou. L'expérience le prouva en effet sous la forme d'un intrus trou : |
-- D'une manière ou d'une autre, il y a
infiltration » commence un ingénieur
-- Est-ce qu'on n'en sait pluss sur le doublon ?!
» dit un autre
-- C'est suivi du signe "S°°" qui indique forcément la
loi de contradiction foncière du placebo » dit un autre
-- Il n'y a que par les statistiques qu'elle peut être
introduite » dit un autre
-- Ou bien c'est un message du statisticien, qui nous avertit
que
quelqu'un corrompit son nam - ou bien c'est un Aristo qui vire à l'AnA
» dit encore un autre
-- C'est impossible que ce soit un Aristo puisqu'il a un
carnet » en encore
-- Il n'y a que des AnA qui peuvent s'incarner
» ça continue
-- Donc c'est une intrusion étrangère dans le nam
du
doublon »
Ça n'arrête pas.. les ingénieurs tour à tour se prononcent formant une tablée
pépiante, bourdonnante, bouillonnante, tourbillonnante, tous autour du motif du
sacro-saint carnet.
-- La question revient donc à la statistique qui permettra ce
transfuge »
reprend une voie.
-- Ce n'est certainement pas un transfert, puisqu'il y a eu réponse
AnA.. » réplique immédiatement une autre
-- Ce n'est pas encore une transformation, nous serions à présent
avertis. » s'élève un autre, très ingénieur de Système de Transformation
-- Oui mais l'autre était saoul.. » dit...
et il est enfin interrompu par l'assemblée murmurant un long ohhhhhh...
Une rumeur assourdit l'ensemble et décroît quand un climat de honte généralisé atteint tous les morphings -
le brain-storming s'étale et la
table est plongée dans un silence méditatif. Longtemps. Alors à commencer par
le bout de table, ils se lèvent et sortent
tour à tour sans dire un mot. Sentiment d'échec pour ne pas dire
d'indéfinissable menace. Un doublon doublé... vous pensez !..
L e L E N D E M A I N
au J A R D I N
Dans le Jardin Froid de la Cité des Fictions, un homme et une femme déambulent,
emmitouflés. Ils apparaissent comme des ingénieurs se remémorant la session de la
veille.
-- Personne n'a plus rien dit après l'annonce d'un
transfuge.» dit la femme. Sa démarche, ses yeux, sa voix indiquent la
soixantaine. Elle marque un intérêt certain pour les
cristaux de neige cultivés. Certains peuvent atteindre des tailles
énormes, plus gros qu'une fleur végétale, mais la plupart restent
minuscules et observables à l'aide de loupes grossissantes nombreuses et
plantées dans le jardin.
-- D'habitude il y a plus d'enthousiasme. Mais
c'est un transfuge ou un dédoublement ? » dit l'homme. Lui ses
mouvements sont plus rapides et légers. Il est probablement plus jeune mais pas
moins couvert pour se protéger du froid ardent. Il n'est pas beaucoup plus
identifiable mais tient en ses gants un nam
de cuir ; pourtant il ne prend pas de notes comme on s'y attendrait d'un visiteur
au Jardin flocanique.
-- C'est parce que l'intrus ou le nouveau venu est moins important que la
statistique qui lui a donné le moyen d'entrer ; le problème est moins parlant
que l'identification d'une personne.» La femme qui a prononcé cela
distraitement regarde maintenant le ciel, peut-être pour vérifier si la barrière de
nuage est correctement déviée. Son geste trahit sa fonction technicienne dans la
base : elle est automatiquement dans les nuages, comme toute météorologue dans ses
pensées. « Si quelqu'un a trouvé la jointure statistique qui
permet un passage
chiffré de l'ApA à l'AnA, nous avons réalisé un progrès gigantesque. La
personne s'efface derrière la découverte.
-- Durant chaque session nous en faisons
l'expérience pratique avec le démorphing » raccourcit son
interlocuteur « telle est bien l'abnégation des nulls.
C'est un réconfort mais dans le Jardin Froid l'ingénieuse
fait les mouvements plus brusques d'un agacement contre la suffisance « Jusqu'à preuve du contraire nous avons au
mieux assuré une psychohistoire inapplicable. C'est une abnégation molle et les ApA gravitent toujours
autour du placebo. Certains propagandistes s'aventurent jusqu'à l'alibi. Ces traitements primitifs de la négation dépensent une énergie énorme, et la
société planétaire est impuissante à vraiment traiter ce qu'elle ne sait
pas.» On ne
sait si elle transmet sa patience ou son désespoir. Son jeune collègue écoute « Nous
ne pouvons plus compter sur notre vieille méthode, nos syndicats, nos
révolutions ; même Jöed Forss y renonce ; il ne croit plus qu'en la
modernité. Seulement voilà... ou bien c'est une fuite en avant » il
hoche « ou bien nous
sommes en attente d'une équation qui ne vient pas. L'inapplicabilité de la
psychohistoire n'est plus une ressource.» il opine «
Il nous faut véritablement remonter à
la source mathématique de la psychohistoire, à ses composantes statistiques,
et trouver celles qui peuvent être recomposées pour donner enfin la fibre du
passage.»
-- On s'embrouille tout de même avec ses
changements terminologiques. Ce n'est déjà pas facile avec un seul nom
» révèle le jeune homme en remplissant un arrosoir à flocon, qu'il
est le jardinier.
-- Ce serait pire si on ne bougeait pas la langue
» insiste-t-elle « Dans le phyzik il n'y a plus de personnes citoyennes.
L'être humain devient consommateur.
C'est un paloécitoyen " forme hâtée " disait notre Président (20)
avant Jöed. Il reste des mitoyens qui s'enivrent. Il est nécessaire que la
langue anticipe, sinon nous nous prenons toujours pour des
citoyens libres empâtés. Complexe ApA typique ! » conclue-t-elle énervée
« Vive la révolution terminologique !
Le jardinier mesure avec son G-glass la taille d'un spécimen
surdimensionné de flocon. Sa main libre montre des doigts qui s'agitent incessamment en
caressant le carnet. La femme en l'observant suspecte que ce
soit l'homme du doublon du tour de la veille. Elle se tait en songeant qu'elle
en aura d'autant plus à dire. Comme s'il cherchait à renforcer cette intuition,
il poursuit en avant :
« Le doublon qui a montré le comportement déplorable d'hier est susceptible
d'être impliqué dans cette statistique. Ce doit être un
statisticien. Peut-être a-t-il été victime, drogué à son insu. Aurait-il eu juste le temps
de signer " S°° " et voulu nous avertir qu'il avait
découvert une statistique contrôlable
dans la
loi de l'opinion ? »
-- C'est facile à dire » répond la femme ingénieur «
mais son comportement - ou bien se laisser prendre à un piège
grossier - n'indiquent pas une
pleine capacité AnA. Ce ne sera pas la première fois que quelqu'un se sera
attaqué au problème en y laissant sa santé, ou au minimum des plumes de sa
raison.
-- Permettez moi d'attirer votre attention sur ce cristal » interrompt le
jeune homme en délaissant la conversation : « C'est une
Étrenne Sextangulaire de toute beauté. Celui-ci
tient de la catégorie dite "nouille". C'est en modifiant
localement le champ de gravité qu'on obtient un 'ouille' surnuméraire
(70) . Cet
exemple de phyzik montre qu'il doit y avoir un moyen de moduler la gravité du
placebo comme d'ouvrir un passage non-Aritostellicien pour une branche
surnuméraire du cristal.
-- N'oubliez pas que l'on dit à présent
AnA au lieu de " non-Aristotellicien
" » répond l'ingénieuse formelle « mais
tous mes vœux accompagnent votre projet s'il est de matérialiser le placebo.»
L'homme enregistre qu'il a une alliée rigoureuse. Elle un allié
aventureux. Il se convainc qu'en redoublant ses
derniers mots elle a compris que dans le nam qu'il tient tient le doublon que
la veille a signalé au bord du moyen de faire passer des ApA. Pudique elle
souhaite silencieusement pour sa doublure une aide du statisticien. Cependant le nam reste
aussi silencieux, ni ne clignote, ni ne vibre. Ça devait
être une sacré cuite. Il met du temps à s'en remettre, à moins que... Ils prolongent
leur déambulation jusqu'au mur de brume puis sortent du jardin. Elle se dirige vers son
département d'opération. Il la regarde s'éloigner et remplit son arrosoir.
Aurait-il vendu son nam ?..
(10) : US = "Astounding
Science Fiction " & " Analog Science Fiction " retour
(15) :
Psychohistoire en Peril / Kingsburry ; le fam était initialement une
analogue clé USB implantée sous la peau mais amovible - il apparut en physique
sous le nom de code "smartphone" retour
(20) : Daniel Paul
Schreber : "hommes bâclés à la six-quatre-deux" retour
Bateson-Père cartoon-D.G.Lillie,1909 |
(70) : William Bateson, fondateur du terme "génétique" (père de l'autant célèbre Grégory dans le domaine de l'écologie et de la seconde cybernétique) impressionna son fils par son étude de la symétrie des antennes surnuméraires des mutations d'insectes retour |
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Enregistrement vidéo
du commentaire / DWT sur Lascène.Chap.2
suivi des notes/résumé dudit commentaire
:
Le commentaire
parlé/vidéo sur le Chap2 s'est appuyé sur le contraste entre les 2
premiers chapitre. Le précédent, Chap1, présentait (et définissait la
nature d') un discours/dioscure ; celui-ci, Chap.2 expose la nature
d'un pluriel. Dans le premier cas, il faut ni plus ni moins que
deux semblables. Dans le second il faut un nombre indéterminé, outre que
supérieur à trois, de personnages identiques. Il y est dénommé STAF.
Il présente la mise en scène d'un appareil de traitement du savoir
collectif. Dans le premier chapitre, on a trouvé Neiwer/Weiner, sujet à proposer une formule du savoir collectif et de son traitement (comme un compte-rendu numérique). Le chapitre second présente la pratique matérielle du traitement du savoir collectif (comme une compte-rendu analogique). Il y a donc deux scènes : l'une (Chap.1) simili Massachusets (où conversent les dioscures), l'autre (Chap.2) simili Norvège (où bourdonne le pluriel). Ces deux scènes sont du monde, ou du bord, du phyzik (il existe un autre monde mentionné physiocc que dudit Massachusetts au moins on pourrait aborder - mais à ce point on ne sait que sa constitution de fiction). Le chapitre insiste plutôt sur la structure de cet appareillage phyzik : chaque clone (le ingénieurs dans la mesure de leur similarité sont comparables à des clones) est doté d'un relation qu'il entretient en doublon. Une sorte d'engin miroir instrumente leur relation (chaque doublon en détient un appareil comme un téléphone portable, ou un talkie-walkie) ). Le STAF apparaît comme un système strictement doté et uniquement de miroir ; miroir entre les semblables, miroirs entre les doublons - il motive une allusion au Modèle Optique (et ses deux éléments miroirs, plan et courbe).
Un participant signale l'ennui que ces effets occasionnent lorsqu'il est entrepris de les formulations, voire seulement de les dénommer. Il est juste à ce titre de faire remarquer que cet ennui était déjà noté dans The Players of A de A.E.VanVogt - traduit par B.Vian Les Joueurs du A qui fait dire à un Janasen « La galaxie est pleine d'idées anarchiques, mais je n'ai jamais entendu dire que ces idées puissent marcher. J'ai essayé de me représenter comment ces non-artisto.. non-artos... télé... - Dites non-A suggéra Gosseyn - Comment ces trucs non-A fonctionnent ; mais cela paraît impliquer que les gens soient raisonnables, et ça, je refuse de le croire. » Enfin l'enquête recherche quel est le gouverneur, moteur, motif, directeur, pilote ou guide du STAF. Le roman le nomme Joëd Forss - par assonance à Jeu de Force ; "jeu de force" est un intitulé moderne de ce que la psychanalyse à ses origines (Freud) appelait à l'instar de son époque, masses en mouvements. La science n'avait pour objet, fondamentalement ou ultimement, que des "jeux de forces" ; ainsi la direction du STAF est-elle donné par le terrain de la science. |